ADER Nordmann. . LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

35 41. Paul VALÉRY (1871-1945). Poème autographe signé, Narcisse parle, [1891], avec L.A.S. à Pierre Louÿs ; 3 pages in-4 (petite fente au dernier feuillet), et demipage in-8. 3 000 / 3 500 € Première version du poème Narcisse parle. Elle a paru dans le premier numéro de La Conque, la revue de Pierre Louÿs, le 15 mars 1891. Elle compte 53 vers. « O frères, tristes lys, je languis de beauté Pour m’être désiré dans votre nudité »… Le poème a connu plusieurs versions, avec d’importantes variantes, et a été recueilli dans Album de Vers anciens 1890-1900 (Adrienne Monnier, 1920). Le manuscrit est soigneusement mis au net à l’encre noire sur 3 feuillets de papier ligné. Le 45e vers présente une rature et correction : « La flûte [dans] sur l’azur »… Les vers 47 à 50 ont été biffés : « Et toi, fantôme, laisse une lèvre pieuse / Te baiser, ô toi qui te meurs avec le jour / Crépuscule de la Beauté mystérieuse / Et reçois ma caresse vaine, ô triste amour ! » ; ils sont recouverts par un béquet portant une version très différente de ces vers : « Sur ta lèvre de gemme en l’eau morte, ô pieuse / Beauté pareille au soir, Beauté silencieuse, / Tiens ce baiser nocturne et tendrement fatal, / Caresse dont l’espoir ondule ce crystal ! » Le manuscrit était intitulé Fragment, et commençait par les mots « Narcisse parle : ». Pierre Louÿs a biffé ces deux lignes et inscrit, à l’encre violette, le titre : Narcisse parle, et a ajouté l’épigraphe : Narcissae placandis manibus, ainsi que le mot : (Fragment) à la fin du poème. On joint la L.A.S d’envoi du poème à Pierre Louÿs, [vers le 7 février 1891] : « Voici le poème en question. Je vous adjure de ne l’admettre – si vous y comptiez encore – que si vous l’approuvez sincèrement. Hélas ! j’ai bien peur qu’il ne soit bien mauvais pour ouvrir votre glorieuse Conque, il est bien loin de mon rêve et je l’ai fait trop hâtivement. PV. » [P. Louÿs l’a reçu le 8 février (comme il l’écrit à Gide), et en accuse réception à Valéry le 10 février, en précisant que le poème ouvrira la revue ; mais Valéry dut céder la préséance à Leconte de Lisle.] Plus une petite photo d’identité de P. Valéry.

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