ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS 21 JUIN 2024

9 10. Alphonse ALLAIS (18541905). 2 manuscrits autographes, le 1er signé, [1887-1888] ; 4 et 2 pages in-8. 400 / 500 € Deux contes pour Le Chat Noir. Pour se donner une contenance. Conte publié dans Le Chat Noir le 10 décembre 1887 (repris dans Le Journal sous le titre Un garçon timide, et recueilli en 1897 dans Le Bec en l’air, sous le titre Un garçon timide ou Pour se donner une contenance). « Comme tout le monde, j’ai quelques cadavres sur la conscience, pas mal même, et quand j’y pense, un petit frisson me court à fleur de peau, et la lividité envahit ma sympathique physionomie. Des femmes, surtout »… Le mariage manqué. Texte recueilli, avec modification, sous le titre Le bizarre correspondant, dans Rose et VertPomme (1894). Ce conte met en scène Sapeck abordé par un collégien qui le prie de le raccompagner au lycée en se faisant passer pour son oncle…Il s’agit ici de la version primitive, publiée dans Le Chat Noir du 5 mai 1888, où elle était suivie d’un autre conte (qui ne figure pas ici), repris sous le titre Simple vaudeville dans Rose et Vert-Pomme. 11. Alphonse ALLAIS. 3 L.A.S., 1894-1895, à Catherine Stevens ; 10 pages in-8. 400 / 500 € Paquebot Touraine 14 juin 1894 (en-tête et vignette Compagnie Générale Transatlantique). Allais vogue vers l’Amérique. Il se rappelle sa « dernière bonne soirée d’Europe » en compagnie de de sa « jeune fille toute d’ambre clair » et de Catherine. « La vie à bord est un peu abrutissante mais dénouée d’angoisse, ce qui est déjà très joli. J’ai une jolie petite cabine pour moi tout seul. Je mange comme un tigre et flirte, sans conviction, avec de ridicules américaines jolies mais sans tendresse. C’est idiot. Heureusement qu’après demain, on sera à New-York, et le lendemain soir à Montréal. Mais tout ça ne vaut pas Winnipeg. Oh Winnipeg ! Je ne sais quel frisson de mystère me dit que c’est à Winnipeg la fin de mes détresses — Si c’était vrai, pourtant ? »… – [Novembre 1894]. Il n’est pas allé la voir : « je ne fis que traverser la Babylone moderne. Je compte être de retour à Paris dans une dizaine de jours. Ma première démarche sera sûrement pour vous et pour tous les flachatic people. J’espère que vous êtes toujours bien portante et votre papa aussi et aussi les grands garçons, et les personnes de Bruxelles aussi et en particulier tout le monde de vos parents et de vos amis. Moi autrement, ça ne va pas pire, si ce n’est que je suis en proie à un accès de flemme à peu près irréductible (Depuis plus de deux mois, je n’ai pas touché une plume) »… – [Honfleur 1895]. Sa femme Marguerite termine une lettre à sa mère : « Cette lettre aussitôt terminée, ma jeune compagne se fera un devoir doublé d’un réel plaisir, de vous donner de ses nouvelles, en s’excusant, toutefois, d’avoir mis un si longtemps à le faire. […] il n’y a point là de sa faute, la pauvre enfant ayant eu, depuis son arrivée à Honfleur, ses loisirs à peu près complètement occupés. Marguerite, en petite personne très roublarde, a su se faire bien voir de tout le monde ici. Dans ma famille, on ne jure plus que par elle, et, moi, je suis devenu un être à peu près négligeable. C’est bien triste ! »… Puis Marguerite Allais prend la plume : « je nage dans la joie et l’admiration, la joie d’avoir un papa, une maman et une sœur – tous si gentils si affectueux pour moi, et gais aussi car on ne s’ennuie pas une minute »… Elle n’a pas beaucoup aimé Le Havre : « J’aime mieux les petits quais et rues d’Honfleur. Il n’y en a de jolies comme des bijoux »… On joint une L.A.S par Marguerite et Alphonse Allais à Pierre Stevens, 6 février 1895 (2 p. in-12, enveloppe). 12. Alphonse ALLAIS. L.A.S., Marseille [1895], à Jean Stevens ; 2 pages in-8 à en-tête du Grand Café de la Bourse (bord un peu effrangé). 120 / 150 € « Je crois que tu exagères un peu et que la chose ne comporte pas de si grands airs de croquemitaine, lesquels me terrifient d’ailleurs fort peu. […] J’ai dit à Mademoiselle Catherine Stevens [sœur de Jean] l’étonnement et la peine .../...

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