108 203. Victor HUGO. L.A.S., [Guernesey] Hauteville house 9 mars 1869, à Gaston Tissandier ; 1 page in-4 sur papier bleu, adresse avec timbre et cachets postaux. 1 500 / 2 000 € Très belle lettre sur l’aérostation et le progrès. [Elle a été recueillie, avec quelques variantes, dans Actes et Paroles, II, Pendant l’exil, Notes, 1869. Hugo répond ici à la lettre de l’aérostier Gaston Tissandier (1843-1899) du 27 février 1869.] « Je crois, Monsieur, à tout le progrès. La navigation aérienne est consécutive à la navigation océanique ; de l’eau l’homme doit passer à l’air. Partout où la création lui sera respirable, l’homme pénétrera dans la création. Notre seule limite est la vie. Là où cesse la colonne d’air dont la pression empêche notre machine d’éclater, l’homme doit s’arrêter. Mais il peut, doit, et veut aller jusque là, et il ira. Vous le prouvez. Je prends le plus grand intérêt à vos utiles et vaillants voyages perpendiculaires. Votre ingénieux et hardi compagnon, M. W. de Fonvielle, a, comme M. Victor Meunier, l’instinct supérieur de la Science vraie. Moi aussi, j’aurais le goût superbe de l’aventure scientifique. L’aventure dans le fait, l’hypothèse dans l’idée, voilà les deux grands procédés de découverte. Certes, l’avenir est à la navigation aérienne, et le devoir du présent est de travailler à l’avenir. Ce devoir, vous l’accomplissez. Moi, solitaire, mais attentif, je vous suis des yeux et je vous crie : Courage ! » On joint la lettre de Gaston Tissandier à Victor Hugo : L.A.S., Paris 27 février 1869 (3 p. in-4 à en-tête Union Nationale du Commerce & de l’Industrie. Laboratoire de Chimie, adresse avec timbres et cachets postaux, fente réparée au scotch). Il rappelle ses « ascensions aérostatiques » avec Wilfrid de Fonvielle « dans le but d’étudier l’atmosphère et de faire progresser la science si pauvre, et si importante de la Météorologie ». Il se plaint de ne pas trouver de soutien officiel ou scientifique, mais rencontre « un appui moral de la part de ceux qui aiment véritablement le progrès et la science ». Il annonce diverses publications et conférences. Pour répondre aux moqueries des envieux, il demande à Hugo, qu’il admire, « quelques lignes sur l’opinion que vous pouvez avoir de l’étude de l’atmosphère à l’aide de nos aérostats »…
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