164 162 ELUARD Paul (1895-1952) L.A.S. « Paul Eluard », [début 1924 ?], à Joe BOUSQUET ; 2 pages in-4 (au crayon) sur papier écolier. Il répond bien tard, mais ne l’oublie pas. Il le prie de lui envoyer un volume d’O.V. de Lubicz MILOSZ : « Il me semble avoir lu ça à 16 ans, mais aucun souvenir ». Il tremble toujours un peu : « Comment vivons-nous ? Rien qu’un ciel de jeunesse tremble avec nous. Et pourtant nous avons été bien labourés, oui. Je voudrais vous voir avant de m’en aller. J’irai vous voir en allant à Marseille, car il ne faut le dire à personne, nous ne voulons pas rester ici. Nous irons en Nlle Guinée, au Nouveau Mecklemburg, dans les seuls pays encore vraiment sauvages. GALA aime les voyages. Mais moi je voudrais tellement ne pas revenir. Mais n’en parlez pas. En général, mes lettres sont faites pour un seul être, celui à qui j’écris. Déchirez celle-ci [...] Ici, il pleut sur la neige. C’est lugubre. Si je peux les faire taper et si cela vous amuse, je vous enverrai les poèmes que j’écris en ce moment. Connaissez-vous Paul KLEE ? Ses aquarelles et ses propos sont merveilleux »… 500 - 600 € 163 ELUARD Paul (1895-1952) MANUSCRIT autographe d’esquisses de poèmes de Pouvoir tout dire, [1951] ; 3 pages in-4. Esquisses abondamment corrigées de poèmes destinés à Pouvoir tout dire, recueil paru en 1951 aux Éditions Raison d’être, illustré de portraits par Françoise GILOT. Ce manuscrit présente le brouillon de travail (à partir de quelques vers dactylographiés) du poème Des menaces à la victoire (27 vers) : « Prends garde le miroir de la vie s’obscurcit »… ainsi que les premières strophes des poèmes La Loi, Au jour et D’un temps futur, avec variantes. On relève aussi, sur le dernier feuillet, sous le titre Du désir de nuire, une ébauche travaillée qui trouvera place dans Écrire dessiner inscrire, poème recueilli la même année dans Le Phénix : «Je m’en prends à mon cœur je m’en prends à mon corps »… 600 - 800 € 164 FLAUBERT Gustave (1821-1880) L.A.S. « Gve Flaubert », [Croisset vers le 25 juillet 1862], au poète Armand RENAUD ; 1 page in-8 sur papier bleu. Il vient de lire la Griffe rose : « c’est une charmante & courte histoire ! – trop courte, peut-être ? Car il y avait là, selon moi, matière à un grand livre. Mais avec un pareil défaut on est sauvé & c’est ce qui vous advient. Cela d’un bout à l’autre est amusant, émouvant, distingué. J’aime votre Simplice, votre Rosez & votre Alix, si humaine à la fin. Il y a dans l’ensemble de cette œuvre ou plutôt dans le dessous je ne sais quoi d’âcre & d’intense qui en fait le charme & l’originalité. Continuez ! donnez-nous en de pareilles et recevez tous les applaudissements »… Correspondance (Pléiade), t. III, p. 233. 800 - 1 000 € 40
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