222 118 222. Pierre LOUŸS.15 L.A.S. « P » ou L.A., [1910-1916 ?] et s.d., à son frère Georges Louis ; 17 pages, la plupart in-8 ; 2 enveloppes. 400 / 500 € Lettres intimes à son frère, parlant notamment de sa santé, de l’état de ses yeux, de ses soucis d’argent… Certaines lettres sont probablement inachevées et non envoyées. Une lettre relate avec amusement ses vaines visites à des riches usuriers, dont Gustave Dauphin, pour obtenir un prêt. Il interroge Georges sur les fouilles effectuées à Hiérapolis de Syrie (Membidj près d’Alep), et songe à y aller lui-même faire des fouilles : « Le temple d’Astarté fouillé par l’auteur d’Aphrodite, ce n’est pas indiqué, mais ce n’est pas absurde»… « Il y a des gens si incolores que même la souveraineté suivie du martyre ne suffit pas à les illustrer. Vois Sadi Carnot. Il a eu tout ce qu’il faut pour être immortel et ce n’est déjà plus rien dans notre mémoire, à nous même qui l’avons connu. Félix Faure qui était peu de chose et qui a eu une mort difficile à qualifier, tient plus de place que lui dans notre histoire. Il y fait plus grande figure ». – Réflexions sur la politique : « Le trictrac : voilà le jeu de Briand. C’est le seul grand jeu où l’art de perdre vaille autant que celui de gagner»… – Sur la guerre, Hindenburg, Pétain… Anecdotes sur des petites filles jouant au docteur ; sur l’Académie française ; sur l’Allemagne et la Lorraine ; sur l’hérédité… On joint une liste autographe de « Lettres à Georges 1911 ». 220. Pierre LOUŸS. 3 L.A.S. « Pierre », [1904 ?-1913], à sa cousine et marraine Elisabeth Charpentier ; 10 pages in-8 ou in-12 (la 2e à en-tête du Grand Hôtel Tamaris-sur-Mer). 300 / 400 € …Dimanche soir [1904 ?], explication après l’envoi d’une plante modeste à sa tante pour le jour de l’an, évoquant ses « embarras matériels »… – Tamaris Mercredi soir 19 [juillet 1905]. Sur la santé de Louise, convalescente après « une légère fièvre muqueuse » : « J’ai eu très peur pendant trois jours » ; et sur la grève, « un échec sans précédent pour la C.G.T. ». – Mercredi soir [1913]. Lettre avec ratures et corrections sur sa rupture avec sa femme Louise pour laquelle Elisabeth a pris parti : « Dès le premier jour j’ai prévu ce qui arriverait si tu continuais de donner des conseils de séparation. Je t’ai dit que tu amènerais la rupture de mon ménage. […] Je me doute bien que tu inspires son silence comme tu as inspiré sa séparation. Je ne dis pas que tu le lui conseilles ; je dis qu’elle m’écrirait certainement si tu ne continuais pas de lui parler de moi dans les mêmes termes. Tu es en train d’achever la cassure. […] Ce que je ne peux pas admettre, c’est que tu agisses envers moi comme envers un étranger qui serait le mari d’une de tes amies »… On joint une L.A.S. « Pierre » (s.d., 3 pages in-8, 2 enveloppes) à sa cousine Thérèse Maldan sur la maladie d’Elisabeth, réclamant sa présence auprès de la malade. 221. Pierre LOUŸS.8L.A.S.ouL.A.(quelquesminutesinachevées),[vers1907-1921],àsoncousinJacques Chardon, lieutenant de vaisseau, et sa femme Jeanne ; 24 pages in-8 ou in-12, 2 enveloppes. 300 / 400 € Tamaris [1907]. Vive critique de l’autorité et de la légitimité du pape ; il suggère de fonder, en réunissant « modernistes », fondateurs du Sillon, et autres opposants, soit « 1800.000 catholiques », « une église qui sauverait la catholicité perdue par un pape incapable »… – Tamaris 14 septembre 1910, sur la condamnation du Sillon, la censure exercée par le Saint-Siège, la religion et le régime républicain… Lundi soir, sur ses relations avec les directeurs de théâtre, qui ne sont pas très bonnes « Pour l’Opéra, c’est différent. J’ai toujours eu de bons rapports avec Messager »… – Il a attrapé une bronchite à la fête de Neuilly, et remercie Jacques, « insigne et complaisant traducteur », pour la traduction d’un article « intelligent et plutôt moins bêcheur que je n’eusse appréhendé qu’il ne fût »… – Sur la santé de sa tante âgée de 80 ans. – Court billet : « Garde tes prières pour ton propre salut, mon cher Jacques. Ni Georges ni moi n’avons besoin de ton intercession ». 2 mars 1916. Il a évoqué avec émotion Paul Chardon (mort des suites de ses blessures en octobre 1915) avec le député Leboucq, auteur d’articles sur les Balkans sous le pseudonyme de Claude Montaigne, qui avait fait campagne pour Georges Louis «au moment où son ambassade était attaquée par Poincaré»… – 2 novembre 1921, au sujet d’une anthologie des écrivains morts au combat, où figurera Paul Chardon.
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==