ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS 21 JUIN 2024

15 27. AVIATION. Léopold VARCIN (1884-1967) as de l’aviation, capitaine, commandant l’école d’aviation militaire de Châteauroux pendant la guerre 14-18. 3 L.A.S., 1913-1917, à Jacques Mortane ; 8 pages in-8 ou in-12, 2 à en-tête École d’aviation militaire de Châteauroux. 100 / 150 € Lens 19 octobre 1913, envoyant un article : « je ne puis que vous féliciter bien sincèrement pour la belle campagne que vous n’hésitez pas à entreprendre »… Châteauroux 26 juillet 1916, remerciant de « l’article très élogieux que vous avez bien voulu écrire dans La Vie au grand air pour mon frère et pour moi. […] je ne dis rien en ce moment de peur de passer pour un grincheux, mais cela n’empêche pas l’optimisme le plus complet et la confiance la plus absolue dans la bonne fin des opérations »… Châteauroux 31 mai 1917, le remerciant de ses articles élogieux sur son frère ; « si la polémique et la discussion ne peuvent actuellement être ouvertes complètement, elles n’y perdent rien pour attendre car les faits se chargent tous les jours de justifier pas mal de prévisions ». Il explique son refus de laisser publier des photographies de « reconnaissances au-dessus ou au départ de “Châteauroux”... On joint une L.A.S. à la veuve de Jacques Mortane, Lens 29 septembre 1966 (3 p. in-8), déplorant la disparition prématurée de Mortane. Plus 3 l.a.s. de son frère Hector VARCIN (1891-1965, pilote de guerre), 1914-1916, à Jacques Mortane. 28. AVIATION. André BLAIGNAN (1890-1968) pilote de la guerre 14-18. L.A.S., Aix-les-Bains 12 janvier 1916, à Jacques Mortane ; 16 pages in-8. 100 / 120 € Après son accident, il rassemble ses souvenirs sur le début de la guerre, à Dijon, puis Belfort, où il retrouvé ses anciens camarades : Caron, Sadi Lecointe… Il dresse la liste des camarades tués ou prisonniers. Puis il raconte l’affaire du camp de Châlons, où il est allé chercher un appareil Blériot (biplace 80 Hp) ; mais celui-ci a été détruit avant son arrivée, les Boches étant à Mourmelon. Il repart, laissant les appareils qui ont été sabotés… Etc. 29. AVIATION 1940. Manuscrit autographe d’un aviateur, Journal 2, mars-août 1940 ; cahier d’écolier Fleur des Neiges (22 x 17 cm), 98 pages. (lég. mouill.). 200 / 300 € Récit journalier du militaire passé par Salon, Châteauroux, Paris, Dijon, Macon, Montluçon, Compiègne, Avignon, Vierzon, Saint-Priest, Tours, Savonnières, Limoges, Angoulême, Saint-Jean d’Angély, Saintes, Cognac, Bagnères de Bigorre, Lourdes, Varenne sur Allier. Ce cahier, suite d’un n° 1 manquant, va du 24 mars au 23 août 1940. Nous en donnerons de brefs extraits. 11 avril. « Le capitaine et 3 hommes d’équipage allant convoyer un Bloch 210 se sont carbonisés dans un atterrissage forcé après le décollage ». 14 avril. « Pendant ma permission la plupart des avions Bloch sont partis. Des Potez 633 sont venus compléter la formation car les Bréguets se démolissent assez facilement… le Bréguet est assez bien armé mais le Potez ne l’est guère ». 11 mai. Bombardement : « nous entendimes des sifflements dont le bruit nous remplit d’horreur et presque aussitôt le bruit des bombes explosant. Tout tremblait dans un vacarme épouvantable. Je m’étais jeté dans le couloir et m’étais couché, je me relevai aussitôt après l’éclatement pour gagner l’extérieur, mais de nouveaux sifflements me firent me jeter sous les lavabos et pendant quelques secondes ce fut un tonnerre indescriptible. Parmi la poussière, les débris, des hommes jonches le sol. Je passai les premiers abris avec tant d’autres fuyant et couru m’abriter sous une haie d’arbres à 500 m de la caserne en passant à travers champs, marécage ou j’avais de l’eau et de la boue jusqu’au ventre »… 14 juin. Exode… Etc. 30. Pierre BALMAIN (1914-1982) couturier. L.A. (signée au dos de l’enveloppe), Paris [14.XI.1975], à Mlle Anna Maillard ; 8 pages in-8, enveloppe autographe signée. 300 / 400 € Longue lettre amicale à sa « Chère Michou ». Il la remercie de sa lettre, trouvée au retour de son long séjour habituel « en orient extrême » : « l’amitié, vous le savez, n’a pas besoin de génie – la plus simple de ses expressions réchauffe le cœur »… Il était très à plat lorsqu’il a écrit sa lettre de Marrakech : « la fatigue d’une longue année d’angoisses et d’efforts m’avait chargé d’une lassitude qui virait au noir. Certes, ma situation personnelle n’est guère meilleure et j’ai vu s’effriter un patrimoine patiemment arrondi au cours des ans – mais les affaires se présentent mieux et je pense tout de même sortir enfin de l’ornière »… Il finit même par aspirer à la retraite « à laquelle, curieuse attitude de l’esprit, je n’ai jamais cédé jusqu’ici […]. M’arranger un train train plus modeste finit par me paraitre souhaitable – me défaire encore de ce qui me reste d’objets précieux, patiemment réunis au cours de mes voyages me semble tout à fait possible – et, je suis étonné de m’en rendre compte, indifférent ! »… Il envisage avec un certain soulagement de quitter son « caravansérail » pour une garçonnière beaucoup plus petite près du Bois, sans autant de personnel, mais souhaite garder Marrakech « (Inch’Allah) » pour y faire de longs séjours… Il met Michou en garde à propos de son projet de cohabitation avec Paul André à Beauvoir, qui lui semble dangereuse pour leur amitié, car ce dernier est « de tous vos amis, le plus attentionné, le plus disposé toujours à se mettre à vos ordres »… Balmain viendra comme à son habitude en Savoie pour la Toussaint : « Il sera bon de se retrouver encore dans cette bonne maison – nous nous draperons de châles et de lodens et nous essaierons de nous souvenir mieux pour oublier l’instant […] et nous avons tant à nous dire ! »… Juillet 23 R 200 n° 2))

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