144 391. FOURIÉRISME. Georges CONSIDÉRANT (1800-1885) phalanstérien et fouriériste, frère aîné de Victor. 7 L.A.S., Saumur 1838-1847, au fouriériste Édouard Benoist (1816-1871) au Pouliguen et au Croisic ; 21 pages in-4 et in-8, adresses. 400 / 500 € Intéressante correspondance, en particulier sur le fouriérisme, l’activité militante de son frère Victor et l’établissement d’un phalanstère. Il justifie les prises de position de Victor, qui ont surpris bon nombre d’adeptes. « Au premier moment j’ai été peiné car j’ai pensé que cela serait mal interprété par les journaux et mes prévisions ont été confirmées ; mais moi j’ai compris de suite et tout phalanstérien pouvait comprendre, que Victor n’émettait point cette opinion comme partisan aveugle du gouvernement, mais comme craignant la guerre qui, dans ce moment, pourrait nous être très défavorable. Il eut été opportun de la faire en 1830 lorsque les alliés n’étaient pas plus en mesure que nous et nous avions pour notre cause l’enthousiasme d’une grande partie de l’Europe; actuellement les choses sont bien changées, notre armée qui devait être de 400000 hommes n’est peut-être pas de 250000 en comptant ce qui est en Afrique. […] D’un autre côté Victor voit faire aux idées phalanstériennes, qu’il regarde comme le salut de l’humanité, des progrès assez rapides pour espérer d’ici à bientôt un premier essai ; tout cela serait compromis par la guerre et ajourné à une époque qu’on ne saurait déterminer. Son élection, comme vous l’avez su a été manquée, mais il est resté quelques jours à Colmar et à Montbéliard, y a développé en quelques séances la doctrine Fourier et s’y est acquis de nombreux partisans »... Il évoque à plusieurs reprises des inventions dont les brevets doivent rapporter de quoi financer un premier phalanstère ; il se fait également prosélyte. « Mon beau-frère goûte beaucoup les idées phalanstériennes, il a lu Destinée Sociale et le premier volume du grand traité de Fourier, puis le journal La Phalange et il y consacrera une petite somme quand il le faudra. La guerre, si elle a lieu, nuira sans doute à notre machine à air qui du reste a été perfectionnée et est une bien belle invention, mais le Phalanstère n’en marchera pas moins. […] Les idées sociales font des progrès immenses et pour mon compte, je suis persuadé que d’ici trois ans au plus, on verra un Phalanstère briller au soleil »... Il revient aussi sur les échecs de la mise en place de la doctrine de Fourier. « Vous trouvez que les affaires phalanstériennes ne vont pas vite, je le pense comme vous. Le Phalanstère de Cito [abbaye de Citeaux] est selon moi une chose malheureuse et sans les intrigues de Mr Gassi de G. les fonds consacrés à Cito l’eussent été à Condé. J’ai dès le principe regardé l’affaire de Cito comme une sottise, vouloir faire un Phalanstère d’un ancien couvent m’a toujours paru absurde, les dispositions et les dimensions n’ont aucun rapport, et je suis persuadé que l’influence de la forme de l’habitation doit en pareil cas être énorme. Mon pauvre frère n’a pas été non plus bien secondé, et je crains qu’il ne meure à la peine ; je vous dis ceci en confidence. Young était pressé de réaliser et si les plans eussent été finis il eut placé les fonds sur Condé, mais ni Maurice ni Daly n’ont tenu parole à Victor et à l’heure qu’il est, malgré leur promesse, ces plans sont encore à terminer »… Etc. On joint un portrait photographique et une carte de visite de la fouriériste Clarisse Vigoureux ; plus 2 cartes de visite de Victor Considérant. 392. Oscar Bardi de FOURTOU (1836-1897), homme d’État, député de la Dordogne puis ministre de l’Intérieur. 8 L.A.S., Ribérac et Paris 1874-1875, [à son ami Charles Welche (1828-1902), député puis préfet] ; 14 pages in-8, 4 à en-tête Assemblée Nationale. 150 / 200 € Intéressante correspondance politique, critiquant notamment le ministère, « voué par des passions à une impuissance radicale, et destiné à voir grandir à ses côtés tous les ennemis qu’il a la prétention de combattre. […] C’est un malheur réel. Je n’ai aucune voix au chapitre, mais je me permettrai de vous dire : tant que vous le pourrez, ne commettez vis-à-vis des gauches aucune faiblesse, combattez tout ce qui va sur la pente du radicalisme, ne rendez plus la voie publique à des journaux comme le XIXe siècle. C’est la politique autoritaire qui seule vous fera vivre ; sans elle vous périrez rapidement et misérablement »… Etc. On joint 2 brouillons de réponse, et 3 lettres à Welche par Paul Andral, Costa de Beauregard, Adrien Tailhan, etc. 393. Maximilien-Sébastien FOY (1775-1825) général et homme politique. L.A.S., Paris 25 juin 1825, [au colonel Fabvier] ; 1 page in-4. 300 / 400 € Belle lettre sur l’indépendance de la Grèce, écrite par Foy cinq mois avant sa mort, à Fabvier qui combattait aux côtés des Grecs contre les Turcs… « Nous vous suivons avec anxiété. C’est une belle et noble destinée que de s’associer aux efforts d’une nation qui combat pour son indépendance. J’envie parfois votre sort et je voudrais être avec vous dans le pays sur lequel tous les yeux se dirigent parce que c’est là que reposent toutes les espérances des amis de l’humanité»… 394. FRANC-MAÇONNERIE. 2 écharpes maçonniques avec passementeries, XIXe s., et un document imprimé. 500 / 700 € Écharpe bleue (en partie déchirée). Sautoir rouge richement brodé d’officier Rose-Croix, en bel état (sans la médaille). Circulaire publicitaire imprimée, Paris 1812 : À l’Écharpe de Général, HABERT, Brodeur, Passementier et Boutonnier, avec liste et prix des « décors maçonniques » (3 p.). On joint un sceau de cire rouge (fentes) de la loge des Arts réunis de Grenoble, dans son boîtier métallique.
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