222 221 221 VIALATTE Alexandre (1901-1971) 9 L.A.S. « Al » et « Vialatte », 1952-1962, à Roger NIMIER ; 9 pages in-8 et 4 cartes postales, 3 enveloppes. 29 mai 1952 : « vous vantez à l’occasion dans les gazettes mes vertus poétiques. Soyez-en béni »… Il a aimé les Enfants tristes : « (Pourquoi dites-vous que c’est ennuyeux ? Tout – et ce n’est pas – sauf ça !). À mon goût le grand “côté” du livre c’est le“ côté” prince Muichkine du héros. Parce qu’il y a là une chose grande et vraie. Profonde. […] le séduisant ne m’échappe pas. Qui y resterait insensible ? Et c’est précisément l’alliance des 2 qui donne le goût de la chose, l’accent de votre talent. Mais la profondeur humaine est là. C’est ce qui manque à Cocteau (que j’aime tellement) »… –Besançon 5 juin. Il est « à quia » et a besoin de les 43.000 F que lui doit Opéra. – 17 juin. Sur le règlement de cette somme, qui s’est transformé en « un roman d’aventures en mille épisodes avec des suites au prochain n° ». On l’assure qu’il sera réglé dans un mois. « De toute façon j’ai été heureux de collaborer à Opéra (c’était un journal courageux et de qualité. […] Beaucoup de gens le regrettent. Rien ne l’a remplacé) »… Ambert 30 mars 1962. Il travaille à la nouvelle édition de sa traduction du Procès de KAFKA, qu’il avait déjà traduit en 1933. Il a reçu les épreuves et « depuis je vais partout avec elles sous le bras et avec 3 ou 4 éditions françaises du Procès. Mais on m’a appelé auprès de mon père mourant ». Depuis il n’a pas eu le temps de s’y attarder plus ; il va passer à Paris pour un travail et trouver les éditions allemandes du Procès qui lui manquent pour avancer. Il ne lit plus les journaux : « On croit à un cauchemard »… – 9 juin, au sujet des épreuves du Procès. – 16 septembre. Il se réjouit de rencontrer Jacques PERRET « pour qui mon enthousiasme croit de plus en plus », et n’oublie pas la préface pour Pickwick. Une dernière carte porte ces mots aux crayons bleu et rouge : « Amitiés, mais vous m’avez tué »… 800 - 1 000 € 222 VIGNY Alfred de (1797-1863) L.A.S. « Alfred deV », 25 août 1826, [à Édouard DELPRAT, avocat à Bordeaux] ; 4 pages in-8 (tache d’encre et petit manque marginal sans perte de texte). Belle et longue lettre sur ses amis de Bordeaux et son roman Cinq-Mars. « Il est un dégré de confiance et d’amitié qui brave l’absence des formes et leur survit toujours […] Vous me pardonnez mon silence et moi le vôtre quoique je sois le premier coupable. J’ai embrassé votre frère que je crois et souhaite aussi heureux que je le suis et près de sa bonne et sensible mère. Ma chère Lydia, souffrante pendant près d’une année est à présent fraîche, rose est heureuse, mais sans enfant. Hélas ! c’est ma seule peine, passagère j’espère. Pendant six mois de l’hyver dernier j’écrivis ce Cinq-Mars qui est né au mois de Mai pour le public. Je vous envoie sa seconde édition, n’ayant pas voulu vous donner un livre sans succès et vous écraser de si loin. Celui-ci en a plus que je ne l’eusse cru, il a pris le flot des idées publiques. C’est un hasard, il y a de meilleures choses qui n’en ont pas ». Il aimerait avoir de ses nouvelles : « Suivez-vous votre belle carrière ? Ne vous y arrêtez pas un moment. Toutes les gloires peuvent en sortir ». Il s’enquiert de Pierre Hervé (avocat et homme politique bordelais) : « J’ai pensé à lui en dessinant l’avocat Fournier de Cinq-Mars. Dites-le lui et que je l’aime toujours tendrement, comme nous savons aimer les beaux caractères et les beaux talents. Mes souvenirs me ramènent sans cesse à Bordeaux, ville gracieuse pour moi, telle qu’il ne s’en remontra jamais sur mon passage ; et dans laquelle je connais tant de gens distingués que je m’attends chaque jour à une explosion de vous tous »... Il le prie de demander à Théodore Delbos « une note des prix de tous ses vins des moindres aux plus chers »… Correspondance, t. I, 26-25. 1 200 - 1 500 € 223 WERFEL Franz (1890-1945) POÈME autographe, Solo eines zarten Lumpen, [vers 1912] ; 1 page in-4 sur papier quadrillé ; en allemand. Rare poème de ses débuts. Il a paru dans le premier recueil de poèmes de Werfel, Der Weltfreund, publié en décembre 1911 par les éditions Axel Juncker de Berlin. Le poème compte six sizains. « Nun wieder eine Nacht durchjohlt, Ist rings der Stadtpark aufgewacht. Allee, der Wasserfall, ein Vogelzwitschern ohne Mühe... In der durchsichtigen Frühe, Nach falsch bekränzter Nacht, Hast du mich eingeholt »… Au verso, attestation d’authenticité par Kurt HILLER (Berlin 6 octobre 1916), confirmant que ce poème a bien été écrit de la main de Werfel lui-même…. 1 500 - 2 000 € Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 61
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