AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

108 631 HUGO Victor (1802-1885). L.A.S. « Victor Hugo », 6 juin [1872], à LECONTE DE LISLE ; 1 page in-8. « Vous êtes un maître, et vos paroles me touchent profondément, je sais ma pensée d’accord avec la vôtre, c’est une douceur et une fierté pour moi. J’espère vous voir bientôt »… Il le prie de venir dîner avec Mme Leconte de Lisle le lundi 10 : « j’espère un bon oui. » 700 - 800 € 632 HUGO Victor (1802-1885). 2 MANUSCRITS autographes ; 2 pages oblong in-12 (environ 5 x 18 cm et 7 x 13 cm). Deux « copeaux » ou brouillons. * Premier jet, à l’encre brune, biffé ensuite d’un trait de plume, d’une strophe du poème Tout le passé et tout l’avenir, dans La Légende des siècles (II, xix) ; le sizain, avec variantes alternatives, est très différent du texte définitif : « Le dehors/La femme plaît, rayonne et rit ; ; leur/sa voix caresse ; Ils sont beaux et charmants ; la grâce enchanteresse Mêle un doux miel à leur/son jargon ; Leur/Son sourire est la fleur s’ouvrant sous les rosées ; Le dedans est horrible, et toutes leurs/ses pensées Ont la figure du dragon. » * Note au crayon au verso d’une enveloppe timbrée à son adresse à Guernesey (26 juillet 1856) : « Au couronnement de la reine, il se répandit dans Guernesey qu’il y aurait un feu de joie sur le fort. Melle Le Boutillier [logeuse de Juliette Drouet] prêta son parloir à ses amis qui vinrent pour voir le feu de joie, il n’y eut rien que deux ou trois lumignons, et le capitaine Collas dit : C’est de quoi triste, et je m’en vais. » On joint une L.S. d’Alphonse de LAMARTINE, 31 mars 1852, à M. Deluz, libraire à Saint-André-de-Cubzac, pour l’abonnement à son journal Le Civilisateur (2 p. in-8, adresse). 800 - 1 000 € 633 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « Juliette », 9 mai [1844] jeudi soir, à Victor HUGO ; 4 pages in-8 sur papier bleuté. Au sujet de la commande d’un tableau à Jean LUTHEREAU (1810-1890 ; le peintre avait épousé Laure Kraft, amie de Juliette). « Madame Luthereau sort d’ici, mon bien-aimé, fort triste et fort changée car elle a été à ce qu’il paraît très souffrante et elle l’est encore. Elle venait me dire qu’un protégé de Mr d’HOUDETOT, le député, avait obtenu en un tour de main un tableau de Mr Cailleux, ce qui lui faisait craindre que les raisons qu’il t’a donné pour ajourner celui de son mari soient de mauvaises raisons puisqu’il accordait à Mr d’Houdetot, sans se préocuper ni du roi ni de Montalivet, ce qu’il ne t’a pas accordé à toi. Je lui ai fait souvenir que Mr d’Houdetot était Député ce qui était d’un grand poids dans toutes ces balances là mais que je pensais cependant qu’il n’y avait pas lieu de désespérer encore. Bref, elle est partie, toujours fort souffrante, mais peut-être un peu moins triste »… Elle a reçu une lettre « d’impatience et d’inquiétude de sa fille Claire à propos d’un examen lundi, mais qui aura certainement lieu finalement lundi en huit : « Je viens de l’écrire à la pauvre enfant pour qu’elle se tranquillise. Du reste je n’en suis pas fachée parce que je redoutais beaucoup ce fatal 13 ! […] En attendant je voudrais bien te voir et vivre un peu d’amour au lieu de vivre de poussière comme je le fais depuis huit jours. Vous n’êtes pas assez heureux que je vous aime comme une pauvre âme damnée »… 500 - 600 € 634 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « Juliette », 27 octobre [1844] Dimanche soir, à Victor HUGO ; 4 pages in-8. Belle lettre amoureuse, au retour d’un voyage avec Hugo. « Me voici revenue au gribouillage, mon Toto, plaisir triste s’il en fut, surtout après les deux mois d’amour et d’intimité qui viennent de s’écouler. Me revoici avec mon encre, mon papier mes fautes d’orthographe, ma stupidité et mon amour. En voyage je n’avais pas besoin de tout cet attirail pour être heureuse. Il me suffisait de t’aimer et Dieu sait si je m’en acquittais bien. Ici je ne t’aime pas moins, au contraire, si le contraire pouvait se faire, mais je vis loin de toi, mais je te désire, mais je m’inquiète, mais je souffre et je suis malheureuse voilà tout. Cependant je ne suis pas ingrate ni oublieuse. Je sens bien que tu viens de me donner presque deux mois de bonheur. J’ai encore sur les lèvres les bons baisers de tous les jours et de toutes les nuits et je sens encore dans ma main la pression de la tienne. Mais tout ce bonheur passé ne sert qu’à faire ressortir plus douloureusement le vide que ton absence fait dans ma vie. Aussitôt que tu n’es plus là je ne vis plus, je ne pense plus, je n’espère plus. Je te désire et je souffre. Aussi je redoute à l’égal de la mort notre retour dans ce hideux Paris où il n’y a rien pour les amants qui s’aiment comme nous nous aimons. Rien. Ni soleil, ni confiance ce soleil de l’amour. Rien que de la pluie, des soupçons et de la jalousie c’est à dire les trois fléaux les plus noirs, les plus triste et les plus froids qui affligent le corps et le cœur. Oh ! Je souffre, mon Toto, autant que je t’aime, c’est bien vrai mon pauvre adoré et c’est toujours ainsi quand tu n’es pas avec moi ». 600 - 800 € 631 633 634 632

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