135 Autographes & Manuscrits • 10 juillet 2025 695 ROBBÉ DE BEAUVESET Pierre-Honoré (1712 ?-1792). 42 L.A. ou L.A.S. « Robbé », 1740-1765, à Aignan-Thomas DESFRICHES à Orléans ; environ 80 pages in-4 ou in-8, plusieurs adresses (qqs bords effrangés). Intéressante correspondance inédite du poète au dessinateur Desfriches. Aignan-Thomas DESFRICHES (1715-1800) était négociant, artiste et collectionneur. Robbé, originaire du Vendômois, fut un homme de son siècle, sympathisant des jansénistes. Sa correspondance est vivante, pleine d’anecdotes et de potins sur les célébrités et les événements du temps. La plupart des lettres sont millésimées, ou datées à leur réception, par Desfriches, qui en a parfois résumé en tête le contenu. Nous ne pouvons donner ici qu’un trop rapide aperçu de cette correspondance, restée inédite. 1740-1753. Les premières missives parlent de son poème [La Jobiade], du projet de faire sa médecine à Montpellier (1744) … Il est question d’un grand poème relatif à l’abbé de PRADT, et Robbé transcrit une Épigramme (12 vers) sur la réception comte de BISSY à l’Académie (1751). À propos des billets de confession, il conte longuement les manœuvres perfides des molinistes contre les religieuses jansénistes du couvent de Bénédictines de Notre-Dame de Liesse (1752). Il demande une demi-douzaine de dessins inspirés de ses contes pour décorer son appartement (1753). 1754-1755. Robbé séjourne à Palaiseau. Il parle à plusieurs reprises de son épopée La Montmorenciade, nourrie des « plus sublimes ouvrages de nos chers jansenistes » et des œuvres de saint Augustin sur la grâce et la prédestination. Il évoque les épisodes en cours, dont un où « la chimere de l’acceptation de la bulle unigenitus est detruite » ; il défie l’« ignorante assemblée » de répliquer à « ce coup de massue » ; le 5e chant consacré à la bibliothèque janséniste ; et il s’afflige de la censure de ses « confreres en Jansenius »… Il songe à le faire publier par Prault à dix mille exemplaires… Il évoque d’autres affaires, comme celle du curé Cerveau contre l’archevêque, les refus de communion, les démêlés du chapitre d’Orléans avec le Parlement, etc. Il va se « remettre à mon poeme de la verole que je ne quitterai plus q’il ne soit achevé »… 6 mars 1757, Robbé évoque la querelle des Parlements et le procès du régicide DAMIENS : il sera représenté au Roi que « l’horrible attentat » a paralysé le Parlement ; que les magistrats restent fidèles malgré les orages excités contre eux, « capables de causer la subversion de l’etat » et une révolution redoutable ; « que la multiplicité des reclamations des magistrats n’a dautres causes que la multiplicité des maux », etc. 1758. L’héritage d’une tante change les perspectives de Robbé : il se voit avec 800 livres de rente, et la possibilité de publier deux volumes de poésies, « si nous obtenons la permission de Mr de MALESHERBE comme il paroit certain »… Il évoque aussi les débarquements anglais devant La Rochelle et à Cherbourg, la revanche que le Roi de Prusse compte prendre sur le prince de Soubise, la mort du Prince Guillaume de Prusse, et la grâce faite par le Roi de Portugal à trois assassins de jésuites… 1759. Il se plaint de la gêne de poser pour un portrait par PERRONNEAU… Il parle de la bataille de Minden, de la déportation des Jésuites portugais dans les États du Pape, d’un autre portrait par COCHIN… 1761. Il continue de faire « provision d’armes » pour attaquer les ennemis de la foi… Il donne des échos de la Guerre de Sept Ans, parle de la diffusion de son livre en province, et se réjouit de la condamnation des Jésuites : toute la Société est déclarée coupable « du crime pour lequel J.C. chassa a grands coups de fouet les marchands du temple »… 1762. Il raconte le phénomène des