AGUTTES - LIVRES & MANUSCRITS

208 208 SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944) POÈME autographe signé « de SaintExupéry », Le vent, [vers 1918] ; 2 pages et demie in-4 sur 2 feuillets (27 x 21 cm) de papier quadrillé (marques de plis, fentes au pli médian). Poème de jeunesse mélancolique inspiré par la guerre. Ce long poème en alexandrins est composé de 14 tercets et de deux monostiques. « D’abord très doux pareil au frisson des roseaux Un vent mystérieux de l’horizon se lève Plainte mélancolique au rythme de sanglots On croirait presque ouïr des vagues sur la grève Il passe dans la plaine où meurent les soldats Triste comme un soupir et berceur comme un rêve Il vient de loin, il vient du pays, de là-bas De ces foyers en deuil où pleurent trop de mères »… Ce poème a été adressé par le jeune Saint-Exupéry à Bernardine de MENTHON (1900-1981), dite « Dolly », avec qui il s’était lié en 1917, année de son baccalauréat. 1 500 - 2 000 € 209 SAND George (1804-1876) L.A.S. « G. Sand », Nohant 19 mars [1871, à Francis BERTON] ; 4 pages in-8 à son chiffre. [L’acteur Francis BERTON (1820-1874), qui avait joué dans trois pièces de George Sand, voudrait prendre la direction de l’Odéon, à la suite de Chilly, alors que la Commune va commencer.] Sand a écrit la lettre de recommandation : « du moment qu’il ne s’agit que de dire de toi ce que je pense, cela n’est plus difficile. – Chilly quitte donc ? Si tu réussis dans ton projet, je te recommande le pauvre vieux Laure, qui est un honnête homme, très digne et très malheureux, et que tu sais capable de rendre encore de bons services ». Elle recommande d’autres acteurs, comme Eugène Clerh, congédié par Chilly : « S’il est engagé au Palais-Royal, tu n’auras pas à t’occuper de lui, mais je crains que les théâtres ne soient pleins de bons serviteurs sans emploi auxquels ils donneront la préférence ». Elle recommande aussi « la pauvre Bondois qui a le métier si souple, et qui a des traditions dont manquent la plupart des employées choisies par Duquesnel, et se trouve dans la misère […] Ne va pas croire que je veuille t’imposer une troupe. Tu as toujours le droit de me refuser sans me fâcher, mais je m’imagine que tu as déjà songé à conserver les sujets estimables. – Et puis, avec une bonne direction, tous les artistes qui ont l’habitude des planches deviennent bons. […] Je n’ai pas besoin de te dire combien je désire ton succès. J’ai aussi un peu peur pour toi. C’est bien grave, sans subvention ! et, d’ici à un an, Dieu sait si Paris sera calmé ! L’élément qui menace la tranquillité n’est pas littéraire »… Correspondance, t. XXII, n° 15402. 500 - 700 € 210 SARTRE Jean-Paul (1905-1980) L.A.S. « JPSartre », 10 mai [1951], à Louis JOUVET ; demi-page in-4. Au sujet de sa pièce Le Diable et le Bon Dieu. « Cau m’a rapporté votre conversation avec lui. Je tiens à vous dire que je suis en total désaccord avec vous. Cette pièce ne supporte plus de coupure et je n’en ferai plus. Si elle est injouable on ne la jouera pas, voilà tout. Je sais que vous ne voulez, en cette affaire, que le mieux de tous mais comprenez, de votre côté, que les dimensions de la pièce correspondent à des intentions précises de ma part et que je préfère abandonner plutôt que de la massacrer »… 600 - 800 € On joint une intéressante l.a.s. de Simone BERRIAU, directrice du Théâtre Antoine, à SARTRE, relative aux répétitions de la piéce, lui demandant de faire confiance à Louis Jouvet (6 p. in-8). 209 54

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==