193 192 192 MANN Thomas (1875-1955) L.A.S. « Thomas Mann », München 20 février 1929, à Herr ECKARDT ; 2 pages in-4 à son en-tête Dr. Thomas Mann et adresse (plis fendus et réparés, lég. taches sur un bord) ; en allemand. « Ich habe Sie lange warten lassen müssen, desto schlimmer, wenn es nun um die ‚Entschädigung’ auch nur schwach bestellt sein kann. Sie dürfen mir nicht böse sein, ich bin ein gehetzter, geplagter Mensch, und Ihr Manuskript ist, obwohl Sie das nicht wissen dürfen, eines von vieren, die ich heute Nachmittag zu behandeln hoffe. Ich danke Ihnen besonders für Ihren Brief, der ein so schönes Zeugnis menschlich verständnisvoller Gesinnung darstellt, daß er mir beinahe das Liebste ist an der ganzen Sendung. Nein, nicht beinahe. Er ist mir wirklich das Liebste. Warum wollten Sie, daß es nicht der Fall wäre? Er ist auch eine literarische Äußerung, eine direkte, menschliche, persönliche, unkritisierbar schön, sympathisch, gewinnend als solche »… Traduction libre : J’ai dû vous faire attendre longtemps, et tant pis si la “compensation” est même minime. Ne m’en voulez pas ; je suis une personne harcelée et tourmentée, et votre manuscrit, même si vous n’êtes pas autorisé à le savoir, est l’un des quatre que j’espère traiter cet après-midi. Je vous remercie particulièrement pour votre lettre, qui est un si beau témoignage de compréhension humaine que c’est presque mon élément préféré de tout le programme. Non, pas presque. C’est vraiment mon élément préféré. Pourquoi avez-vous voulu que ce ne soit pas le cas ? C’est aussi une expression littéraire, directe, humaine, personnelle, d’une beauté sans critique, empathique et touchante en soi… 1 500 - 2 000 € 193 MANN Thomas (1875-1955) L.A.S. « Thomas Mann », Küsnacht-Zurich 10 février 1937, à Karl Georg HEMMERICH à Blonay (Vaud) ; 2 pages in-4 à son en-tête Dr. Thomas Mann et adresse, enveloppe timbrée. Intéressante lettre sur l’Allemagne et le national-socialisme. [Peintre, écrivain et compositeur, Karl Georg HEMMERICH (1892-1979) avait publié en 1935 son livre Das ist der Mensch, qui avait été confisqué par la Gestapo et détruit à l’exception de quelques exemplaires, dont celui offert à Thomas Mann, qui le commente dans cette lettre.] « Was Sie über Deutschland und die Deutschen sagen, hat viel far sich. Tatsächlich kann man die heutigen deutschen Zustände nicht in vollem Sinne als undeutsch bezeichnen. Sie haben ihre Wurzeln im deutschen Charakter [...] Es erinnert vieles heutige an die Zeit der sogenannten Freiheitskriege, deren Schrecklichkeit man auch auf Grund des eigenen aktuellen Erlebens recht begreift – wie auch die eisige Vereinsamung Goethes in jener Zeit, die ihn, wie bezeugt ist, dem Trübsinn nahe brachte [...] Ihre Schrift halte ich für entschieden verdienstlich, für einen dankenswerten Beitrag zu der Arbeit bei der Ausgestaltung eines neuen humanischen Gefühls, das heute unter der Oberfläche so vielfach im Gange ist »… Traduction libre : Ce que vous écrivez sur l’Allemagne et les Allemands est très révélateur. En réalité, la situation actuelle en Allemagne ne peut être qualifiée de non-allemande au sens strict. Ses racines se trouvent dans le caractère allemand… La situation actuelle rappelle en grande partie les guerres dites de Libération, dont on comprend l’horreur au vu de nos propres expériences actuelles – comme l’isolement de Goethe, qui l’a plongé dans une crise… Je considère votre écrit comme très méritoire, une contribution précieuse à l’élaboration d’un nouveau sentiment humaniste, qui se manifeste aujourd’hui activement sous la surface… Et Mann de citer à ce propos la publication du livre Der deutsche Charakter in der Geschichte (Le Caractère allemand dans l’histoire) d’Erich von Kahler… 1 800 - 2 000 € 191 MANN Thomas (1875-1955) L.A.S. « Thomas Mann », München 23.V.1923, à Desider (Desző) KOSZTOLANYI à Budapest ; 1 page in-12 avec cachet encre à ses nom et adresse, adresse au dos (carte postale) ; en allemand. Il rentre juste de 5 semaines en Espagne. Il est en train de lire le roman de son ami, et lui écrira dès que possible une lettre qui lui servira de Préface ; qu’il soit patient… « Ich lese jetzt Ihren Roman und schreibe Ihnen baldmöglichst einen Brief, den Sie als Préface benützen mögen. Ein wenig Geduld also noch! »… Il s’agit du roman de l’écrivain hongrois DeszöKOSZTOLANYI (1885-1936), Nero, der blutige Dichter [Néron, le poète sanglant] (Wöhrle 1924), avec lettre-préface de Thomas Mann. 500 - 700 € On joint une petite L.A.S. amicale d’Hermann HESSE à Erika Mann, au dos d’une carte postale (tableau de Chagall). 48
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