AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

41 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025 265 BERLIOZ Hector (1803-1869). L.A.S. « Hector Berlioz », 2 janvier 1861, [à son fils Louis BERLIOZ] ; 4 pages in-8. Longue et belle lettre à son fils sur ses œuvres et l’actualité musicale. Il a été très tourmenté par un érysipèle à la joue qui l’a fait beaucoup souffrir. « J’ai eu des montagnes d’épreuves à corriger pour les Troyens, et je n’ai pas pu trouver un instant pour continuer ma partition de Béatrice [et Bénédict] ». Il a dû aller pour le premier de l’an aux Tuileries « pour me montrer à l’Empereur qui se soucie aussi peu de moi que de mes ouvrages. Je ne sais pas comment sera pour la musique le nouveau ministre d’État, nous allons voir. Il se passe en ce moment des choses si étranges dans notre monde de l’art. On ne peut pas sortir à l’Opéra des études du Tanhæuser de WAGNER, on vient de donner à l’Opéra-Comique une infamie en trois actes [Barkouf] d’OFFENBACH (encore un allemand) que protège Mr de Morny. Lis mon feuilleton qui paraîtra demain, sur cette horreur ». Dans son dernier feuilleton, l’histoire des cantatrices chinoises était écrite en pensant à Mlle de La Pommeraye « qui au concert de Wieniavski a égorgé des scènes d’Orphée de la façon la plus révoltante. Jamais cuisinière ne chanta ainsi ! J’étais furieux. Et comme elle tournait autour de moi, après son exécution, pour me soutirer un compliment, j’étais bien décidé, si elle m’eût fait une question, à lui répondre : “Mademoiselle c’est horrible ! et vous devriez vous cacher !” Elle va être furieuse de n’être pas même nommée dans mon compte rendu »... Il voudrait savoir quel est le titre de Louis, ses appointements, sa destination... Il s’inquiète de la situation au Théâtre-Lyrique : « Rety ne pourra pas tenir ; je voudrais que Carvalho rentrât. Il sera au moins plus capable que ce pauvre Rety de mettre en scène les Troyens, dont les études, avec un directeur tel que Rety, me paraissent impossibles. Bénazet est ici ; il m’a engagé pour Bade ; je lui ai promis mon opéra en un acte [Béatrice et Bénédict] pour son nouveau Théâtre qu’on bâtit à Bade »... Correspondance générale, t. VIII, p. 496. 2 000 - 2 500 € 266 BERLIOZ Hector (1803-1869). L.A.S., Jeudi matin 12 janvier [1865], à son « Cher ami » [Humbert FERRAND] ; 2 pages in-12. « Je connaissais l’article du Contemporain, l’auteur me l’avait envoyé avec une très aimable lettre. Gasperini va faire ces jours ci une conférence publique sur les Troyens ». Il vient de corriger la première épreuve de l’hymne de Ferrand : « vous recevrez vos exemplaires dans quelques jours. Adieu, mes douleurs sont si fortes ce matin que je ne puis écrire sans un horrible effort »... Correspondance générale, t. VII, n° 2966. 500 - 600 € 265 266

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