862 MONTHOLON Charles-Tristan, comte de (1783-1853). 6 L.A., mars 1809, à Albine de VASSAL, baronne Daniel ROGER ; 17 pages in-8. Correspondance passionnée du tout début de sa relation avec sa maîtresse et future femme, Albine de Vassal. [Albine était alors l’épouse d’un banquier genevois, le baron Roger. Roger demanda, et obtint, la séparation de corps en avril 1809 et le divorce en mai 1812 ; le mariage d’Albine avec Montholon le 2 juillet 1812, contraire aux vœux de l’Empereur, provoqua la disgrâce de l’officier, qui fut cependant plus tard un des fidèles compagnons d’exil de Napoléon.] Nous ne pouvons en faire ici que quelques brèves citations. Jeudi à 9 h. « Comment te peindre ma toute aimée les horribles souffrances auxquelles je suis livré depuis deux jours. Je ne vis plus, les tourmens de l’enfer seraient plus doux pour moi. Albine adorée quel conseil te donner ? L’honneur m’oblige de sacrifier mon bonheur au tien. – D. ne peut avoir que des soupçons, il n’a et n’aura aucune preuve. Fr. lui avouera si cela est necessaire quelle est ma maîtresse [...] et fera tout pour te sauver. Ne crains rien non plus de St S. – Si D. y decouvre quelque chose [...] je m’y ferai surprendre par lui avec Mad. van der Stael et mon enfant, elle est de ta taille de ta tournure, a une echarpe amaranthe, ainsi les rapports peuvent facilement vous confondre et si une fois il la voit, tous ses soupçons sur toi tombent à l’instant. La crise est affreuse mon Albine, mais une séparation dans ce moment le serait encore plus pour toi »... – Vendredi. « L’occasion était trop belle de passer la matinée avec vous mon Albine pour que je ne fisse pas tout au monde pour me faire remplacer dans mon service. J’ai réussi, venez donc à St S. à midi et demi, songez combien la vie est courte pour le bonheur et ne me refusez pas »… – Vendredi. « Je vous aime avec une telle ardeur que toutes mes sensations sont extrêmes. Rien de mon Albine ne peut être indifférent pour moi. La plus affreuse jalousie m’animoit quand je vous ai rencontré, vous voir m’a désarmé et je n’ai plus éprouvé qu’une seule sensation, l’excès de l’abattement. […] Ce matin j’appelais la mort, en lisant ton billet »… – Samedi. « Je ne me plains que du sort et non de mon Albine. Jamais on ne fut plus aimable que vous ne l’êtes pour moi et je serois le plus ingrat des hommes si je vous accusois du plus léger tord. Notre position m’afflige et trouble souvent ma tete »… Etc. 600 - 800 € 863 MONTHOLON Charles-Tristan, comte de (1783-1853). 6 L.A., Vienne 23-28 juin 1809, à Albine de VASSAL, baronne Daniel ROGER ; 14 pages in-8 ou in-4, 4 adresses avec cachets de cire rouge (brisés). Correspondance passionnée du début de sa relation avec sa maîtresse et future femme, Albine de Vassal, alors qu’il est à Vienne, près de l’Empereur. [Albine avait obtenu en avril la séparation de corps d’avec son mari le baron Roger.] 23 juin. « Le Vice Roi [Eugène de BEAUHARNAIS] est toujours on ne peut plus content et l’empereur a daigné témoigner sa satisfaction de ses services »... – 24 juin. « J’arrive de Schönbrunn où j’ai passé ma journée à faire ma cour au Prince comme première visite depuis notre séjour à Vienne. Je ne prends pas encore mon service, et continue à me soigner aussi longtemps que l’armée n’agira pas activement. Je me trouve si bien du lait d’annesse que je ne veux le cesser qu’à la dernière extrémité ». Il est dans le bureau de MARET qu’il est venu voir « dans l’espoir d’avoir encore la possibilité de t’écrire que je t’aime et t’aimerai toute ma vie au-delà de toute expression. Mille et mille baisers sur ta jolie petite bouche »… – 25 juin. Il l’engage à aller aux eaux de Vichy. « J’ai toujours une affreuse disposition au spleen. Le brouhas de la guerre ne suffit pas pour me distraire »… – 28 juin. Il a couru faire des emplettes pour Macdonald… Etc. 600 - 800 € 862 863 192
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