AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

34 243 REDON Odilon (1840-1916). L.A.S. « Odilon Redon », 16 décembre 1904, à Francis JAMMES ; 4 pages in-12. Belle lettre à son ami poète. Il aurait voulu le remercier « par l’envoi de ma binette, mais le photographe (c’est Ari [le fils de Redon]) met trop de lenteur à me fournir les épreuves ; mais si vous saviez le ciel gris que nous avons ici, et qui l’excuse. […] Quelle fleur analysez-vous ? Qui le dira ? Vous seul. Je voudrais la peindre. J’ai placé votre profil sur la cheminée, j’écoute l’aveu des impressions qu’il donne à ceux qui ne vous connaissent que par la poésie. On vous voyait autre, c’est toujours ainsi. J’attends aujourd’hui une jeune fille, qu’en dira-t-elle. C’est vendredi, le jour où mes amis viennent, jour que j’aime. MALLARMÉ me disait “Redon, vous avez le jour maigre”. Je viens de lire Tête d’or, L’Échange. C’est réconfortant. Un livre dont je recommanderai la lecture aux vidés (il y en a ici). Quelle substance littéraire, mon cher ami. Pas possible, CLAUDEL mourra jeune. Ou bien il changera ; ce qui me paraît aussi impossible. J’aime bien cette admirable vue du dedans au dehors. Il opprime la nature entière de sa vision. Oh ! qu’il reste là-bas, il est digne de la solitude ». Il évoque la camaraderie entre Jammes, Gabriel Frizeau et Charles Lacoste, « ces trois camarades inséparables ». Il ajoute : « Nous vous enverrons, ces jours-ci la tête d’enfant, cette gravure qui a dû vous plaire ». 800 - 1 000 € 244 REDON Odilon (1840-1916). L.A.S. « Odilon Redon », 17 mai 1882, à son cher HENNEQUIN ; 1 page in-8. « Malgré mon vif désir d’essayer une illustration pour l’ouvrage de votre ami, je ne crois pas devoir demander le manuscrit qui est déposé à la Vie Moderne. Il serait irrégulier, ce me semble, de faire passer en mes mains ce manuscrit sans un avis direct de l’auteur à Goëtschy »… 400 - 500 € 245 RENOIR Auguste (1841-1919). L.A.S. « Renoir », Dimanche soir [vers 1880 ?], à son ami Paul BÉRARD ; 1 page in-8. « Je suis obligé de faire un portrait d’enfant demain et suite ; aussitôt que j’aurai terminé j’irai vous dire un petit bonjour à Wargemont. Tâchez de conserver d’ici là un peu de gibier. Vous devez en être rassasié mais moi j’aimerais bien m’en payer un peu. Je suis désolé de retarder mon voyage. Je m’étais apprêté pour ça, et je ne puis reculer ce portrait, à cause d’un tas de circonstances, que je vous raconterai. J’espère que vous êtes toujours en santé superbe »… 800 - 1 000 € 246 RENOIR Auguste (1841-1919). L.A.S. « Renoir », Magagnosc 18 janvier 1901, [à son ami Paul BÉRARD] ; 1 page in-8. Le colis est bien arrivé : « le lièvre avec la tête qui passait a fait l’admiration du tout Magagnosc, et moi je vais me régaler. Je suis enchanté que le colis de raisin vous ait fait plaisir ». L’année prochaine, il lui donnera l’adresse de sa marchande qui lui en enverra autant qu’il veut. Sa santé est médiocre, « malgré un temps extraordinairement beau. Mais voilà la fin de janvier les jours grandissent je vais peut-être me retaper enfin »… 600 - 800 € 245 243 244 246

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