412 151 412. Georges, baron HAUSSMANN (1809-1891) homme politique, préfet de la Seine. L.A.S., Paris 5 septembre 1860, à Lemoine-Montigny (18051880), directeur du Théâtre du Gymnase; 4 pages et demie in-8 sur papier bleu à son chiffre couronné. 400 / 500 € Longue lettre au sujet de sa maîtresse, la comédienne Francine Cellier (18411891), avec qui il eut une fille, Eugénie, née en 1859. Il remercie le directeur pour ses explications. « Loin d’avoir à faire beaucoup d’efforts pour me persuader, d’abord, de votre sincère désir de m’obliger, puis de vos bienveillantes dispositions personnelles pour ma pupille, vous y réussirez d’autant plus facilement que, dès l’origine de nos relations, vous avez été d’une courtoisie parfaite à mon égard, & que vos intentions favorables à Melle Cellier datent de plus loin encore ». Mais il est inquiet et préoccupé : « Melle Cellier a du courage ; elle l’a montré. Mais, dans un certain monde, on a les yeux sur elle. Sa tentative défraie la curiosité des uns & la malignité des autres. Réussira-t-elle à se faire accepter en robe longue ou est-elle condamnée sans rémission aux jupes courtes ? Tout cela finira-t-il à la Comédie Française ou sur les tréteaux des Variétés ? – A défaut d’inimitiés auxquelles son caractère personnel ne prête pas, elle excite des jalousies par bien des raisons, & tout compte fait, mon intérêt crée peut-être autant d’obstacles qu’il n’en aplanit devant ses pas. Elle ne se laisse pas aveugler sur son mérite (bien qu’elle ait foi en elle-même) ; mais par sottise ou par calcul, on lui rapporte incessamment de méchants propos, qui fatiguent à la longue. Il lui tarde donc de subir l’épreuve décisive d’un rôle dans une de ces comédies que le beau monde vient entendre au Gymnase & qui classent leurs interprètes dans l’avenir sinon dans le présent ». Il insiste donc et demande « un rôle secondaire dans la pièce nouvelle à mettre en répétition. Si 5 ou 6 femmes doivent y jouer avec Mlle Victoria, il est possible qu’un de ces rôles épisodiques puisse fournir à une actrice attentive & studieuse, une occasion de se montrer à son avantage, aidée de bons conseils» ; et il compte sur le zèle de Lemoine-Montigny pendant les répétitions... « Ce qu’il y a de certain, c’est que je tiens moins à voir briller Melle Cellier aux dépends de son entourage qu’à la voir jouer soigneusement à côté de talents supérieurs dont les exemples l’enseignent & l’inspirent »… Il ajoute que Mlle Cellier « n’est pas aussi ambitieuse que vous le pensez peut-être. Il lui faut sans doute assurer son pavillon dans la comédie. Mais, une fois acceptée comme artiste sérieuse & jugée digne de concourir à l’interprétation des œuvres de valeur (la danseuse est définitivement effacée par la comédienne, après trois ans de conservatoire, & une année de scène) elle jouera tout ce que vous voudrez, important ou non, avec ou sans couplets. Ce qu’elle veut par-dessus tout, ce sont les occasions de travailler utilement & beaucoup, pour profiter de vos précieuses directions & des indications du public éclairé du Gymnase »… Etc. Et le directeur peut compter sur lui : « ne me soupçonnez jamais d’arrière-pensée. Je serais franc par habileté si je ne l’étais par nature. Je suis confiant parce que je suis loyal »… 413. [HENRI IV]. FRIEDRICH IV von der Pfalz, FRÉDÉRIC IV (1574-1610) comte palatin du Rhin. Lettre manuscrite (minute ou copie d’époque), Heidelberg 28 août 1593, à HENRI IV ; 2 pages et demie in-fol. 300 / 400 € Importante lettre au sujet de la prochaine conférence de protestants français à Mantes. [Le Roi avait abjuré le culte réformé un mois plus tôt. La conférence de Mantes aura lieu de novembre 1593 à janvier 1594.] Il approuve sa décision de « convoquer une grande assemblée des princes seigneurs officiers de sa couronne et autres notables personnages d’une & d’autres religion, pour regarder ensemblement a ce qui est de la religion et de l’Estat »… Cette consultation dans le but de soulager ses sujets est une nouvelle si agréable, qu’il prie Dieu « quil luy plaise tellement présider par son Esprit au milieu de lad. assemblée que l’Esprit en soit à sa gloire – au bien des Eglises des français si long temps affligées, et au contentement tant des uns que des autres, a ce que […] nous puissions bien tost voir la fin d’une si longue et tant dommageable guerre, ne doubtant point au surplus que V.A.R. ne tasche de faire en sorte que l’exercice libre de la vraye & chretienne religion, soit ni plus ni moins promis a ceux qui en font profession, comme aux Papistes de la leur, chose qui sans doubte comblera son Royaulme de tout heur »… Il l’invite à considérer l’heur et le bien du Saint-Empire, depuis tant d’années, pour avoir accepté la pacification de la religion… Il regrette le rappel de l’ambassadeur Pierre Canaye du Fresne, qui cependant « pourra infiniment servir en cette assemblée »…
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