858 MIRABEAU Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de (1749-1791). L.A.S. « Mirabeau fils », 21 juillet [1775], à M. MICHAUD « procureur du roi à Pontarlier » ; demi-page in-4, adresse avec cachet de cire rouge à ses armes (portrait gravé joint). « Il vient de m’arriver, mon cher ami, une députation des jeunes gens qui me sollicitent avec insistance d’aller voir demain leur triomphe. Il y auroit de l’affectation et de la dureté à les refuser. Je voudrois bien que vous fussiez à Pontarlier. Si cependant vous ne pouvez y être, je ne paroitrai chez vous que l’après-midi pour faire une visite à M. votre père, et Me votre mère »… [Mirabeau était assigné à résidence au fort de Joux, mais avait la liberté d’aller et venir à Pontarlier, où il s’est lié d’amitié avec Jean-Baptiste Michaud ; il rencontrera bientôt Sophie Monnier.] 700 - 800 € 859 MIRABEAU Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de (1749-1791). L.A.S. « Mirabeau fils », [donjon de Vincennes] 23 septembre 1779, à M. BOUCHER ; demi-page in-8. Lettre de prison, à M. BOUCHER, premier secrétaire du Lieutenant de police, son « bon ange » par l’intermédiaire duquel il fait circuler sa correspondance amoureuse avec Sophie MONNIER. « Si vous aviez autant de mal à la tête que moi, mon bon ange, et autant de boutons sur le corps ; vous enverriez au diable mes lettres, et vous les y envoyez bien sans cela peut-être ; car nous vous excédons. Je suis rendu, aveugle, fiévreux, et je n’ai écrit que 4 pages à Sophie. Donnez-moi jusqu’à lundi pour copier ses deux lettres qui font onze pages. Je vous renvoie vos petites notes. N’oubliez pas le paquet si M. de R. va aujourd’hui à la police. Adieu. Aimez moi bien; recevez mes tendres remerciemens; mais que fait donc cette Provence ? »… 700 - 800 € 857 MIRABEAU Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de (1749-1791). L.A.S. « Mirabeau fils », Manosque 2 avril 1774, à la comtesse de MIRABEAU, « au château du Bignon par Nemours » ; 2 pages in-4 (petits trous par corrosion d’encre), adresse. Longue lettre à sa femme, alors que Mirabeau est en pleins démêlés judiciaires, quelques semaines avant sa condamnation et son enfermement au Château d’If. « Je ne sçavois pas, ma belle dame, ne devoir venir qu’à ton quatrième tour ; et sans reproche je t’ai souvent mieux traité… Cette mauvaise plaisanterie t’apprendra que j’ai reçu ta lettre de Lyon, et grand bien elle me fait. Tu n’y as pas été bien vite, et tant mieux car tu auras été moins fatiguée ; mais, soit dit entre nous, et pour la dernière fois, tu ne devois pas t’arrêter à Tain (?), entre tous les lieux du Languedoc, c’étoit le dernier à choisir passons. Ton fils va toujours bien et son intelligence a singulièrement gagné. C’est une grande fête ici que de le voir dimanche en robbe. Soit. Je ne me suis mélé de rien de tout cela, que du changement d’habit de peur de refroidissement. Il a percé encore une dent ». Il a reçu un courrier de Grasse. M. de Tourettes « a été étonné de la fripponerie et de la sottise combinées de M. Albanesi juge subrogé. Il ne conçoit pas comment il a osé décréter de prise de corps, et nous espérons avoir matière à prise à partie. […] Dans le cas de l’appel il me recommande de conjurer mon père d’appeller lui-même, comme ayant mes actions. Pour moi soit qu’on appelle, soit qu’on n’appelle pas, histoire de forme judiciaire, dont je ne mêle ni m’embarrasse, voici mon opinion, mon vœu et mon désir. Que mon père daigne m’envoyer mon rappel, qu’il obtiendra sitôt qu’il le desirera, je lui jure que je ne m’en servirai que comme il voudra. Qu’il m’abandonne à la discussion criminelle pour me donner le droit après ma justification publique de poursuivre à toute outrance M. de Moans comme ayant voulu déshonorer son fils par une calomnie avérée et infamante, tu ne doutes pas que je ne pelote un peu les témoins quand nous en serons aux confrontations. Quand il sera bien constant que M. de Moans est un infâme calomniateur, que ma famille daigne se réunir pour en demander justice, et le dit Sieur verra beau jeu ». Sa femme étant son « représentant naturel », il demande à genoux que ses parents « sollicitent le ministre de ne point consentir à l’exécution du décret et […] qu’ils ne feront pas commuer les ordres qui me retiennent à Manosque en d’autres plus rigoureux et qui m’éloigneroient davantage encore de mes affaires. M. de Moans a fait la fanfaronnade d’envoyer à Mirabeau deux cavaliers de maréchaussée et un huissier qui laissèrent la copie du décret et un exploit de perquisitions, cela n’a pas de sens commun, mais rira bien qui rira le dernier ». Il n’acceptera qu’un accommodement : « Que M. de Moans devant le commandant de la province – M.M. de Sabran, de Castellane et de Pontevès, et M. de Marignane au nom de ma famille et représentant la sienne me fassent des réparations et un désaveu formel signé d’eux tous comme témoins. Si cela lui dit, il peut y toper. Allons ma belle, de l’activité, du courage et tout ira bien »... 1 000 - 1 200 € 857 858 859 190
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