663 MANN Thomas (1875-1955). L.A.S. « Thomas Mann », München 9 juillet 1927, à Hans Ludwig HELD ; 1 page et demie in-4 à son en-tête ; en allemand. Intéressante lettre sur son œuvre et son rapport au romantisme. La lettre est adressée à l’écrivain Hans Ludwig HELD (1885-1954), à propos de l’essai de la jeune germaniste Marga BAUER sur le rapport de Mann au romantisme. Il est délicat de louer un travail le concernant ; mais, compte tenu de l’âge de la personne, cette étude lui parait être étonnamment perspicace, et fait presque naître l’espoir que la critique littéraire en Allemagne pourrait être meilleure à l’avenir qu’elle ne l’est (« in Anbetracht ihrer Jahre diese Studie als eine erstaunlich einsichtige und reife Leistung erscheint, die geradezu Hoffnungen erweckt, daß es um die Literaturkritik in Zukunft bei uns einmal besser stehen könnte, als gegenwärtig »). Il pourrait certes faire des objections et des réserves, notamment sur le style, et il relève des erreurs dans la chronologie des ouvrages : « Der Kleine Herr Friedemann war mein Debut mit 20 Jahren, dann folgten Buddenbrooks, dann die Tristan=Novellen mit Tonio Kröger; der Tod in Venedig erst 1913. Von Königliche Hoheit und Fiorenza ist nicht die Rede, was nur darum allenfalls zu beanstanden wäre, weil auch Ihnen wohl im Sinne des Themas etwas abzugewinnen gewesen wäre ». Mais le sujet, son rapport discutable au romantisme, a été élaboré avec tant d’intelligence et de talent qu’il en a resssenti une joie pure et sincère… 1 500 - 2 000 € 664 MANN Thomas (1875-1955). L.A.S. « Thomas Mann », Pacific Palisades 3 juin 1952, au Professeur Walter KAUFMANN à Princeton ; 2 pages grand in-8 à son en-tête et adresse, enveloppe timbrée ; en allemand. Sur son roman Lotte in Weimar, et Nietzsche. [Walter KAUFMANN, professeur de philosophie à Princeton, avait publié un étude sur Nietzsche, Philosopher, Psychologist, Antichrist (Princeton 1950). Dans un article « Nietzsche ans the Seven Sirens », publié dans la Partisan Review, Kaufmann avait démontré que l’autobiographie controversée de Nietzsche, My Sister and I (Boar’s Head Books et Seven Sirens Press, 1951), était un faux ; en outre il affirmait qu’avec sa Lotte in Weimar, Thomas Mann avait créé un nouveau genre autobiographique fictif que l’auteur du faux Nietzsche avait simplement perfectionné, en utilisant le livre de Kaufmann sur Nietzsche comme source. Thomas Mann en avait été très irrité, comme le montre une note dans son Journal, le 13 mai 1952.] Mann est soulagé par la lettre de Kaufmann qui dissipe le malentendu ; il pensait que l’érudit avait été ennuyé par la lecture de Lotte, pour le désigner comme un modèle pour un sale faux ! Il est soulagé d’apprendre que Kaufmann aime beaucoup Lotte à Weimar » ; mais il surestime l’auteur de My Sister and I, s’il croit que son Goethe ait pu l’inspirer. « Wie muss der sich über die Lotte geärgert haben, dass er das Buch in diesen Zusammenhang zerrt und es als Vorbild für eine schmutzige Fälschung hinstellt! Und nun sehe ich zu meiner grössten Erleichterung und Erheiterung, dass es gar nicht so gemeint war und dass Sie im Gegenteil sogar Lotte in Weimar recht gern haben […] Aber den Autor von My Sister and I überschätzen Sie doch, glaube ich, wenn Sie meinen, dem könne mein Goethe es angetan haben »… Il regrette de ne pas connaître le travail de son correspondant, alors qu’il connait assez bien la littérature de NIETZSCHE (« ich bin doch sonst recht beschlagen in der Nietzsche-Literatur »), et prie Kaufmann de lui en envoyer un exemplaire… 2 000 - 2 500 € 120
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