ADER Nordmann. . LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

204 109 204. Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). L.A.S., Paris 10 mai 1861, à la Princesse Marie-Laetitia de Solms ; 2 pages et demie in-8. 300 / 400€ Belle lettre sur les Fleurs d’Italie, poésies et légendes de la princesse (1859) : « Je voulais vous lire avant de vous louer et quand on vous a lu on ne sait plus comment vous louer. Il faut évidemment employer votre belle langue des vers pour exprimer les impressions qu’on éprouve en lisant plusieurs de vos poésies. C’est ce que j’espère pouvoir faire aussitôt que l’excès des occupations prosaïques rendront quelque limpidité à l’imagination où vous vous peignez si bonne et si belle. Quelques amis plus jeunes et plus heureux que moi jouissent de votre amitié et de votre génie. Je les envie, mais l’âge et les angoisses d’un soir d’orages ne me laissent pas même l’espoir de contempler votre éblouissant rayonnement poétique et personnel. Toutes les plus belles perspectives sont pour moi en arrière de ce temps, ou en dehors de cette vie. J’ai trop vécu au grand jour. Il faut mourir dans l’ombre et dans la retraite. Mais du fond de l’ombre et de la retraite j’aurai toujours une admiration, un respect et un vœu pour le poëte du Lac d’Aix, exilé à Paris. Car le monde est l’exil des belles âmes »... 205. Félicité de LAMENNAIS (1782-1854). L.A.S. « F. M. », La Chenaie 16 mars [1822], à son « bon ami » le baron de Vitrolles ; 2 pages et demie in-8 (lég. mouill.). 100 / 150 € Il était loin de soupçonner son ami si malade. « Je ne serai rassuré qu’en voyant de votre écriture ». Il lui conseille de ménager sa convalescence : les rechutes sont dangereuses. « Un peu de campagne au printemps seroit, je crois, un excellent remède », et il aimerait qu’il le rejoigne à La Chenaie : « Nous causerions, nous nous promènerions à pied, à cheval, selon votre gré. Nous ferions de la politique et de la philosophie, en toute joie et toute liberté, si toutefois joie et politique sont deux choses qui puissent s’allier aujourd’hui. L’avenir me paraît extrêmement sombre, et c’est pourquoi je ne veux pas m’y jeter. Ce seroit comme une seconde maladie qui vous surviendroit. On parle ici d’élections prochaines. On vouloit me nommer, j’ai déclaré que ma résolution étoit prise de ne point accepter. Il faudroit que je fusse terriblement fou pour me jeter dans ce guêpier des chambres. Je n’aurois été cette année presque jamais de l’avis de personne. C’est une position qui n’est pas tenable, quand on est privé de l’avantage de pouvoir faire un parti à soi seul, comme M. Fiévée »… Il termine : « croyez que personne ne vous aime plus tendrement que l’hermite de La Chenaie ». On joint 2 autres petites L.A.S. ; une intéressante l.a.s. du Père Gioacchino Ventura à Lamennais (décembre 1825) au sujet de l’Essai sur l’indifférence ; une l.a.s. de l’abbé Nicolas à Lamennais (1833) ; et un manuscrit : Livre IV, De la Société temporelle (33 p. in-4). Plus 4 L.A.S. et une L.S. de MONTALEMBERT, [1831]-1868.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==