24 59. Thomas BUGEAUD (1784-1849) maréchal de France. 2 L.A.S., Paris et Blidah 14 février et 23 avril 1841 à son ami Louis d’Esclaibes, colonel en retraite à Chalancey (Haute-Marne) ; 6 pages in-4, et 2 pages in-4 à en-tête Gouvernement-Général de l’Algérie avec adresse. 200 / 300 € Paris14 février. Avant son départ pour l’Algérie, où il a ordre « de pousser vivement la guerre contre Abd-el-Kader et de n’écouter de sa part aucune proposition », Bugeaud rappelle le traité de La Tafna et fait l’état des lieux après le départ de son prédécesseur, le maréchal Valée : « Cette manière d’occuper le pays est déplorable. […] C’est une tâche bien difficile que la mienne. Je n’ai rien fait pour qu’on me la donnât, j’ai fait le contraire, car je n’ai pas laissé échapper une occasion de dire à la tribune et partout que je regardais l’Affrique comme une plaie de la France. Si Mr le Mal V. croit que j’ai travaillé à le supplanter il est dans une complète erreur »… Blidah 23 avril 1841. Bugeaud a fait l’éloge de l’armée, mais pas celui de Valée : « je vous jure qu’il m’était impossible de parler de sa manière de faire la guerre favorablement. Il vaut mieux ne rien dire que de vanter ce qui est mauvais, ce que je déplore […] Il a fait à l’armée et à moi un funeste legs dans Milinna, Medeah, Cherchell »… On joint la reproduction d’un billet de Charles Delescluze. 60. [Charles CAGNIARD DE LATOUR (1777-1859) ingénieur et physicien]. Manuscrit, Œuvres complètes, observations, découvertes et inventions…, [1872] ; un vol. in-4, demi-basane cerise (reliure de l’époque ; petit accident à un coin). 2 500 / 3 000 € Précieux recueil des travaux de cet inventeur, avec une notice biographique. Le titre du recueil est : Œuvres complètes, observations, découvertes et inventions de Mr. le baron Cagnard [sic] de La Tour [...] précédées d’une notice biographique et ornées de son portrait. Recueil d’autant plus important qu’il n’existe, en-dehors de quelques mémoires publiés dans des périodiques scientifiques (notamment les Compte rendus de l’Académie des sciences), ayant fait l’objet de tirés-à-part, au demeurant rares, aucun traité imprimé de l’auteur. Physicien et ingénieur issu de la première promotion de l’École Polytechnique (celle de l’an III), Cagniard de Latour rejoignit ensuite le corps des ingénieurs-géographes, devint auditeur de seconde classe au Conseil d’État (1810) et fut affecté dans l’administration des poudres en 1811. Auditeur de première classe près le ministre de l’Intérieur en 1812 et 1813, il devint aussi auditeur à la Commission des pétitions en 1813. Mais il quitta assez rapidement ces activités de fonctionnaire pour se consacrer entièrement à ses recherches dans des domaines aussi divers que la mécanique, la chimie, la physique et l’acoustique. C’est spécialement dans ce dernier domaine qu’il s’illustra plus spécialement : cherchant à produire un étalon pour la hauteur des sons en s’appuyant sur une fréquence déterminée, il mit au point en 1819 la sirène dite de CagniardLatour : en contrôlant la vitesse de rotation, cet instrument permet de produire à volonté un son de fréquence calculable et réglable. C’est lui qui donna le nom de « sirène » à ce dispositif, depuis lors utilisé universellement, en référence aux sirènes de la mythologie grecque. Il se servira par la suite de cet appareil pour étudier la propagation du son dans les liquides. L’ensemble ici présenté a été composé après la mort du baron, de façon à rassembler ses principales recherches et inventions. Ce manuscrit a été établi d’une écriture soignée et régulière, au recto de feuillets. Il se présente en deux parties : I. Les Illustrations du travail. Notice sur la vie, les travaux, les découvertes et les inventions de Monsieur le baron Cagnard de Latour (33 ff.), notice biographique. – II. Le Baron Cagnard de Latour, membre de l’Académie des Sciences. Sa vie, ses œuvres, ses découvertes (428 ff.). Cette partie présente les inventions et les études du baron, notamment la fameuse sirène. Presque tout est rédigé à la troisième personne : il s’agit d’un mémoire analytique à partir de ses travaux. À la fin ont cependant été reproduits les quelques mémoires
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