868 ROMME Gilbert (1750-1795) conventionnel (Puy-de-Dôme). 7 L.A.S. « G. Romme », 10-28 prairial III (29 mai-17 juin 1795), à sa femme ; 4 pages in-4, 3 pages in-8 et 1 page in-12, adresses, montées sur onglets sur de grands feuillets de papier d’Auvergne, avec texte dactylographié des dernières lettres de Gilbert Romme et commentaires, en un vol. in-4 à l’italienne, relié basane brune marbrée (étui). Exceptionnel ensemble des émouvantes dernières lettres de Gilbert Romme à sa femme avant de suicider à l’annonce de sa condamnation, le 29 prairial (17 juin). Château du Taureau à Morlaix 10 prairial (29 mai 1795). « Ma chère amie, j’arrive à l’instant au lieu de mon arrestation. Ma santé est bonne, mais je suis inquiet sur la tienne ». Il désire qu’elle paie ses dettes à Gillet, de l’Agence des Mines, « pour les 3 vol. de la Théorie de la Terre qu’il m’a envoyé peu de tems avant mon départ de Paris. J’ai laissé dans mon cabinet ce qui me restoit en assignats après notre compte du mois, tu t’en serviras pour tes besoins. Mon intention est de t’envoyer une autorisation pour toucher mes indemnités. Je te prie de prendre le plus grand soin de mes livres et de mes manuscrits. Tu ferois bien de les mettre dans des caisses ou dans l’armoire »… Il lui demande de lui envoyer Le Moniteur et de lui faire suivre son courrier, et donne les indications pour lui écrire sous couvert du commandant du Fort du Taureau. « C’est désormais de toi ainsi que de ma mère que j’attens quelques consolations. Entretiens moi de toi, de tes besoins, de tes amies, de ton frère et de ta sœur. Écris chaque jour quelque chose à celui qui en attachant tes destinées aux siennes a désiré te rendre heureuse ou du moins un peu moins malheureuse que tu l’étois. Je t’ai demandé d’écrire à ma mère je te recommande toujours ce devoir sacré comme pouvant adoucir ta position. Tu me manderas si tu peux continuer les secours que nous distribuions les décadis. Je serois faché de les suspendre »… [Le 15 prairial, les prisonniers sont transférés à Paris où ils arrivent le 20, et sont incarcérés à la prison des Quatre-Nations.] 22 prairial (10 juin). « J’ai un grand plaisir à te savoir auprès de moi, quoique je n’aye pas celui de te voir et de t’embrasser ». Il la remercie des objets qu’elle lui a portés et voudrait « avoir des bas, un habit propre, une culotte et ma lévite brune. […] Sois prudente et patiente. Soumets toi à la rigueur du sort qui pèse sur nous »... 23 prairial (11 juin). Il lui envoie des vêtements, et demande des nouvelles de son neveu « Je suis sensible à l’intérêt de tous ceux que nous estimons. L’amitié est précieuse au malheureux. Elle le dedommage des injustices du sort ». Il salue des proches « et tous les vrais amis de l’égalité au milieu de qui j’ai juré de finir mes jours. Lorsque je suis parti de Paris le 2 prairial, j’ai remis au comité de sureté générale quatre clefs et entre autres celle de mon cabinet dans lequel étoit le portefeuille ». SOUBRANY la salue. « Adieu je suis impatient de te serrer dans mes bras et de te marquer toute mon affection en t’entretenant de ton sort et du mien »… 25 prairial (13 juin). Il prie sa femme de lui envoyer « à l’ancienne mairie rue des Capucines une chemise, des bas et mon habit bleu. […] Adieu mon cœur est tout à toi ». 25 prairial : « La Commission militaire me permet, ma bonne amie, de te voir en présence du concierge et seule. Arrange toi pour venir demain matin à 7 heures »… 27 prairial (15 juin). « Ma bone amie, la commission vient de lever la consigne qui ne nous permettoit point de voir nos amis, nos parens. Tu pourras venir quand tu voudras ainsi que les amies respectables qui se sont si bien montrés dans notre malheur. Amitié source de toutes consolations ». 28 prairial (16 juin). Sa dernière lettre, à la veille de sa mort : « Nous ne pouvons voir nos amis que jusqu’à la fin de la séance. Je t’en préviens, afin que tu t’arranges pour venir me voir avant ce terme qui n’est peut être pas éloigné ». 2 000 - 2 500 € 869 RUSSIE. PAUL Ier (1754-1801). L.S. avec compliment autographe « Votre afectioné Paul », Pavlowskoë 4 juin 1785, à M. Angelo Tremomondo à Edimbourg ; 1 page in-4 ; en français. « Les chevaux […] sont arrivés en bon état et je les trouve très à mon gré ». Pour le remercier, il lui fait remettre « une boîte à mon Chiffre que je vous prie de garder comme un souvenir et un hommage de mon contentement. »… 500 - 700 € 868 869 195 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025
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