AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

65 Autographes & Manuscrits • 10 juillet 2025 Littérature 515 ABRANTÈS Laure Junot duchesse d’ (1784-1838). 7 L.A. ou L.A.S. « La Duchesse d’Abrantès », [1831 ?]-1835, à Victor HUGO ; 34 pages in-8. Belle correspondance littéraire à Victor Hugo. Dimanche soir [1831]1. Longue lettre à propos d’Alexandre DUMAS qu’on cherche à brouiller avec Hugo ...« Oh je vous en conjure ne vous brouillez pas avec Dumas ! – il vous aime vraiment »... [Fin novembre 1832]. Après l’interdiction du Roi s’amuse, disant sa colère contre « la stupide bêtise de cette censure » et « ces baillons de la pensée, arbitrairement bêtes »... Elle évoque la première représentation, et détaille les beautés de la pièce... « Triboulet est une création de génie », qu’elle compare à Quasimodo et à Han d’Islande. Elle revendique sa qualité d’hugonienne : « lorsqu’une production de vous paraît Monsieur, ce n’est pas l’œuvre d’un homme habile, d’un poète renommé, c’est celle d’un Grand-Homme »... [Début novembre 1833]. « Confidentielle ». Demande de places pour Marie Tudor. Longue explication, où elle assure Hugo de son amitié fidèle. [Décembre 1833]. Lettre chaleureuse, remerciant Hugo du don du manuscrit de l’Ode à la Colonne... « Comment vous a-t-il été révélé que bien avant de vous connaître, aussitôt que parut ce chef-d’œuvre je vous fus acquis pour toujours et de cette secte hugonienne dont le chef pouvait à 24 ans faire de pareilles merveilles »... 9 janvier 1835. Longue lettre de 7 pages ...« Ma vie n’a été qu’une suite de jours plus ou moins pénibles. Mariée à 15 ans à un homme qui m’aima d’une passion effrenée et qui enveloppa mon âme d’un voile de feu. J’aurais du en être consumée et inerte pour toute affection ; j’en fus au contraire retrempée comme le bon acier et je devins à cette première école maitresse habile pour supporter la souffrance – l’immense fortune dont j’ai joui pendant bien des années de ma vie, et qui jamais n’arrêta une larme de douleur dans mes yeux, fut pour moi la preuve qu’elle n’est rien dans les affections ni dans le malheur ou le bonheur. J’ai bien pleuré – bien gémi »... Elle a bien besoin de l’affection d’Hugo, de « ces conversations de cœur à cœur », de ses conseils... 12 septembre 1835. Longue lettre de 8 pages. Elle se plaint de ne plus le voir depuis le beau triomphe d’Angelo : « notre pacte d’Amitié est rompu »... Elle veut lui soumettre la notice qu’elle rédige sur lui... « Courage mon illustre ami ! Courage ! N’écoutez pas les coâssements des oiseaux de nuit, les sifflements des serpens ou plutôt des méchants reptiles que votre soleil par sa chaleureuse influence fait éclorre au pied de votre aire ! Suivez hardiment votre course... poursuivez la vers les cieux... c’est là qu’est la couronne des grands hommes de toutes les Gloires »... Puis elle raconte longuement le cortège et la cérémonie des morts de l’attentat de FIESCHI, parmi lesquels le maréchal MORTIER, « un ami de cœur pour moi ! il avait servi de père à mon mari à notre mariage ! »... [1835 ?] « A vous seul ». Sur Astolphe de CUSTINE : « Vous aurez vu du mariage où jamais il n’en fut et jamais il n’y en aura. Je lui suis tendrement attachée. Mais savez-vous ce que c’est qu’une indépendance comme la mienne ? Savez-vous ce que c’est qu’un veuvage de vingt ans ! Au reste quoiqu’il me soit aussi fort attaché et de cela j’en suis certaine je ne crois pas qu’il y songe plus que moi. Sans doute s’il le fallait pour détruire bien des bruits absurdes je le ferais – mais jamais autrement et pourtant je lui suis aussi attachée qu’on peut l’être en ce monde à un être humain »... On joint une L.A.S. de son fils Napoléon d’ABRANTÈS à Victor HUGO, 8 novembre [1838], à propos de places pour Ruy Blas. Plus une L.S. du maréchal BERTHIER, Boulogne 14 fructidor XII (1er septembre 1805), au général Meusnier (1 p.in-fol., adr.). 800 - 1 000 €

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