AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

109 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025 635 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « Juliette » avec DESSINS, 5 novembre [1841] « vendredi matin 11h », à Victor HUGO ; 4 pages in-8. Belle lettre, avec deux petits dessins. « Bonjour Toto. Bonjour mon petit o. Si c’est aujourd’hui qu’on juge votre procès [concernant le livret français de Lucrezia Borgia de Donizetti], bonne chance et prompt débarras ». Plus que 25 jours avant de recevoir sa chère boîte [dessin : il s’agit d’une boîte à tiroirs destinée à ranger leur correspondance]. « Mais vous êtes un homme monstrueux Monseigneur et vous me faites tirer la [langue] d’un pied de long [dessin d’elle tirant une longue langue] pour une chose qui m’est légitimement due. Puisse l’internelle consolation vous être à tout jamais refusée pour vous apprendre à me torturer comme vous faites. J’espère que vous gagnerez votre procès et que vous viendrez m’en apporter tout de suite la nouvelle parce que je n’entends pas la plaisanterie moi entendez-vous ? ». Sa « pauvre péronnelle » [sa fille Claire] vient demain, et elle aurait aimé lui montrer « votre cher petit buste mais je vois bien que cet affreux BARBEDIENNE n’est pas prêt à me l’envoyer [buste de V. Hugo par David d’Angers, coulé en bronze par Barbedienne]. Que le Bon Dieu le rapatafiole »… Elle aborde une petite question financière et réclame du travail : « Il me semble aussi que vous ne m’avez pas donné à copier. Vous savez pourtant que c’est mon seul vrai désir. […] en attendant je me brosse le ventre au soleil et je grelotte à vous rendre jaloux. Je vous attendrai avec une impatience peu modérée et mon amour idem ne me faites pas languir ». 1 000 - 1 200 € 636 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « Juliette », 5 mai Samedi [1838 ?], à Victor HUGO ; 4 pages in-8 sur papier bleuté. Belle lettre amoureuse. « Bonjour mon cher petit boute-en-train, bonjour mon cher petit Blagueur. Vous serez donc toujours le même vieux Toto ? Eh bien je vous aimerai toujours de même aussi. Vous ne changerez pas ni moi non plus, cependant vous feriez bien de changer vos nuits sans sommeil et sans bonheur contre des nuits de repos et d’amour avec votre Juju. Voilà mon opinion. Il fait un temps délicieux, ce serait bien le moment d’aller dîner aux marronniers mais vous ne le voudrez pas ». Elle étrenne un nouveau papier : « Je le trouve très bon et très beau et très engageant à y écrire des bonnes petites choses d’amour à son Toto. Je vous aime, je vous adore, Toto, vous êtes mon grand tout et je suis très bonne à baiser. Si vous avez du cœur, vous saisirez l`esprit et la lettre de ce que je vous dis là et vous viendrez comme un Lion. J’aime mon cher petit homme. Je voudrais baiser les yeux et savoir comment ils vont. Il y a bien longtemps que je ne les ai vus. Je t’aime toi, tu es mon Toto ravissant ». 600 - 800 € 637 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « Juliette », mardi après midi 5 août [1851 ?], à Victor HUGO ; 4 pages in-8 sur papier bleuté. Lettre amoureuse et jalouse. Elle souffre de croire son « Victor adoré » capable de déloyauté et préfère croire aveuglément à sa probité : « N’est-ce pas que tu m’aimes ? n’est-ce pas que je te suis nécessaire ? N’est-ce pas que ta vie est attachée à la mienne comme la mienne à toi ? N’est-ce pas que tu m’es bien fidèle et que je suis une folle d’en douter ? N’est-ce pas que tu seras bien triste de m’avoir fait tant de mal involontairement et à ton insçu ? N’est-ce pas qu’il faut que je baise ton adorable petite lettre sans amertume ? […] N’est-ce pas que tu es mon beau, mon noble, mon loyal Victor sublime et adoré ? Alors je te pardonne tout le mal que tu m’as fait. Je te pardonne d’avoir oublié mes gribouillis à la condition que tu en seras très fâché et que tu te donneras de bons coups sur le contraire de ton nez »… 500 - 700 € 638 [HUGO Victor]. DROUET Juliette (1806-1883). L.A.S. « J. », Bruxelles 15 septembre 1866 ; à son neveu Louis KOCH à Brest ; 3 pages in-8, adresse avec timbre et cachets postaux (petites réparations au f. d’adresse). Lettre à son neveu évoquant Mme Adèle Hugo. « Il faut que tout bonheur s’achète c’est la sévère loi divine appliqué à l’humanité c’est pourquoi ta pauvre petite femme paie par de cruelles souffrances la rançon de la plus douce joie de la femme, la maternité. Il paraît que l’équilibre dans l’ordre moral des choses a besoin de ces contrepoids de bien et de mal sans se préocuper de ceux qui sont dans chacun des plateaux. J’espère que le courage de ta chère femme aura triomphé de tous les obstacles d’un premier allaitement et que ta chère petite fille n’est plus en proie au supplice de Tantale du sein de l’abondance »... Elle évoque ensuite « la traduction du livre de Mme Victor Hugo en allemand, dans le cas bien entendu où ce livre : Victor Hugo raconté par un Témoin de sa vie ne serait pas encore traduit ». Elle ajoute qu’elle ne croit pas « être de retour à Guernesey avant quinze jours ». 400 - 500 € 635 636 637 638

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