30 228 NIEDERHAUSEN RODO Auguste de (1863-1913). L.A.S. « A. de Niederhausen-Rodo », Kunst Museum de Berne 7 novembre 1898, à Geneviève MALLARMÉ ; 2 pages in-4, enveloppe. Au sujet de son monument à Verlaine. [La lettre est écrite deux mois après la mort de MALLARMÉ (9 septembre 1898). La souscription pour le monument de VERLAINE fut lancée au lendemain de la mort du poète en 1896 par son éditeur Léon Vanier, et la statue commandée à Niederhausen qui avait réalisé un buste de Verlaine ; Mallarmé présidait le comité. Le monument ne sera inauguré que le 28 mai 1911, dans le jardin du Luxembourg.] Il rappelle avoir écrit de Bâle à Mallarmé, « votre regretté père, il y a environ deux mois », en lui relatant « en détail tout ce que j’avais fait, touchant le monument Verlaine, j’avais joint à cette lettre une liste de souscriptions non payées, et une dette Cazals-Clerget endossée par moi. À cette époque, j’avais remis au Mercure de France une photographie de l’ensemble de mon œuvre à l’intention de Monsieur votre père », qu’Alfred Vallette devait lui porter… « Et puisque je puis avec plaisir vous dire que j’ai réussi en Suisse, je viens de pouvoir envoyer sur mes économies une première somme pour la continuation de l’œuvre entreprise, œuvre que je mènerai à bien tout seul si de nouvelles souscriptions n’arrivent, car le travail que j’ai entrepris représente une somme de 20 000 frs et nous n’avions trouvé que le quart de la somme ». Il l’interroge également au sujet du Chap Book, et prie Geneviève de se mettre en rapport avec le Mercure de France… « je sais que le comité doit se réunir pour remplacer notre très regretté Président. […] ce n’est pas à moi, le sculpteur, qui ne fait pas partie du comité de convoquer qui que ce soit, […] ce soin appartient à Monsieur Vallette, par exemple, ou à Monsieur Cazals qui est secrétaire de ce dit Comité »… On joint le brouillon autographe de réponse de Geneviève MALLARMÉ (1 page et demie in-8). Elle est avec sa mère à Valvins, « encore malades toutes deux. […] Toutes les lettres reçues cet été par père ont été brûlées depuis notre deuil, j’ignore donc la teneur de celle que vous avez écrite [...] Tout ce dont je crois me souvenir, sans l’affirmer, pourtant c’est qu’après le reçu de cette lettre, mon père avait écrit à M. Cazals. Nulle souscription n’a eu lieu depuis à la maison [...] Quant au Chap Book il n’existe plus depuis cet été cette publication n’existe plus »… 600 - 800 € 229 [PICASSO Pablo (1881-1973)]. Photographie, 1954 ; tirage argentique, 9 x 13,5 cm. Picasso tenant par la main son petit-fils Paul, dans un jardin. Annotation au dos : « 5 mai 1954 Vallauris ». 300 - 400 € 230 PISSARRO Camille (1830-1903). L.A.S. « C. Pissarro », Paris 11 novembre 1887, à SA FEMME JULIE ; 7 pages et quart in-8 sur papier quadrillé. Il va écrire au commissaire-priseur pour lui proposer un tableau, afin de solder son compte qui s’élève à une centaine de francs, mais il n’est pas certain qu’il accepte le marché… Il reproche à Julie d’accepter d’introduire dans la maison le domestique que Mlle Murer lui envoie en échange d’Eugénie, « un homme que nous ne connaissons pas », alors qu’elle est seule : « c’est un homme qui se grise […] et il faut tout mettre sous clefs – vraiment je ne suis pas du tout tranquil, et ne comprends pas tant d’imprudence. Attention aux enfant »… Quant aux débuts de la carrière de son fils Georges, « cela ne marche pas comme par enchantement. Tout le possible est fait » ; on lui cherche une place dans une maison de sculpture, on visite plusieurs maisons « mais tous se plaignent des affaires. Portier a montré les dessins de Georges, on a trouvé qu’il avait beaucoup de facilité. – Quant à l’école de dessin je m’en occupe »… Ils sont allés au Louvre « voir des meubles anciens afin qu’il sache ce que cela est »… La situation politique l’inquiète, tout est très difficile et se disloque, on s’attend à quelque chose de grave, le Président GRÉVY va rencontrer bien des difficultés, « bref cela sent la révolution. Ce n’est pas fait pour encourager les affaires, et les industriels sont préoccupés de leurs difficultés et se moquent pas mal des apprentis. […] Lucien se porte très bien et travaille beaucoup […] il s’en tirera », mais il s’inquiète pour Georges, dont le logement est une infection, qu’il essaie de désinfecter... Il fait tout son possible pour Georges, et il répète : « je suis bien ennuyé de te voir seule avec un homme dans la maison, très ennuyé. Ton mari qui t’aime ». Et il ajoute : « Je te recommande de bien tenir le grand et le petit atelier bien fermé et ne pas laisser trainer nos lettres. – Je suis bien ennuyé. » 800 - 1 000 € 228 230 229
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