100 602 GIONO Jean (1895-1970). L.A.S. « Jean Giono », Manosque 14 septembre 1964, à Philippe HÉRIAT ; 1 page et quart in-8 sur papier jaune à son en-tête Jean Giono Manosque. Au sujet de l’Académie Goncourt. « J’écris ce jour à Roland Dorgelès pour le mettre au courant de ma situation de santé. J’ai eu en fin juillet des accidents cardiaques sérieux. J’étais aux Baléares et on n’a pas pu me soigner efficacement. Dès que j’ai pu rentrer mon cardiologue m’a pris en main. Ce que j’ai n’est pas dramatique »... Il sera au lit encore trois semaines, et tout voyage à Paris lui est interdit pour au moins un an : « Me voilà donc cette année privé du plaisir de vous rencontrer et de nos discussions pour le prix [Goncourt] »... Quatrepoint lui a écrit de Grèce ; Giono va essayer de s’occuper de lui par lettre. Il écrira aujourd’hui à Gérard Bauër. « Si vous pouviez toucher Julien Cain cela m’aiderait »... 250 - 300 € 603 GOBINEAU Arthur de (1816-1882). L.A.S. « Cte de Gobineau », Athènes 20 juillet 1868 ; 3 pages et demie in8 (petites traces de collage au bas de la dernière page). Importante lettre sur ses travaux. Mme Renan l’a introduit auprès de son correspondant, qu’elle a trouvé « plein d’une bonté et d’une obligeance extrême et disposé à m’aider des moyens si puissants que vous avez en votre pouvoir ». Gobineau le remercie vivement du grand service qu’il veut bien lui rendre, et explique sa démarche. « Après avoir écrit, comme je le comprends, sur l’ensemble des races humaines, j’ai trouvé nécessaire de faire deux applications pratiques de mon système ». Il vient donc de terminer l’Histoire des Perses « d’après des documents que mes voyages et mes recherches ont mis entre mes mains », à travers laquelle il a pu poursuivre « l’examen de la persistance des types ethniques dans une nation ». Il lui paraît maintenant « nécessaire d’appliquer le même système à l’histoire d’une famille », et il a choisi la famille normande des GOURNAY, « avec une origine scandinave bien établie, en l’année 912, durant jusqu’à maintenant. Cette longue persistance est précieuse pour l’observation », et l’on trouve des membres de cette famille dispersés dans des pays et des milieux très divers, « en Angleterre, en France, en Allemagne et occupant toutes sortes de situations depuis celle de vassaux tout puissants de la Normandie jusqu’à celle de banquier, de marchand et de paysan. Ce n’est donc pas une généalogie que j’écris, dans le sens qu’on attache ordinairement à ce mot »… Il a établi une note indiquant l’état de ses connaissances et les points où il sollicite de l’aide. « Il y a bien des années déjà que je poursuis mes recherches, mais les poursuivre, de Suisse, d’Allemagne, de Perse, de Grèce et tout à l’heure au Brésil, où je suis maintenant envoyé est une tâche difficile et qui a grand besoin de secours comme les vôtres »… 600 - 800 € 604 GOETHE Johann Wolfgang von (1749-1832). L.A.S. « G », [Weimar 1er décembre 1795], à son ami le conseiller privé Christian Gottlob von VOIGT ; 1 page in-8, adresse ; en allemand. Au sujet du baptême d’un fils de son ami le conseiller Carl Friedrich Rudolph RIDEL, où Goethe est le parrain ; il promet d’être présent, à 3 heures, en tenue. Quant aux cadeaux, il suivra la gradation indiquée par Voigt… « Um drey Uhr werde ich mich also, ohngefähr in der Gestalt wie man nach Hofe geht, zur heil. Handlung tragen lassen, wo ich Sie vergnügt und wohl anzutreffen hoffe. Was die Geschencke betrift, so werde ich der von Ihnen angezeigten Gradation folgen: der Lieberinn einen Laubth[aler] dem Kirchner einen Convth. dem Andres einen Gulden der Wartfrau einen halben Laubth. geben. Weil ich es sonst nicht mit ganzen Stücken zu machen weiß. Leben Sie recht wohl ». La mère de ce filleul de Goethe était Amalie Buff (1765-1848), la sœur de Charlotte Buff, le modèle de la Charlotte de Werther. Goethes Briefwechsel mit Christian Gottlob Voigt, ed. Hans Tümmler (Weimar, 1949-1962), n°175. 4 000 - 5 000 € 605 GOETHE Johann Wolfgang von (1749-1832). P.A.S. « G » ; environ 3 x 21 cm (bords supérieur et inférieur coupés irrégulièrement ; traces de montage au dos) ; en allemand (écriture latine). Distique énigmatique : « Sieht denn schon jemand das Kind an. Knabe der die Aalhaut verzehrt. G » Qu’on peut traduire ainsi : « Que quelqu’un regarde cet enfant. / Un garçon qui déguste la peau de l’anguille ». Les lignes sont séparées par des tirets interlinéaires, ce qui laisse supposer qu’elles n’ont aucun lien l’une avec l’autre, mais qu’il s’agit plutôt d’un fragment d’une liste d’aphorismes ou locutions, découpée ensuite pour être distribuée à des amateurs d’autographes. La première ligne se retrouve dans un autre contexte dans les Paralipomena (Sophien-Ausgabe, Band V/II, Nr. 152, S. 423). On ne trouve aucune indication quant à la seconde ligne ; le mot « Aalhaut » (peau d’anguille) n’apparaît pas dans le lexique de Goethe. 1 000 - 1 500 € 602 603 604 605
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