156 754 VOLTAIRE (1694-1778). L.S. « Voltaire », Ferney 10 avril 1765, [à Antoine LE BAULT, conseiller au Parlement de Bourgogne] ; la lettre est dictée à Jean-Louis WAGNIÈRE ; 3 pages in-4. Au sujet des « justices subalternes », Voltaire rappelle : « Je vis il y a un an, le parlement de Bourgogne, sous la juridiction duquel j’ai le bonheur de me trouver, donner un bel exemple qui doit contenir ces justices dans les bornes des loix. Une pauvre fille de mon voisinage qui n’avait point celé sa grossesse, et qui était accouchée entre les mains de trois femmes, d’un enfant mort en naissant, fut condamnée à être pendue par des juges de village. Elle fut amenée par devant votre Tournelle qui la déclara innocente et trouva la sentence très inique ». Il pense que « la justice de Gex aurait besoin quelquefois d’être éclairée par ses supérieurs », et il recommande M. DUPUITS, «qui a épousé Madlle CORNEILLE », et qui fait appel « d’une sentence de Gex, rendue contre lui en faveur d’un Genevois »… Voltaire sera « bientôt au nombre de vos clients. Ma nièce, du moins, à qui j’ai donné le château de Ferney, poura être obligée de plaider par devant vous contre son curé pour les dixmes ». L’affaire était « pendante au Conseil du Roy du temps des prédécesseurs du seigneur et du curé. […] nous avons contre nous le concile de Latran, et pour nous Henri 4. C’est lui qui solicite en nôtre faveur, et je crois même que vous nous avez déjà fait gagner notre cause, en enregistrant des lettres patentes de ce prince qui maintenaient les seigneurs de Gex dans la possession de leurs dixmes, en vertu des traittés faits avec les Ducs de Savoye et le Canton de Berne. […] Au reste, les petits délais que doit nécessairement éprouver le curé de Ferney ne lui sont pas bien préjudiciables. Il est fort à son aise, nous lui avons fait bâtir une jolie église, nous lui avons donné des ornements d’évêque, et s’il ne boit pas d’aussi bon vin que moi, il en boit beaucoup d’avantage »… Correspondance (Pléiade), t. VIII, n° 8826. 1 000 - 1 200 € 755 VOLTAIRE (1694-1778). L.A.S. « Voltaire », Ferney 18 décembre 1772, à Louis-Gaspard FABRY à Gex ; 1 page in-4, adresse avec sceau de cire sous papier aux armes des ducs de Montmorency. Il prend la défense de sa nièce Madame Denis. « Le nommé Jacques Du Four natif de Bresse emploié à Merin [Meyrin, près de Ferney] est venu attaquer lui troisieme madame Denis aujourd’huy à l’entrée de la nuit sur le grand chemin de Gex. Il a tiré son sabre. Les domestiques le lui ont arraché, il est pris et lié chez moy (nb : il n’a pas voulu nommer ses complices, mais il a avoué qu’il en avait). Nous vous en donnons avis, et nous vous prions tous de vouloir bien ordonner sur le champ ce qui sera convenable »… 2 500 - 3 000 € 754 755
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