113 pour un garçon de son âge cette situation est remarquable ». Il les rassure sur l’éloignement et le climat, et explique que la décision a dû être très rapide à cause de la concurrence, ce qui a empêché Louis de consulter sa famille : il fallait saisir l’occasion... 14 novembre 1912, à Henriette. Condoléances pour le deuil qui les frappe, mais il est heureux d’apprendre qu’à part cela tout va bien chez eux…. Il a dû écourter son séjour à Jouy, car Inghelbrecht [le mari de sa fille Colette] devait rentrer à Paris : « Il se bâtit et se fonde en ce moment un grand théâtre de musique […] aux Champs-Élysées ». Le directeur et fondateur est un ami, qu’il avait déjà mis en rapport avec Inghel, lequel a réussi à y obtenir un poste « qui comporte tout le travail préparatoire excessivement important : recrutement et organisation de l’orchestre et des chœurs et pour la suite une des directions d’orchestre ». De plus il a dû rester à Paris pour préparer une exposition à Bruxelles, mais qui a été annulée, et sur laquelle il fondait de grandes espérances. Il pense en faire une à Amsterdam vers la fin janvier « chez un des grands marchands de là-bas […] avec plus de chance de succès »… 1er janvier 1913, à Auguste. Il le remercie « du sacrifice que tu fais des intérêts de l’argent que j’avais plaisir de pouvoir te rendre après tant d’années ». Il compte tirer de sa petite exposition assez d’argent pour entre autres leur faire une visite, cet été. Il se réjouit des bonnes nouvelles ; leurs enfants ont grandi, se fiancent, ont des enfants à leur tour… Avec ces jeunes gens, « nous formons le plus uni des petits ménages et pour mon compte je suis bien heureux de voir mes ouvrages enfin atteindre de bons prix […] en vente publique et obtenir ainsi (sans que j’aie jamais fait la moindre concession au public) le résultat morale et matériel que je poursuis depuis 30 ans ». On lui propose une exposition à Lausanne, mais il pense la remettre à la fin d’une tournée européenne, de Londres à Moscou, et dans toutes les grandes villes d’Europe : « Ainsi, ma réputation mieux établie après ça j’aurai chance d’être meilleur prophète dans mon pays d’origine ». Il les remercie pour l’envoi de cadeaux : un excellent pâté, une merveilleuse soupière, les bonbons dont il est toujours aussi gourmand, le vacherin, etc. – Lundi matin, à Henriette. Il est désolé de savoir Louis malade, il est passé par là : c’est douloureux mais sans gravité. Il recommande de se faire couper les amygdales. Émilie quant à elle est toujours patraque… – 16 mai, à Henriette. Il espère avoir fini début juin le travail qui l’occupe « de façon à pouvoir faire un saut au pays avant la fin de l’exposition » ; Inghel a grand besoin de repos, car « en même temps que sa besogne au Théâtre des Champs-Élysées il va s’occuper de la musique d’une dizaine de représentations d’Ida Rubinstein au Châtelet »… – 25 octobre 1913. Il a été très heureux de pouvoir accueillir sa charmante nièce Marguerite, et aurait voulu la garder encore ; elle est bien arrivée à Londres. Il aurait bien voulu l’y accompagner, ayant reçu d’un ami peintre une invitation, mais il a une exposition à Amsterdam, et une autre prévue à Dresde en décembre, et en mars à Zurich : « Je n’ai pas de temps à perdre si je veux avoir de quoi satisfaire aux engagements qui ont été pris […] par le marchand de Paris qui servira d’intermédiaire »… 324. Théophile-Alexandre STEINLEN. 13 L.A.S. « le vieux père » ou « le vieux paternel » ou « Alex) (2 incomplètes du début), 1912-1913 et s.d., à sa fille et son gendre, Colette et Désiré Inghelbrecht ; 20 pages formats divers, 5 enveloppes et 2 adresses. 700 / 800 € Steinlen écrit à ses enfants pendant les tournées du chef d’orchestre Inghelbrecht en Allemagne, en Autriche et Suisse, où il va les rejoindre parfois par le train (dont il donne les horaires), avec les parents d’Inghelbrecht. Il leur envoie de l’argent, donne des nouvelles de sa santé, de ses chats et raconte son quotidien, ses menus et sa vie parisienne. Il évoque Diaghilev, Gabriel Astruc et Pierre Monteux : « J’irai voir Astruc je tacherai (avec l’astuce et la froideur bien connue du serpent) d’avoir le plus de tuyaux intéressants possibles sans m’avancer moi. ». De Bruxelles, il annonce l’ouverture de son exposition (février 1913) :« l’enfant se présente bien – les amis Lamberty – les confrères tout le monde est serviable et charmant ». Il travaille à l’affiche Cochon et l’imprimerie est en retard… 325. [Théophile-Alexandre STEINLEN]. 12 L.A.S. à lui adressées, 1895-1919. 400 / 500 € Henry Becque, Jacques Copeau (1908, sur les ventes de Steinlen à son exposition chez G. Petit), Armand Dayot, Lucien Descaves (1908, au sujet de son Barabbas), Pieter Dupont (Amsterdam 1903, sur ses lectures françaises, son travail de graveur et son enseignement), Auguste Gilbert de Voisins (1895, disant son admiration, et sur un projet d’édition illustrée de Baudelaire), Félix Juven (1895 à en-tête Le Rire, commande de deux dessins par mois, un en couleurs, l’autre en noir), Charles Mötz (Strasbourg 1919, sur son travail de typographe, l’occupation de l’Alsace et de Strasbourg par les Boches), Carlo Rim (sur son travail de dessinateur, encouragé par Gassier, et sur le Comité Daumier), Hyacinthe Vincent (carte de visite), etc. On joint la copie d’un poème de Jean Richepin, Ballade de joyeuse vie (pièce supprimée de La Chanson des gueux). 326. Eugène SUE (1804-1857) L.A.S., à Jean Reynaud ; demi-page in-8, adresse 100 / 150 € Il souhaite passer chez lui un matin. « J’ai vu dans la Patrie d’hier soir, que l’on s’occupait au Comité de l’intérieur d’un journal populaire et de bibliothèques communales, j’ai été tout fier de voir que mes idées n’étaient pas mauvaises puisqu’elles se rencontrent avec celles du comité »...
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==