ADER Nordmann. . LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

282 142 282. René CAILLIÉ (1799-1838). L.A.S., Beurlay (Charente-Maritime) 28 janvier 1835, à Edme François Jomard, membre de l’Institut ; 1 page in-4, adresse avec marques postales. 800 / 1 000 € Très rare lettre de l’explorateur de Tombouctou, sur sa situation misérable, et son projet de départ pour l’Amérique. [En 1833, le ministère de la Marine supprima le traitement qui avait été accordé au célèbre explorateur ; celui-ci ne recevait plus alors qu’une indemnité annuelle de 3000 francs provenant du ministère de l’Instruction publique, mais qui pouvait, elle aussi, être supprimée à tout moment. Estimant sa situation précaire, René Caillié envisagea de partir en Amérique.] Il remercie l’orientaliste de ses bons sentiments… « ma résolution est prise et mon émigration arrêtée […] Vous savez comme moi qu’il faut renoncer à l’idée de faire consolider ma position par les Chambres, le traitement qui m’est alloué dépend du caprice d’un Ministre, et s’il était seulement altéré je me trouverais par rapport à ma famille dans un état de gêne extrême. Il ne m’est pas possible de m’occuper en France ; ma santé est si mauvaise que je suis obligé de garder ma chambre trois mois de l’année pour éviter les rhumes et les fluxions de poitrine, l’inaction dans laquelle je suis ici me rend ma position encore plus insupportable, et en Amérique sous un climat chaud je pourrai utiliser mon industrie et me consacrer au bonheur de mes enfans»… Il accepte l’offre de le recommander à M Roux de Rochelle, « et si les renseignemens qu’il daignera me donner viennent à l’appui de mes projets, alors je partirai avec plus d’assurance, ce n’est que l’incertitude qui m’inquiète. Je compte avant mon départ obtenir du Ministre un permis de séjourner à l’étranger jusqu’à ce que mon habitation soit créée et qu’elle puisse raisonnablement remplacer le traitement auquel mon émigration m’obligera à renoncer »... Provenance : bibliothèque Grandidier (petit cachet à l’encre rouge). 283. Aimé-Louis CHAMPOLLION-FIGEAC (1812-1894) bibliothécaire et archiviste, neveu de l’égyptologue dont il fut le biographe (Les Deux Champollion). L.A., Paris 2 décembre 1870, à sa femme à Vif (Isère) ; 1 page et quart in-8, adresse avec marques postales. 100 / 150 € Lettre par ballon monté pendant le siège de Paris. [Oblitérée Paris 2 décembre ; puis 8 décembre : Valence s/Rhône, Lyon à Avignon, Grenoble ; Vif 9 décembre]. Il a reçu la lettre de sa « chère Bichette » datée de Vif le 14 novembre, « la seule qui ait traversé les Prussiens ». Il continue à vivre tant bien que mal, « attendant avec une grande anxiété le résultat des grandes opérations militaires commencées depuis hier qui doivent nous délivrer ou nous laisser anéantir. […] Paris est très calme », mais la misère augmente…

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