151 Autographes & Manuscrits • 10 juillet 2025 736 VERLAINE Paul (1844-1896). MANUSCRIT autographe, Digression utile, [vers 1880] ; 1 page petit in-4 (22 x 16,5 cm). Brouillon pour le Voyage en France par un Français. Cette page, chiffrée 32, porte un numéro et titre de chapitre : « V Digression utile ». Elle présente, avec des ratures et corrections, une version différente du chapitre IV, Du Dimanche français, de l’édition posthume du Voyage en France par un Français (1907). « Tout se tient. De l’inobservation impie du Dimanche, de la trivialité du travail quotidien, brutal, animal, devait découler et a découlé abondamment, torrentiellement sur notre pays une trivialité, une banalité de vues, de manières et d’habitudes telles que je lisais dernièrement avec un chagrin non étonné dans un ouvrage anglais sur la France, ces lignes cruellement justes: “par leurs qualités comme par leurs défauts les Français d’à présent me donnent l’idée des plus durs, des plus avares et des plus littéralement honnêtes Ecossais – avec la vulgarité en plus […] Le jugement est dur. Reconnaissez qu’il est vrai : notre rire, dont nous sommes si fiers n’est plus […] que la grimace hystérique de la tourbe des buveurs d’eau de vie et de vins frelatés. Notre tristesse est la mélancolie des filles publiques, nos vraies, nos seules maîtresses ; nous jurons comme si Dieu était notre ennemi personnel, ce Dieu que nous avons oublié dans la frénésie de notre effort cupide de tous les jours »... Cachet de la collection Victor SANSON. 800 - 1 000 € 737 VERLAINE Paul (1844-1896). L.A.S. « P Verlaine », Paris le 25 [mars-octobre 1888], à Félicien ROPS ; 1 page in-8. À propos d’une illustration de Rops pour Parallèlement. [Le livre paraîtra en 1889, sans le frontispice gravé par Rops qui ornera, finalement, Chair, paru à titre posthume]. « “Vanier” très, – moi pas, – inquiet de Parallèlement. Que devient ce manuscrit dont je devais avoir un double ? Comme c’est pour moi une terrible affaire de sols, je vous serais bien reconnaissant d’un simple mot à votre si sympathiquement ami »… Il donne son adresse « 14 rue Royer-Collard ». 600 - 800 € 738 VERLAINE Paul (1844-1896). L.A.S. « P. Verlaine », Paris 4 août 1889, à son éditeur Léon VANIER ; 1 page in-8 sur papier administratif de l’Assistance publique. « Aux termes même de traités rédigés par vous vous savez qu’il me revient une certaine quantité de Sagesse et Parallèlement. Veuillez me faire parvenir la liste des gens à qui vous avez fait le service de presse »... Il demande d’envoyer un exemplaire à M. Triollet, et il donne son adresse à l’hôpital Broussais pour lui envoyer son courrier. On joint un sizain autographe (3,5 x 11 cm) : « Ou bien être un paladin / Gai, hautain »… 600 - 800 € 739 VERLAINE Paul (1844-1896). L.A.S. « P. Verlaine », Hôpital Broussais 14 octobre 1890, à Jules NATHAN, à Nancy ; 2 pages in-8, enveloppe. Il indique avec précision le chemin et les horaires pour venir le voir à l’Hôpital Broussais (« Salle Lasègue, lit 28 »), puis il donne de ses nouvelles et expose ses projets : « Quitté Cochin peu après votre départ de Paris. Séjour de six semaines environ à l’hôtel de Lisbonne, 4 rue de Vaugirard où je demeure habituellement, où il est plus que possible que je “descendrai” à ma sortie d’ici, et où, en cas de traces miennes perdues, on peut toujours se procurer mon adresse soit en province, soit à l’étranger, soit plutôt, hélas ! ès retraits de l’Assistance Publique »... Il souhaite à Nathan de bien se porter, car « c’est l’essentiel. [...] Je n’ai pas encore répondu à votre ami, le poète des Assonances. Présentez lui mes excuses, et mes félicitations quand le verrez ou lui écrirez. D’ailleurs je ne compte pas rester ici indéfiniment. J’ai quand je suis “dehors”, l’habitude de réunir une fois par semaine quelques amis, le soir. J’espère que cet hiver, vous voudrez bien assister le plus souvent possible à mes modestes Mercredis »... 700 - 800 € 740 VERLAINE Paul (1844-1896). L.A.S. « P. Verlaine », Hôpital Broussais [1890], à George BONNAMOUR ; 1 page in-4, sur papier administratif de l’Assistance publique. « Quid novi ? J’apprends que la Plume paraît toujours. Je n’en sais rien que par ouï-dire car rien reçu depuis des éternités ». Il demande de lui en faire le service et de lui en envoyer la collection. « Je suis à crans avec VANIER et n’ai plus de rapports depuis deux mois avec ce bibliopole. Et vous ? Connaîtriez vous (ceci entre nous) un imprimeur commode ? »… En post-scriptum, il donne son adresse : « Hôpital Broussais, rue Didot, 96. […] Salle Lasègue, n° 31. Visible tous les jours de 1 à 3 »... 500 - 700 € 736 737 738 739
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