206 79 autre chose que des contes si cela arrangeait. N’oubliez pas que je suis le chroniqueur de L’Intransigeant – que de titres ! »… Le Mouvement reparaitra peut-être au printemps « transformé, critique et agressif », mais il tâchera de lui faire un article dans la revue Antée. Il enverra une nouvelle pour Le Gaulois… «Les muses sont chez moi ce matin, j’écris des vers ! »… Septembre 1907. Il travaille aux épreuves de son poème Jacques (Mercure de France ,1907) : « Jacques est sur ma table, vêtu de papier imprimé, sentant l’encre qui a coulé sur son habit blanc »… Demande d’insertions dans Le Gaulois, renvois d’épreuves corrigées, enterrement de Sully-Prudhomme, etc. Il est « submergé, j’ai des besognes à livrer et me suis rasé ce matin pour la 1ère fois depuis 6 jours »… Octobre 1908. « Vous êtes un de ces amis comme on en voit dans les romans bien pensants », le « type de l’ami sincère »… 1er janvier 1909. « Les temps sont atrocement sombres. […] Vallotton a fait de vous un fort beau masque»… 29 fév. 1909. Que fait-il « chez les glandivores du Luxembourg (L. Tailhade) êtes-vous sénateur comme le Beuve ? […] que pensez-vous de Mendès ? L’avais-je assez dit qu’il recevrait la foudre ? Mais je pensais qu’il serait à table ou au bordel »… 5 avril 1909. Ennuis d’argent, remerciements pour un mandat, « Si par hasard vous fondiez un grand journal, je tiens un splendide roman d’aventures à votre disposition »… Il repart régulièrement à la Grande Combe : « J’ai fui aux neiges et aux montagnes glacées, après avoir porté le fer dans ma vieille liaison. C’est dur. Il le fallait, c’est fini ». Il va rester là deux mois à travailler : « J’ai fui à la montagne sinistre et natale, pour travailler un peu dans la paix »… « Je suis enlisé, je mange comme un curé et je bois comme un fossoyeur»… Il pensait venir pour enterrer son père mais maintenant qu’il va mieux il a hâte de remonter à Paris: «Nous ne sommes pas faits pour ces maisons peuplées, occupées à des choses ridicules ; nous sommes des solitaires, de splendides diamants qui souffrent de tout contact. Ai-je raison, mon vieux sanglier de la Cour de Rohan ?»… On joint 2 cartes de visite, 1 L.A.S. du même à Louis Dumas, et 1 L.A.S. d’E. Lenoble 207. Paul LÉAUTAUD (1872-1956). L.A.S., Paris 2 mars 1939, à Maurice Sachs ; 1 page in-8 à en-tête du Mercure de France, enveloppe. 200 / 250 € Sachs lui ayant écrit : « J’aime mieux que vous ne m’aimiez pas », Léautaud répond : « C’est du narcissisme à l’envers. Je vous ai écrit une fois, au contraire, que vous me plaisiez beaucoup, et je ne crois pas vous avoir marqué jamais aucune antipathie. Sur la question Freud vous avez votre opinion, j’ai la mienne. Il est probable qu’il y en a bien d’autres »... Au sujet de Charles Dullin, il s’indigne de « la façon dont ce cabotin a osé toucher au Mariage de Figaro », et « les tripatouillages à la mode au théâtre aujourd’hui. […] Quant à ce que vous me dites d’une autre façon de vivre, d’un autre caractère que j’aurais, d’autres amours qui m’auraient occupé, d’un autre bonheur que j’aurais eu, etc. etc., si, si et si… c’est de la littérature bien en l’air. Si cela vous intéresse à savoir, sachez que tout est loin de m’avoir manqué»…
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