ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS 21 JUIN 2024

287 99 286. Edgar QUINET (1803-1875). 5 L.A.S., 3 L.A. (une incomplète), 1836-1837 et s.d., à Léon Faucher ; 24 pages la plupart in-8. 150 / 200 € Belle correspondance. Heidelberg 4 juin 1836 : « Me voilà depuis plusieurs mois en plein travail, et défiant les dieux, comme Ajax, pourvu qu’ils me laissent la lumière ! »… Heidelberg 17 octobre : son manuscrit est prêt et il reverra son ami dans un mois : « Préparez-vous donc à reconnaître tout hérissé et tout sauvage, un malheureux oiseau de nuit qui sort de son creux d’arbre »… 15 ou 16 juin 1837 : « Je suis au milieu du combat éternel de Dieu et de l’homme. Y a-t-il au fond un autre drame ? – Mon poème sera une protestation contre la Fatalité […] Un jour viendra, où l’homme se lassera de tant d’abnégation ; et la vieille cause de la liberté reparaîtra »… [1837], il vient de relire et annoter les classiques de Boileau à Jean-Baptiste Rousseau ; il voudrait avoir les idées de Faucher sur sa pièce, qu’il lui enverra… – « J’aurais voulu sortir de cette poésie énervée et lamentable de notre temps ; et atteindre à la poésie virile qui certainement nous remplacera »… – Bade 16 mai : « Michelet et vous, vous êtes à peu près les seuls, il me semble, sur l’amitié desquels je puisse éternellement compter »… Etc. On joint une l.a.s. de Léon Faucher. 287. Hugues REBELL (1867-1905). 6 L.A.S., [1902 et s.d.], à Maurice Sailland (Curnonsky) ; 9 pages in-12 ou in-8, 2 enveloppes et une adresse. 600 / 800 € Correspondance amicale, littéraire et érotique. [10 avril], il regrette de l’avoir manqué. « Je n’ai pas de Calineuse à la maison, c’est pourquoi je ne vous l’ai pas envoyée » ; il va en demander à la Revue blanche. – [26 avril]. « Ce que vous me dites de Rubens m’enchante. Pour moi c’est le dieu de la peinture. […] Il n’y a que lui pour dessiner de ces belles croupes rétives de cavales et de ces beaux abandons de femmes blondes. […] Il a peint la vraie femme, la femme blonde, sanguine, bonne, sensuelle, ayant les jambes longues, la taille courte, des hanches superbes et du cul »… etc. – Il lui recommande leur confrère Labbé, « comme nous un fervent de Vénus » ; soufrant, il est en retard dans son travail, et demande de lui prêter 200 F. – Il l’a cherché au bal Gavarni : « Il y avait des fesses et des gorges merveilleuses, sans compter les jolies figures sentimentales qui se cachaient dans des chapeaux cabriolets »… – Il aimerait le voir « avant votre départ pour Biarritz »… – Il est très occupé : « C’est une mode fort couteuse que le premier Janvier et je travaille pour que quelques amies aient des bonbons fins, des fleurs et de jolies parures ce jour là. On me pardonne les autres fois d’être un simple amoureux, mais le don de soi-même au commencement de l’année ne suffit plus […] Et voilà pourquoi mon imagination est en travail d’aventures d’amour pour alimenter mes amours, à moi, et réjouir des amoureuses. De fait rien n’est joli comme le sourire d’une femme si ce n’est ses larmes »… On joint une l.s. d’E. de Grolier de la Librairie Rombaldi à Curnonsky, lui demandant un article sur Rebell (1945).

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