convulsionnaires de Saint-Médard, « opérations de Dieu qui se passent journellement sous mes yeux » ; les méfaits de Mme de Boisgiron, première femme de chambre de la Dauphine, convaincue notamment d’avoir volé à sa maîtresse une girandole… 1765. Il avoue son découragement, souffrant du poids des ans et de « l’affaissement de l’imagination » ; il hésite cependant à aller faire imprimer à Londres un recueil de contes et d’épigrammes… Dîner chez PERRONNET avec DIDEROT et Cochin ; on parle des convulsions, et il va écrire une épître au Pape à ce sujet ; il prépare deux épîtres contre ROUSSEAU et « le parallele quil fait des phenomenes de la nature avec les miracles »… Etc. On joint 9 lettres familiales ou amicales, la plupart à Desfriches, relatives à Robbé de Beauvezet, par Robbé fils, Robbé de La Grange et son fils, le comte et la comtesse de Moges, Trochereau de la Berlière.... 800 - 1 000 € 696 ROBBÉ DE BEAUVESET Pierre-Honoré (1712 ?-1792). 42 L.A. ou L.A.S. « Robbé », 1770-1777 et sd., à Aignan-Thomas DESFRICHES à Orléans ; environ 85 pages in-4 ou in-8, plusieurs adresses (qqs bords effrangés). Intéressante correspondance inédite du poète au dessinateur Desfriches. Aignan-Thomas DESFRICHES (1715-1800) était négociant, artiste et collectionneur. Robbé, originaire du Vendômois, fut un homme de son siècle, sympathisant des jansénistes. Sa correspondance est vivante, pleine d’anecdotes et de potins sur les célébrités et les événements du temps. La plupart des lettres sont millésimées, ou datées à leur réception, par Desfriches, qui en a parfois résumé en tête le contenu. Nous ne pouvons donner ici qu’un trop rapide aperçu de cette correspondance, restée inédite. 1770. Projet d’installation à Montargis… En mars, Robbé rend visite à Versailles à la comtesse du BARRY : après la « piteuse aventure » d’une première tentative, où il est éconduit à la suite d’une confusion, il est chaleureusement reçu par la comtesse, encore dans son lit… Le Roi de Prusse lui fait proposer 2.000 écus d’appointements et toute son indépendance… 1773. La duchesse d’OLONNE l’a couché sur son testament pour la somme de 40.000 livres ! 1774. Il travaille à sa Jobiade… Voyage en Allemagne avec M. de SAINTE-FOIX, ministre plénipotentiaire à la Cour palatine des Deux-Ponts… Nomination de MIROMESNIL comme Garde des Sceaux et Chancelier ; il espère que son ami Desfriches lui fera obtenir une place d’inspecteur de la Librairie… Décembre : souper chez le duc de CHARTRES, dans sa maison de Monceau, en « quadrille » avec le comte d’ARGENSON : « je fus d’une gaieté folle […] mes vers prirent avec une fureur dont il n’y a pas d’exemple, le duc, extasié, enthousiasmé, disoit continuellement qu’on ne s’attendoit pas a ces choses la. Il en a voulu retater, et l’orgie est fixée a dimanche prochain »... 1775. Mai : disette à Paris, pillage des boulangeries et des marchés, arrivée en ville de paysans vagabonds ; SARTINE est « logé a la Bastille » et l’abbé TERRAY au donjon de Vincennes ; Paris est envahi par la troupe… 1776. Longues lettres sur sa Satyre au comte de Bissy avec citations, ses corrections et additions, sa publication qui remporte un grand succès, avec un grand éloge par FRÉRON… Décembre : funérailles en grande pompe de la duchesse d’OLONNE. 1777. Grande gêne de Robbé, après qu’une attaque d’apoplexie eut laissé sa femme paralysée… Il va se remettre à sa Jobiade, et recopie son épître en vers à Mme Panelier… On joint une L.A. et une L.A.S. (s.d.), plus 8 lettres familiales ou amicales, la plupart à Desfriches, relatives à Robbé de Beauvezet, par Robbé de La Grange, l’abbé Pinel, Couturier, la comtesse de Moges, Trochereau de la Berlière (3), etc. ; plus qqs copies. 800 - 1 000 € 695 696
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