ADER Nordmann. LETTRES et MANUSCRITS AUTOGRAPHES

24 64. [Frédéric CHOPIN]. Portrait photographique de la comtesse Delphine POTOCKA ; photographie Nadar, papier albuminé monté sur carte à la marque de Nadar, 16,5 x 11 cm (photo un peu passée). 100/120€ Reproduction photographique d’un portrait de la comtesse Delfina Potocka (10807-1877), amie de Chopin qu’elle veillera sur son lit de mort. 65. Luigi DALLAPICCOLA (1804-1975). L.S. avec citation musicale, Firenze 13 janvier 1974, à Willi Reich ; 1 page et demie in-4 dactyl. ; en italien. 200 / 250 € Au sujet de sa Piccola Musica Notturna, courte pièce écrite à la demande de Hermann Scherchen au printemps de 1954, sur un texte d’Antonio Machado traduit par Carlo Bo, dont Dallapiccola donne le texte. À la base de son travail est une « Allintervall-reihe » ; il avait pensé faire suivre cette musique d’une autre composition sur la même série, mais ne l’a pas fait. Il cite un commentaire américain tiré de la pochette d’un disque, et transcrit la série (une ligne de musique). 66. Claude DEBUSSY (1862-1918). L.A.S., 5 février 1904, à Louis Dumas ; 1 page in-8, enveloppe timbrée. 600 / 800 € « À mon grand regret je n’ai pas trouvé le temps nécessaire pour écrire les deux pages que vous me réclamez, cela à cause d’engagements pris depuis longtemps et qui me laissent sans liberté. Peut-être pourrez-vous remettre cela à plus tard, au quel cas je tacherai de vous satisfaire »… Il donne son adresse : « 58, r. Cardinet ». 67. [Claude DEBUSSY]. Henry DETOUCHE (1854-1913). Portrait de Claude Debussy, [vers 1908] ; mine de plomb sur papier, 16,5 x 12 cm (encadré). 4 000 / 5 000 € Portrait de Debussy, en buste, de profil. Exposition Debussy, la musique et les arts (Paris, musée de l’Orangerie, février-juin 2012 ; Tokyo, Bridgestone Museum of Art, juillet-octobre 2012, n° 120 ; reproduit dans le catalogue japonais, p. 161). 68. [Claude DEBUSSY]. Camille BELLAIGUE (1858-1930). Manuscrit autographe signé, Revue musicale, 15 mai 1918 ; 4 pages in-4, avec ratures et corrections. 150 / 200 € Pages extraites de sa Revue musicale parue dans la Revue des Deux Mondes du 15 mai 1918, concernant Claude Debussy, décédé le 25 mars. « Claude Debussy est mort il y a quelques semaines, âgé de cinquante six ans. Il avait donné toute sa mesure, dont l’avenir dira peut-être qu’elle fut originale, et petite. Plus que tout autre musicien de son temps, celui-là buvait dans son verre, lequel, encore une fois, n’était pas grand, mais d’un mince cristal, où se jouaient en reflets irisés d’incertaines et changeantes couleurs. On peut ne pas aimer cet art, aller même jusqu’à le craindre ; il est impossible de ne le point reconnaître, facile aussi d’en signaler le bienfait et le maléfice. On sait que sur le cercueil de Richard Wagner une couronne fut déposée, qui portait cette inscription : “Erlösung dem Erlöser. Rédemption au rédempteur.” Entendue autrement, en un sens plus étroit, l’épitaphe ne conviendrait pas mal à Claude Debussy. L’auteur de la Demoiselle élue, du Prélude à l’après-midi d’un faune, de Pelléas et Mélisande n’a pas contribué médiocrement à nous délivrer, nous Français, du rédempteur lui-même, de celui-là qui, loin de nous libérer, finissait par nous opprimer et nous asservir »… Etc. Et Bellaigue de conclure : « Ingénieux et subtil, faible et trouvant un charme à sa faiblesse même, l’art de Debussy fait plus de place, attache plus de prix à l’impression passagère, à la sensation quelque peu maladive, qu’à la sensibilité saine, à la claire et forte pensée. […] Aujourd’hui plus qu’hier, demain plus qu’aujourd’hui, nous demandons et demanderons à notre musique, à la nôtre, de mettre et de laisser autre chose, quelque chose de plus solide et de plus salubre, dans nos esprits et dans nos âmes. » On joint : – une carte de visite avec 3 lignes autogr. de Bellaigue ; – 2 lignes a.s. de Mary Garden ; – un portrait (impr.) de Debussy par Georges Villa ; – une l.s. de Pasteur Vallery-Radot à G. Samazeuilh. Plus un billet de 20 F à l’effigie de Debussy (avec commentaire de Claude Seignolle : «La gloire en… menue monnaie !), et des coupures de presse. 69. [Claude DEBUSSY]. COLETTE (1873-1954). Copie autographe d’une lettre de Debussy à Willy, 10 octobre 1895 ; 1 page et demie in-4 sur papier vert d’eau. 200 / 300 € Copie par Colette d’une lettre adressée à son mari Willy à propos du Prélude à l’après-midi d’un faune, pour publication dans le Livre d’or des deux monuments de Claude Debussy (1932, elle y est faussement datée, comme ici, de 1896). « C’est peut-être ce qui est resté de rêve au fond de la flûte du Faune ? plus précisément, c’est l’impression générale du Poëme, car à le suivre de plus près, la musique s’essoufflerait ainsi qu’un cheval de fiacre concourant pour le Grand Prix avec un pur sang. […] cela suit tout de même le mouvement ascendant du Poëme, et c’est le décor déjà si merveilleusement décrit au texte, avec, en plus, l’humanité qu’apportent trente-deux violonistes levés de trop bonne heure !»…

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