117 Autographes & Manuscrits • 10 juillet 2025 655 LOUŸS Pierre (1870-1925). POÈME autographe signé « Dante-Gabriel Rossetti (d’après Pierre Louÿs) », La Saulaie, [vers 1896] ; 3 pages in-4 (26 x 20,5 cm, légères fentes marginales au pli). Adaptation de poèmes de Rossetti pour Claude Debussy. Dans La Saulaie, Pierre Louÿs a adapté en vers libres trois des quatre sonnets recueillis sous le titre Willowwood dans The House of Life (1870) du peintre-poète Dante Gabriel ROSSETTI (1828-1882), à l’intention de son ami Claude DEBUSSY, qui a longtemps travaillé, de 1896 à 1900, à La Saulaie, pièce pour baryton et orchestre, restée inachevée (voir Denis Herlin, « Une œuvre inachevée : La Saulaie », Cahiers Debussy 20, 1996, p. 3-23). Le texte de Louÿs a été publié dans L’Esprit français du 10 septembre 1931. Le manuscrit, à l’encre bleue sur papier vélin filigrané Joynson Superfine, de la belle et ample graphie de Louÿs, présente, dans le second poème, des corrections à l’encre noire remaniant un vers : « Les ombres de ces jours à nous qui n’avaient pas de langue », devenant « Fantômes de nos jours de silence, … autrefois ». On notera l’humour de la signature : « Dante-Gabriel Rossetti (d’après Pierre Louÿs) ». « J’étais assis avec l’Amour Près d’une source obscure au bord de la forêt Et nous étions penchés sur l’eau. […] Et comme j’étais penché, la face de l’Amour Se pressa sur ma nuque en pleurant de pitié Jusqu’à ce que nos deux têtes fussent dans son auréole. » 1 000 - 1 500 € 656 LOUŸS Pierre (1870-1925). 5 L.A.S. « P » ou « Pierre », [septembre 1910], à son frère Georges LOUIS ; 9 pages in-8 ou in-12, 3 sur papier du Grand Hôtel à Tamaris s/mer. Dimanche [11 septembre]. « Décidément, je ne suis jamais content d’une lettre que quand je ne l’envoie pas. [...] tu connais le sentiment qu’on ressent quand on vient de mettre une lettre à la poste et qu’on se demande : “N’a-t-elle pas l’air de dire tout le contraire de ce qu’elle dit et de ce que je voulais dire ?” Je prévois cela et je l’évite quand j’écris aux autres. Moins quand ma lettre est écrite pour toi ; d’abord parce que je t’écris au courant de la plume, et ensuite parce que j’espère que tu lis la lettre exactement telle qu’elle est écrite. [...] Si je te dis que je regrette tous mes livres et quelquefois et souvent pour des raisons bien plus nombreuses ! “Celui qui ne touche rien ne casse rien” dit le proverbe favori des bonnes. Il y a bien des jours où je voudrais être “celui qui ne sait pas écrire” »... – [20 septembre], au sujet de la comédienne POLAIRE, qui le menaçait d’un scandale public : « le pronostic est devenu meilleur. Il est possible qu’elle ne recommence pas. Je dis “ possible”, je ne garantis rien ; mais il y a de sérieux indices dans le sens d’un découragement de l’adversaire »… Etc. On joint 3 télégrammes, dont un codé. 300 - 400 € 657 LOUŸS Pierre (1870-1925). 7 L.A.S. « P. » ou « Pierre », janvier-février 1911, à son frère Georges LOUIS ; 12 pages in-8 ou in-12 à l’encre violette, 3 enveloppes. Lettres familiales, demandant des nouvelles des enfants de Georges et Paz. Louÿs évoque aussi la création de La Femme et le Pantin. – 21 janvier. Sur la mort du collectionneur Jules MACIET, ami commun de Louÿs et de son frère : « j’ai appris la fin de Maciet par la nécrologie du Temps. Je ne savais même pas qu’il fût malade. J’avais été le voir il y a six semaines pour lui porter une loge. Je l’avais trouvé le soir au coin de son feu, toujours le même et très disposé à aller au théâtre. Quelques jours plus tard je recevais de lui une lettre charmante. Et puis, la semaine dernière, il a eu une grippe et un érysipèle auquel son diabète ne lui a pas permis de résister. J’ai été bien ému de sa disparition et de l’apprendre si brutalement »... Le sénateur René BÉRENGER (« le « Père la Pudeur ») avait protesté parce que le sein d’une actrice apparaissait à découvert au cours d’une scène de La Femme et le Pantin ; d’où le déplacement en personne du Président FALLIÈRES : « La campagne de Bérenger a eu un épilogue inattendu : Fallières a été voir la pièce dans son avant-scène officielle. […] Je commence à en avoir assez de cette éternelle suffocation qui arrête complètement mon existence. En ce mois-ci je n’ai rien fait du tout, pas même ma correspondance »... – 28 février [1911]. Pierre Louÿs évoque la crise ministérielle et ses possibles conséquences pour Georges, ambassadeur en Russie : « Si, comme cela paraît certain, le ministre des aff. étr. est changé, tu vas sans doute être obligé de revenir, quelques semaines après ton voyage. Malgré la fatigue du quadruple trajet je ne regrette pas cela pour toi. Tes lettres sont si tristes ! Je suis content que tu aies une raison d’interrompre tout de suite ta solitude. Je viens de passer trois jours meilleurs que les précédents, à la suite d’un nouveau (et ancien) traitement : la strychnine »... Etc. 500 - 600 € 655 656 657
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