AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

16 186 ERNST Max (1891-1976). L.A.S. « Max », Saint-Martin d’Ardèche 5 septembre 1939, à Joë BOUSQUET ; 1 page et demie in-4. Lettre inquiète, au début de la seconde guerre mondiale. Il a bien reçu ses livres, « peut-être le dernier événement heureux avant longtemps, car qui sait quand le “Passeur” si attendu, pourtant, suivra (ou paraîtra même ?) »… Sujet allemand, Ernst est assigné à séjour dans un « Centre de Rassemblement pour les Étrangers » en Ardèche, dès vendredi prochain : « Je ne sais pas ce qui m’y attend »… Il demande à son ami d’user de son influence pour lui éviter cet internement, et d’écrire au chef de ce Centre « en faisant valoir que tu es commandant de la Légion d’Honneur, que tu réponds de mes sentiments loyaux et amicaux envers la France ». Il aimerait au mieux obtenir la permission de retourner à Saint-Martin-d’Ardèche, « où nous avons une maison et des terres, et de m’y rendre utile dans le sens que les autorités civiles décideront (les vendanges sont proches et la main-d’œuvre y manquera) »… 800 - 1 000 € 187 ERNST Max (1891-1976). L.A.S. « Max Ernst », St. Martin d’Ardèche 25 décembre 1939, à une « Bien chère amie » ; 1 page et demie in-4. Sur son séjour en Ardèche, après avoir été libéré du camp des Milles. « Une des premières choses à laquelle je tiens en sortant de mon four à briques, c’est de vous remercier de tout mon cœur de votre extrême gentilles, de votre dévouement amical, qui m’ont bien aidé à supporter la vie en cage, et qui étaient pour beaucoup dans le résultat enfin, enfin obtenu. Je vais écrir aussi à Monsieur Laugier, dont la signature a eu des effets quasi magiques ! Je suis donc rentré à St. Martin, où, à la place d’un batiment mi-ruine, mi-chantier, j’ai eu la surprise de trouver une maison confortable, terminée et respirant par tous les détails la personalité que vous connaissez. Je tiens encore à vous dire que j’ai été très touché par la gentillesse avec laquelle vous avez accueilli Léonora [CARRINGTON] dans ses démarches. Ce qui m’attriste un peu, c’est d’avoir laissé là-bas mon ami BELLMER dans un état assez lamentable de désespoir. Mais j’ai l’impression que son cas est plus facile que le mien (il est “apatride”), et qu’il suffirait pour lui d’avoir quelques certificats de loyalisme avec signatures importantes »… 800 - 1 000 € 188 ERNST Max (1891-1976). L.A.S. « Max », Reno 7 octobre [1946 ?], à Bernard REISS ; 2 pages petit in-4 (trous de classeur en haut de page) ; en anglais. À son ami conseiller financier, au sujet de son divorce avec Peggy GUGGENHEIM qui cause des difficultés : depuis leur séparation, elle a changé son nom légal. Il faut lui faire comprendre que le nom figurant sur l’acte de divorce doit être le même que sur l’acte de mariage : « Even a feather brain should understand that, shouldn’t she ? ». De plus elle refuse de prendre un avocat, sur le conseil de Reiss, dit-elle. Elle devrait être représentée par un avocat, mais s’obstine à ne pas comprendre ; sans doute craint-elle la dépense : « Probably her famous fear to spend a little money is involved in that matter »… Il prie Reiss de lui expliquer qu’il ne lui en coûterait pas plus de 50 $, si elle accepte l’avocat proposé par l’avocat d’Ernst. Si elle ne peut s’en acquitter, il propose de l’aider à payer, etc. 500 - 700 € 186 187

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