214 213 SOUPAULT Philippe (1897-1990) 4 L.A.S. et 1 L.S. « Philippe Soupault », 1925-1927, à André ROLLAND DE RENÉVILLE ; 4 pages in-4 ou in-8 et une carte postale, 2 à en-tête Kra éditeur, 4 enveloppes et une adresse. Rolland de Renéville a demandé à Soupault de préfacer son recueil Ténèbres peintes (Éditions Radot, 1926). 16 décembre 1925. « Comptez sur moi pour votre préface, dites-moi vers quelle époque vous désirez ce texte »… – 21 janvier [1926]. « Je ne vous oublie pas. Votre préface est presque terminée »… Munich 25-II26. Il lui envoie « la préface promise » ; il voyage beaucoup, mais demande de lui « envoyer les épreuves de cette préface (c’est important) » à Paris : on fera suivre… 1er juillet 1927. Il le rassure sur son livre [Rimbaud le Voyant] : « En ce qui concerne l’édition, je crois qu’il ne peut y avoir d’objection que de la part du service commercial, et nous ne pourrons le savoir qu’en en parlant après avoir lu votre livre ». Il lui indique comment se procurer « les lettres de RIMBAUD publiées par Izambard»… Mardi [22-II-28]. Il lui demande de lui renvoyer « la plaquette de Rimbaud “Un cœur sous une soutane”. […] Avez-vous lu Les Deux Rimbaud de J.M. Carré […] Elle est très intéressante et il y a un inédit de Rimbaud, très curieux ». [Rimbaud le Voyant paraîtra finalement Au Sans Pareil, Paris, 1929, dédié à Philippe Soupault.] 400 - 500 € 214 STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817) 2 L.A.S. « N. de Staël » et 3 L.A., [automne 1814-début 1815], à la duchesse de DURAS ; 5 pages in-8, adresses dont une avec cachet de cire noireaux armes. Correspondance amicale. Dimanche. « Seriez-vous assez bonne pour me dire dear dutchess, si le roi reçoit demain soir lundi à 8 heures, comme de coutume. Pardon de cet ennui. Où en êtes vous pour Mr de CHATEAUBRIAND? Lui avez-vous dit que Mr de SÈZE a désiré d’être pair et ne l’a pas encor obtenu ? »… Samedi. « Je suis désolée de ne pouvoir faire ce qui vous convient, dear dutchess, mais vous savez mes affaires comme moi. Je ne puis partir avant le 15 de juillet […] Je vous verrai demain soir à ce que prétend Albertine à son âge on est messager de bonheur »… Elle a été « attristée presque sérieusement » de voir hier les gens de la duchesse de PIENNES à la porte de la duchesse : « je passerai chez vous ce matin – si Mad. RÉCAMIER me laisse le tems de sortir je l’attends à chaque minute. […] j’admire ce que vous êtes par votre esprit et par votre âme ». Sa fille est reconnaissante, « mais elle va chez Mad. de BARANTE où nous étions priées depuis quinze jours »… « J’ai ce soir une grande assemblée venez m’y faire honneur amenez Clara que ma fille désire vivement. […] Si vous diniez chez moi dimanche vous ne trouveriez qu’Adrien et Matthieu »… 1 000 - 1 500 € On joint 4 L.A. de la duchesse de DURAS à Chateaubriand. PROVENANCE La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 215). 215 STAËL Germaine Necker, baronne de (1766-1817) L.A., Coppet 23 avril [1815], à la duchesse de DURAS ; 4 pages in-8. Belle lettre des Cent-Jours. [Le retour de Napoléon en France avait incité Mme de Staël à se réfugier en Suisse dans son domaine de Coppet, alors qu’elle allait récupérer l’argent laissé en dépôt par son père Necker au Trésor royal, et marier sa fille Albertine au duc de Broglie. Mme de Duras avait suivi son mari et Louis XVIII à Gand.] « Combien je voudrois être auprès de vous dear dutchess. Je jouirois bien plus à mon aise de votre société quoique j’aye près de vous bien des rivaux et des rivales mais enfin nous parlerions sur le passé et cela soulage on le croit encor présent. Ce que j’ai souffert ce que je souffre est au de là de ce que je savois de la peine. Ces derniers moments dans lesquels la bonté du roi et de M. de B[lacas] avoient arrangé mon bonheur m’ont rendu plus sensible à cette ancienne douleur qui m’est revenue dans les mêmes lieux, sous les mêmes formes. Je la vois là sur les mêmes murs – j’entends la même horloge. J’ai rêvé un an mais le réel c’est cela ». On l’a engagée à retourner à Paris : « On m’a assurée que ma liquidation seroit confirmée si j’y allois, mais je n’y crois pas ou je ne veux pas y croire. Quand je saurai, si ruinée comme je le suis je puis rassembler cent mille écus pour ma fille, alors je me déciderai sur le mariage et puis quand il sera fait, établi, arrangé j’irai vous rejoindre. Mais n’est-il pas inouï de faire encor des projets »… « Les nouvelles de France sont très militaires. Il paroit que toute l’armée est pleine d’enthousiasme pour son chef. La nation plus amie de la paix me paroit triste surtout dans le midi. De ce côté les étrangers sont moins détestés que dans le nord de la France. Ici on ne croit pas aux succès de Murat il paroit que les Italiens ne se réservent que pour Napoléon mais peut-il être partout ! Il y a des officiers à Grenoble même qui ont caché les lys dans leur shakos comme ils avoient caché les aigles tant l’idée du changement est dans les têtes françaises »... Elle ajoute : « Parlez de moi à Chactas [CHATEAUBRIAND]. Quelles soirées que celles que je passerois avec vous ! Je suis, ici, entourée de soldats suisses, et bien seule d’ailleurs »… 1 000 - 1 200 € PROVENANCE La Duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand (vente 24 octobre 2013, n° 216) 58
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