821 GAULLE Charles de (1890-1970). L.A.S. « C. de Gaulle », Paris 22 mai 1933, à son ami Lucien NACHIN ; 2 pages in-8, en-tête Présidence du Conseil. Conseil supérieur de la Défense nationale. Secrétariat général. À propos de son étude Vers l’armée de métier. Cette étude, parue dans la Revue politique et parlementaire, est une esquisse de l’ouvrage publié l’année suivante. « Merci de votre suffrage de connaisseur émérite. Vous avez retrouvé dans mon modeste article des idées que nous évoquions ensemble et dont je vous dois plus d’une. Reste à voir quel sera l’effet. Il n’y a là, d’ailleurs, que l’avant-garde du bouquin qui sortira l’hiver prochain et dont nous aurons, j’espère, des occasions de parler. […] Votre amitié, devançant les décisions du ministre de la guerre, m’attribue un grade que je n’aurai qu’en fin d’année »… Lettres, notes et carnets (Bouquins), t. I, p. 745. 1 000 - 1 500 € 820 GARNIER Germain (1754-1821). MANUSCRIT autographe Précis des événemens passés en France depuis la convocation des États-Généraux de 1789, Nion 17 mai 1794 ; [2 ff.]-114 pages petit in-4, maroquin souple vert à grain long, dos lisse orné, roulette dorée encadrant les plats, avec titre et ex-dono en lettres dorées sur le premier plat, tranches rouges (reliure de l’époque) ; sous emboîtage. Manuscrit historique demeuré inédit sur la Révolution. [Cette relation été écrite par Germain Garnier lors de son exil en Suisse, à Nyon. Secrétaire de Madame Adélaïde, tante de Louis XVI, Garnier fut élu au début de la Révolution député suppléant de Paris aux États-généraux. Il devint ensuite membre du directoire du département. Refusant le ministère de la Justice, il émigra en Suisse en 1792, quelque peu compromis par l’appui qu’il avait apporté à la famille royale. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’économie et la monnaie, et le meilleur traducteur des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith, en 1796. Il servira l’Empire en tant que préfet et sénateur.] Son Précis des débuts de la Révolution est marqué par les sentiments royalistes de l’auteur, qui commence ainsi : « La Monarchie françoise subsistoit depuis quatorze siècles, sans aucune Constitution déterminée ; ses Monarques n’osoient se dire absolus, mais il étoit impossible aussi de dire à quel Corps étoit attachée la fonction de limiter leur puissance ou de contrôler leurs décisions »... Et il conclut : « Que les amis de la Liberté, à qui tant d’erreurs funestes, tant de sacrilèges profanations n’ont pu faire abandonner son culte, cessent donc de se nourrir de la plus trompeuse des illusions. La cause de l’humanité les appelle à des devoirs encore plus pressants ; depuis longtems il ne s’agit plus de Liberté. Quiconque tient encore aux avantages de la Civilisation ne peut plus se permettre qu’un espoir, ne peut plus former qu’un vœu, qui, dans d’autres tems, sembleroit impie, mais que la force de la nécessité a rendu légitime ; c’est que la France soit enfin réduite sous l’obéïssance d’un maître unique et héréditaire, dont la volonté absolue puisse contenir toutes les haines et réprimer tous les genres de licence ; assez fort, assez indépendant pour n’avoir pas besoin de composer avec les passions ni de ménager les résistances, & porté par son propre intérêt à punir l’audace et à protéger la foiblesse. C’est lorsque cette immense majorité de François qui tremble nuit et jour pour ses propriétés et sa vie, délivrée enfin des tortures d’un effroi continuel, aura repris l’habitude d’une posture moins avilissante, lorsqu’un long et profond sommeil aura calmé les douleurs de cette cruelle agonie et ramené dans les cœurs les douces affections de la nature et le sentiment des vertus sociales, c’est alors que nos neveux pourront commencer à relever leurs yeux vers la Liberté, en se rappellant toujours les erreurs et les crimes de leurs pères ». On relève quelques jugements peu amènes sur les contemporains : ainsi de SIÉYÈS, que Garnier décrit comme une « espèce de fanatique froid, de démagogue composé et sentencieux ». Garnier a donné ce manuscrit à Mme S. du Plessis, comme en témoigne l’inscription en lettres dorées sur le plat supérieur de la reliure, ainsi que cette note en tête du volume : « L’auteur du manuscrit autographe ci-joint (& qui l’a donné à ma mère laquelle me l’a laissé) est le même que le Marquis Germain Garnier dont l’oraison funèbre a été prononcée à la Chambre des Pairs de France suivant le discours joint ci-après, imprimé par ordre de la Chambre & à nous envoyé de Coppet. C’est du même que j’ai reçu pendant l’émigration française, mes 1ères leçons, suivies & données avec le plaisir libéral de l’amitié. G. L. du Plessis Prévost ». On a relié en fin de volume le Discours prononcé par le marquis de Jaucourt, à l’occasion de la mort du marquis de Garnier, le 27 novembre 1821 (in-8 de 19 p.), portant en tête le nom manuscrit du duc de Broglie. 2 000 - 3 000 € PROVENANCE Bibliothèque impériale de Dominique de Villepin (19 mars 2008, n° 29 ; ex-libris). 820 821 180
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