104 190. Paul ESDOUHARD D’ANISY (Puligny-Montrachet 1859-1926) négociant en vins et littérateur]. 21 L.A.S, 1883-1925, à lui adressées, pour la plupart au château de Puligny ; 40 pages in-8 ou in-12, avec enveloppes. 400 / 500 € Émile Bergerat (3,1892-1897, au sujet d’un livret d’opéra sur le Roman de la Momie), Théodore Dubois (9, sur l’exécution en 1887 de ses œuvres en Bourgogne, dont l’oratorio Les Sept Paroles du Christ), Pierre Gauthiez (1902, sur son livre Jean des bandes noires), Isidore de Lara (1925, évoquant la maladie de la Princesse Alice de Monaco), Pierre Louÿs (4,1896, rendez-vous et remerciements), Paul de Richard d’Ivry (2, 1883 sur l’organisation d’un concert où seront chantés des extraits de son opéra Les Amants de Vérone), Charles Yriarte (1887, sur l’origine du nom « Yriarte »). 191. Judith GAUTIER (1850-1917). 2 L. A. S. (la 1ère « Judith ») ; 4 pages in-8 chaque (un coin coupé à la 1ère). 200 / 250 € [Vers 1866-1867], à son ami l’architecte Charles Robelin, que Judith (jeune épouse de Catulle Mendès) invite à les rejoindre à Barbizon : « Si vous n’y venez pas vous en mourrez, voila huit jours que cette forêt m’empêche de vous écrire. J’ai eu un âne d’abord qui m’a beaucoup occupée, il venait me chercher tous les matins, m’emmenait dans les bois et me jetait dans tous les fossés qu’il rencontrait, Je tombais avec une grâce parfaite pour remonter vite mais l’âne faisait semblant d’être malade pour nous attendrir »... Elle a voulu s’essayer à monter des chevaux mais la rencontre d’une jument, « oh les femmes ! », a provoqué « des gambades et gigotades », et quelques terreurs pour Judith : « J’avais d’abord peur des peintres, mais les peintres sont des animaux très doux. Puis les vipères ! puis les loups ! puis les sangliers ! Mais en fait de bêtes féroces je n’ai vu à présent que des cerfs, des lapins, et des écureuils »... [1890], remerciant d’un bel article sur son livre La Conquête du Paradis… « Les petites querelles, dont vous me menacez, m’inquiètent un peu, car elles me donnent à penser que vous croyez, peut-être, que j’ai écrit légèrement, quand au contraire, j’ai étudié, pendant près de sept années, cette histoire si compliquée, avant de la débrouiller. J’aurais pu appuyer chaque détail historique de pièces justificatives »… Elle ne croit pas que La Bourdonnais ait reçu le million : « Mais les Anglais ont des preuves qu’il en a reçu la promesse par écrit. [...] Je vois que vous êtes très au courant de cette grande aventure française qui m’a si passionnément intéressée, et j’ai un peu de chagrin en pensant que, peut-être, vous méconnaissez Dupleix »... 192. André GIDE (1869-1951). L.A.S., La Roque-Baignard [été 1899], à Édouard Ducoté, directeur de la revue L’Ermitage ; 8 pages in-8. 300 / 400 € Sur sa pièce Le Roi Candaule. Il se plaint des « côtes terribles » qu’il a dû grimper à bicyclette pour rentrer chez lui. Il évoque une pièce de Signoret et en vient à son Candaule : « Je vous supplie de ne pas l’envoyer à la revue, je le regarderais encore et vous enverrais autre chose ; dites vous bien que nul œil, pour ce que je fais, ne peut être plus que le mien sévère » ; il croit plus facilement les critiques que les éloges… « Pourtant lorsque j’y réfléchis, je ne crois pas avoir mal dessiné Candaule ; l’indécision du début vient peut-être de ce que rien ne s’est encore passé ; songez que cela est très rare au théâtre, et que l’action, avant que le rideau se lève, est d’ordinaire déjà préparée. […] Je voudrais que vous le relisiez une fois […] et si après l’avoir relu, si votre impression est toujours terne, je vous supplie de ne pas craindre de me le dire»… 193. André GIDE. L.A.S., [avril 1901], à « cher vieux » [Eugène Rouart] ; 4 pages in-8. 200 / 300 € Sur Le Roi Candaule, créé le 6 mai 1901 au Théâtre de l’Œuvre. « Candaule ne passera pas avant le 4 mai, mais ne passera pas plus tard que le 6. […] Tout va bien mais certains jours (hier soir par exemple) je suis d’une humeur de suicidé »… Il aura des billets, mais il ne peut les lui envoyer « parce que, hésitant entre divers théâtres, Lugné ne les a pas encore fait imprimer – ; puis il ne se dépêche pas trop de distribuer des places à l’œil pour bien laisser casquer tous ceux qui peuvent ». Gide s’inquiète parce que « aux yeux de la Revue Blanche, je sais bien qu’on n’estime l’auteur qu’à ce qu’il peut faire d’argent »… Il évoque le manuscrit de Bonfils [personnage du 2e roman de Rouart, La Maison du bien-être], pour lequel il a mis des remarques critiques dans la marge… 194. André GIDE. L.A.S., Paris, Lundi soir, [fin 1902], à son ami Eugène Rouart ; 4 pages in-8 (une enveloppe jointe, avec cachet postal du 30 décembre 1904). 250 / 300 € Il le prie d’excuser son silence, mais ils vont bien tous les deux, ainsi que tout le monde autour de lui. « L’âge aidant, je mène à Paris une vie plus sage et donne au travail le temps que je dépensais naguère en courses et en visites. Je ne vois plus personne et je désapprends de parler. C’est pour apprendre mieux à écrire. » Il a cependant participé à un dîner « chez tes beaux-parents, avec Denis, les Descaves et ton frère Louis » et a rendu visite à Carrière avec Maurice Denis. Il part pour La Roque « pour la dernière fois peut-être ; c’est avec une grande émotion » [la propriété a été mise en vente]. D’après le dessin de Lerolle, il a pu voir le « nouveau home » des Rouart, et demande des détails sur le jardin, le pays… Il évoque le superbe article qu’Edmond Picard, à sa grande surprise, vient de faire sur L’Immoraliste [dans Le Peuple du 16 novembre 1902], et il regrette que la nouvelle édition « qui devait paraître aux premiers jours de Nov., est accrochée et risque de ne paraître qu’après janvier »…
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