AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

74 536 BRETON André (1896-1966). MANUSCRIT autographe signé « André Breton », 8 lettres inédites de Flora Tristan, Paris 16 juillet 1957 ; 1 page in-4. Texte de présentation sur Flora TRISTAN, à l’occasion de la publication de lettres inédites dans la revue Surréalisme à l’automne 1957. « Il n’est sans doute pas de destinée féminine qui, au firmament de l’esprit, laisse un sillage à la fois aussi long et aussi lumineux que celle de Flora Tristan (1803-1844). Elle qui, par son père, descend de Montezuma, sera la grand’mère maternelle de Gauguin. On sait de quels éclairs sa vie est traversée : le 9 septembre 1838, son mari, le graveur Chazal la blesse grièvement d’un coup de pistolet ; les déboires de toutes sortes qu’elle rencontrera par la suite n’auront jamais raison de la générosité sans limite qui l’anime et que sous-tend une énergie hors pair. On touche par elle au cœur du romantisme français, elle apparaît comme la floraison même de son rameau social. Nous saluons en Flora Tristan celle qui dit que “la femme réfléchit la lumière divine”, et elle aussi, qui, quatre ans avant le Manifeste communiste a posé le principe de la lutte des classes et s’est vouée corps et âme à la réalisation de l’union universelle des ouvriers et des ouvrières »… Etc. On joint : – la copie autographe par Breton d’une lettre de Flora Tristan adressée à Mme Laure (3 pages in-4) ; – 2 notes autographes, Flora Tristan, Correspondance inédite (2 p. in-8 chaque, encre bleu nuit et rouge), brève note de présentation et liste des lettres (avec initiales du possesseur E. Bomsel, et une à A.B.), avec indication des documents à reproduire. 1 200 - 1 500 € PROVENANCE Vente André Breton, 11-12 avril 2003, n°2444. 535 BRETON André (1896-1966). 3 MANUSCRITS autographes (fragments), [Où en est le surréalisme, 1948 et 1952] ; 2 quarts de pages et une demi-page in-4, avec ratures et corrections. Fragments de notes sur le surréalisme, au moment de la parution de l’ouvrage de Maurice NADEAU, Histoire du surréalisme. 2. Documents surréalistes (Le Seuil, 1948) ; et brouillon partiel d’une « causerie » diffusée sur les ondes de Radio-Canada le 13 janvier 1953. Dans les deux premiers fragments, Breton rectifie certaines erreurs qu’il attribue à Nadeau, sans le nommer. Il revient tout d’abord sur ses relations avec Léon TROTSKY : les quelques escarmouches qui eurent lieu entre eux ne les empêchèrent pas de rédiger en commun le fameux texte Pour un art révolutionnaire (Mexico 25 juillet 1938), et si Trotsky préféra substituer son propre nom à celui de Diego Rivera, il est indéniable que lui et Breton en sont les seuls auteurs. Dans le second fragment, Breton s’élève contre diverses tentatives de récupération ou d’encerclement du surréalisme, citant le tract de 1948 des Éditions Surréalistes, À la niche, les glapisseurs de dieu ! Puis parlant des lacunes et des inexactitudes présentes dans l’Histoire du Surréalisme publiée en 1945, il reproche à Nadeau d’avoir par exemple cherché à l’opposer à Benjamin PÉRET, «mon plus cher et plus ancien compagnon de lutte ». Il ne lui en aurait pas tenu rigueur si Nadeau n’avait pas saisi l’occasion de la mort d’Antonin ARTAUD pour récidiver. « Plus spécialement contre moi, un dernier assaut, auquel j’ai dû me décider à faire face, a été mené sournoisement, je suppose au nom du rationalisme le plus étriqué, par l’auteur de certaine Histoire du surréalisme non dénuée de tout mérite mais établie sur la base de témoignages plus ou moins fiables, présentant en outre nombre d’inexactitudes et d’assez singulières lacunes »... Le troisième fragment correspond aux dernières lignes de l’entretien de Breton, publié par la suite sous le titre Où en est le surréalisme, dans lequel il compare l’œuvre surréaliste à la construction du nid chez l’oiseau, précisant qu’il a beaucoup regardé les oiseaux dans l’île de Bonaventure et la forêt canadienne. Breton avait été sollicité par Roger Rolland pour réaliser cet entretien, qui fut enregistré à Paris puis envoyé à Montréal. On joint une « Note historique et critique » dactylographiée (6 p. in-4), qui reprend l’intégralité de l’entretien radiophonique, reproduit dans Alentours II (Pléiade, t. III, p. 1092-1095), et qui met particulièrement l’accent sur Arcane 17 (partiellement écrit au Canada), et sur certaines expériences liées au séjour canadien de Breton en 1944. 700 - 800 € 535 536

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