AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

799 CLEMENCEAU Georges (1841-1929). ÉPREUVE corrigée avec corrections et additions autographes, À la veille de l’action, [2 août 1914] ; 4 pages in-4. Bel article publié dans L’Homme libre, à la veille de la guerre et au lendemain de l’assassinat de Jaurès. « L’heure est venue des résolutions graves. En effet, pour la France, il s’agit de vie ou de mort ». Clemenceau analyse la situation et rend hommage à JAURÈS. « Hier, un misérable fou assassinait Jaurès au moment où il rendait, d’une magnifique énergie, un double service à son pays, en cherchant obstinément à assurer le maintien de la paix et en appelant tout le prolétariat français à la défense de la patrie. Quelque opinion que l’on puisse avoir sur ses doctrines, personne ne voudra contester, à cette heure où toute dissension doit demeurer silencieuse, qu’il a honoré son pays par son talent […]. Le sort de Jaurès fut de prêcher la fraternité des peuples et d’avoir une si ferme foi en cette grande idée qu’elle ne put pas même être découragée par l’évidence brutale des faits »... L’article a été recueilli dans La France devant l’Allemagne et les Discours de Guerre. 500 - 700 € 800 CLEMENCEAU Georges (1841-1929). MANUSCRIT autographe, Pour nos soldats, [août 1914] ; 2 pages et quart in-4, avec ratures et corrections (perforations marginales). Très beau texte sur les soldats au début de la guerre de 14. Cet article a été publié en tête du Bulletin des armées de la République du 17 août 1914, et repris à la une de L’Homme Libre du même jour. On relève quelques variantes. « Le soldat de la France est à sa frontière, équipé, armé, l’esprit alerte et le cœur chaud, prêt à la suprême détente de toutes ses énergies. Je l’ai vu partir, une espérance grave aux yeux, tout à la joie recueillie du chant intérieur, lui annonçant l’entrée dans le champ magnifique de la gloire française où il allait rejoindre l’histoire des aïeux. Souriant et résolu, maintenant, il attend l’autre, celui que son Maître envoie pour conquérir de la terre de France à son usage d’Allemand, celui qui se plait au massacre des populations désarmées, celui qui fait brûler, piller, tuer, et ne connait d’autre loi que l’instinct bestial de la cruauté »... Clemenceau invoque les soldats de l’an II qui, partis de rien, ont repoussé toutes les menaces extérieures et ont conquis l’Europe… « Heureux soldats, qui représentez la France totale, plus heureux que ceux de l’an II, qui la rêvèrent ainsi, mais à qui ne fut point donnée la joie de la réaliser. Heureux soldats qui voyez, qui faites la France unie pour un recommencement de l’histoire, où des antiques forces jaillies de l’ancien tronc vont recevoir bientôt de vos mains triomphantes la parure des branches nouvelles. Cette France là, vous la faites, heureux soldats des grandes journées, vous la vivez par anticipation dans sa gloire en lui donnant votre corps, votre cœur, tout ce que vous avez reçu d’elle : le plus pur de votre sang. [...] Vos fils sauront qu’ayant reçu la charge d’un grand passé de labeur et de sang, votre noblesse fut d’y apporter labeur et sang à votre tour. [...] Heureux soldats, qui faites de vos vaillantes mains une journée plus belle encore, puisque de cette France, douce et fière, que vous allez sauver des crimes de la barbarie, vous aurez, par la haute magie de votre solidarité fraternelle, construit une meilleure patrie des Français et des hommes pour le bien de l’humanité ». On joint : – un manuscrit autographe, signé « G.C. », post-scriptum à un article sur l’attitude de l’Angleterre à la conférence de Fez (2 p. obl. in-8) ; – un autre manuscrit autographe, signé « G.C. », post-scriptum à un article concernant Maurice Rouvier, ministre des Affaires étrangères (1 p. obl. in-8, collée sous une photographie de Clemenceau) ; – des coupures de presse. 1 000 - 1 200 € 799 801 800 172

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