AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

55 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025 304 TALMA François-Joseph (1763-1826). MANUSCRIT autographe, [1825 ?] ; 8 pages in-fol. sur colonne. Intéressantes remarques sur la gestion de la Comédie Française et la décadence du théâtre. [Ce long exposé est consécutif à la nomination du baron Taylor comme administrateur général de la Comédie-Française, le 9 juillet 1825.] « La Comédie Française ne peut plus être régie de la même manière qu’elle l’étoit autrefois. Les circonstances et le temps ont apporté trop d’inégalité entre les talens respectifs qui la composent, et entre les dépenses que chaque emploi exige. Pour compléter le mal, il s’est introduit des abus qui n’existoient pas autrefois ; comme les réceptions ridicules, l’injuste répartition des parts qui devroient être plus lentes à acquérir dans les emplois subalternes ou peu dispendieux que dans les premiers emplois qui exigent maintenant beaucoup plus de frais. Le Théâtre Français a eu un temps de splendeur qui probablement ne reviendra pas plus que le siècle de Louis XIV pour la littérature. La multiplicité des spectacles qui enlève d’un côté les sujets qui auroient pu briller sur la scène française et de l’autre entraine le public qui y court de préférence, l’abandon de la tragédie et de la comédie dans les provinces, qui empêche qu’il ne se forme des sujets, l’influences des prêtres qui ruinent les spectacles dans beaucoup de villes, la Censure qui a plus de prise sur les grands ouvrages destinés à la scène française que sur les pièces légères des petits spectacles, tout concourt à faire durer longtemps encore cet état de profonde médiocrité où languit le Théâtre français »… Le luxe introduit au théâtre l’a été au détriment des premiers emplois. La carrière des emplois subalternes est plus longue que celle des premiers rôles ; et des acteurs médiocres toucheront une retraite supérieure à celle des grands emplois ; et Talma de citer des chiffres, et les cas de Mlle Mars ou Mlle Duchesnois… Ces grands talents sont rares, et devraient être mieux rémunérés ; ils devraient avoir plus de temps pour préparer leurs rôles ; les subventions devraient être mieux utilisées, et les bénéfices mieux répartis ; les acteurs médiocres sont favorisés par le système actuel... « Cet établissement, si merveilleusement constitué pour la médiocrité, ressemble à un hôpital où les malades se ligueroient contre les médecins »... La jalousie y fait des ravages… Etc. 800 - 1 000 € 305 VERDI Giuseppe (1813-1901). L.A.S. « G. Verdi », S.A. [Sant’Agata] 17 octobre 1899, à son ami Giuseppe DE AMICIS à Gênes ; 1 page in-12, enveloppe timbrée ; en italien. Il le charge de faire suivre une lettre pour le sénateur SECONDI : « Una parola sola per pregarvi di far recapitare questa lettera al Prof. Senator Secondi perché io non so il suo indirizzo. A Genova Voi lo saprete facilmente »… 400 - 500 € 306 WAGNER Richard (1813-1883). P.A.S. « RW » ; 1 page in-12 (légères fentes aux plis) ; en allemand. Note pour les copistes du Prélude de Lohengrin. « Notiz für den Notisten. Im Vorspiel zu Lohengrin (A dur) sind nur die Zweiten Pulte des Violinen zu vervielföltigen : die ersten dagegen bleiben einfach, als Solostimmen ». Dans le Prélude de Lohengrin (la majeur), seules les parties des deuxièmes violons sont à copier à plusieurs exemplaires ; les parties des premiers violons au contraire restent uniques, comme des parties solistes. 800 - 1 000 € 307 WOLF Hugo (1860-1903). L.A.S. « Hugo Wolf », Wien 16 juillet 1897, à son ami Rudolf von LARISCH ; 3 pages in-8 très remplies d’une petite écriture ; en allemand. Deux mois avant se sombrer dans la folie. Wolf évoque d’abord les démarches concernant son appartement de la Schwindgasse, où Larisch était son voisin… Puis il en vient à son nouveau projet d’opéra, Manuel Venegas (dont il a rejeté le livret original de Rosa Mayreder). Moritz Hoernes a apporté toutes les modifications que Wolf avait demandées dans le texte, à sa plus grande satisfaction. Il projette pour le lendemain une partie sur l’Anninger avec ses amis Bokmayer, Hellmer, Haberlandt et Werner, il passera le dimanche à Perchtoldsdorf et se rendra lundi après-midi à Traunkirchen, où il passera environ une semaine en compagnie de Hugo Faisst. Ensuite, il se mettra sérieusement au travail… « Hoernes hat nun alle von mir gewünschten Aenderungen im Text vorgenommen u.z. zu meiner größten Zufriedenheit. Morgen Nachmittags machen wir in Gemeinschaft mit Bokmayer, Hellmer, Haberlandt u. Werner eine Partie auf den Anninger, den Sonntag verbringe ich noch in Perchtoldsdorf u. reise Montags Nachmittag nach Traunkirchen, wo ich in Gesellschaft Faisst’s ungefähr eine Woche verbringen werde. Dann gehts ernstlich an die Arbeit »… 800 - 1 000 € 305 307 306

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