786 HT Orville (1871-1948). L.S. « OWRIGrville Wright », Dayton, Ohio 2 décembre 1943, au Major Lester D. GARDNER, Institute of the Aeronautical Sciences à New York ; 9 pages in-4 dactyl. à son en-tête ; en anglais. Longue et intéressante mise au point concernant le rôle du mécanicien Stephen M. Balzer dans le développement du moteur Langley. [Samuel Pierpont LANGLEY (1834-1906) avait commandé, au nom de la Smithsonian Institution, la construction d’un grand avion, l’Aerodrome, à Charles Matthews MANLY (1876-1927), qui fit appel à Stephen Marius BALZER (1864-1940) pour en mettre au point le moteur radial à essence ; ce moteur révolutionnaire fut baptisé moteur de Manly-Balzer. Toutes les tentatives de vol de l’Aerodrome furent des échecs.] Wright a appris de nouveaux éléments sur l’histoire du moteur Langley. Il rappelle l’échec en 1941 du Comité consultatif national pour l’aéronautique qui voulait donner le nom de Manly au laboratoire de moteurs de Cleveland. Wright avait toujours eu des rapports d’amitié avec Manly, et pensait sincèrement qu’il était le concepteur du moteur Langley. Il avait d’ailleurs approuvé en 1929 l’attribution de la médaille d’or Langley à Manly, n’émettant qu’une seule réserve, c’est qu’on ne fasse pas croire que la machine Langley a volé, ce qui aurait aussitôt ravivé la controverse. Il n’y a jamais eu de controverse “Langley-Manly-Wright”. La controverse a opposé le Dr Walcott et le Dr Abbot, futurs secrétaires du Smithsonian, et Wright lui-même. Cette controverse portait sur les rapports du Smithsonian sur les essais de la soi-disant machine Langley à Hammondsport en 1914. Wright s’est toujours opposé à ce qu’on laisse entendre que la machine Langley a volé avec succès. Et il n’avait jamais considéré Manly comme impliqué dans la fraude perpétrée à Hammondsport en 1914. Il ne savait pas très bien quel avait été le rôle du mécanicien new-yorkais Balzer. Mais il a retrouvé (et cite) une déclaration d’Abbot qui met en évidence le rôle majeur de Stephen M. Balzer à qui avait été commandé un moteur à essence radial léger. Son moteur, de 8 chevaux, payé par Langley, fut modifié par Manly, qui construisit un moteur similaire à celui de Balzer, mais avec certaines caractéristiques issues des pratiques européennes en matière de moteurs. Ce moteur Manly développait 52 chevaux en continu lors de longs essais, pesait 54 kg sans eau de refroidissement et était un moteur d’avion pionnier, très efficace et honorable. La conception de base était bien due à Balzer. Wright donne quantité de détails techniques très précis pour montrer le rôle essentiel de Balzer, et il cite longuement des correspondances et mémoires de Manly et de Langley. Le moteur Langley comportait des cylindres radiaux Balzer, des pistons Balzer, des bielles Balzer, un vilebrequin Balzer, un système de lubrification Balzer, un carburateur Balzer, un collecteur d’admission Balzer, etc. La contribution de Manly consistait simplement à maintenir les cylindres immobiles et à laisser tourner le vilebrequin ; et à les refroidir en les enveloppant de chiffons humides ! La lecture des lettres de Manly et des autres documents que Wright a pu consulter montre clairement que le récit de l’invention et du développement du moteur Langley, tel qu’il est présenté dans les Mémoires de Langley sur le vol mécanique, est trompeur et ne peut être accepté. Pour Wright, Balzer a été traité de manière scandaleuse. Il a d’abord été ruiné financièrement par son contrat avec le Smithsonian, puis, sous l’administration Walcott, il a été privé par le Smithsonian du crédit qui lui était dû… Il souligne que l’histoire du moteur Langley a été écrite pour Walcott et la Smithsonian par Manly, à l’époque où ce dernier lançait sa campagne visant à s’approprier les données scientifiques sur lesquelles reposait l’aéroplane Wright et à attribuer au Dr Langley le mérite des frères Wright. L’objectif du secrétaire Walcott était manifestement de s’approprier pour l’Institution non seulement le mérite de l’aérodynamique de l’avion, mais aussi celui du moteur. Il a probablement suggéré à Manly de négliger la contribution de Balzer à la conception du moteur, afin que tout le mérite en revienne à Manly et à la Smitsonian… Etc. On joint un dossier de 29 lettres ou pièces concernant les graveurs des monnaies Jean-Auguste et Raoul BARRE, 1880-1897. 1 500 - 2 000 € 167 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025
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