82 555 CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848). L.A.S. « de Ch », « Val-de-loup, près d’Aulnay par Antony » 10 mai 1811, à son ami John Fraser FRISELL ; 3 pages petit in-4. Belle lettre sur l’Italie et sur ses œuvres. Il a reçu sa lettre « datée de la ville où j’aimerais mieux vivre et mourir [Rome]. Je suis bien aise que vous ayez reçu la même impression que moi de cette belle Italie. Quel soleil ! quelle lumière ! quels souvenirs ! Combien nous sommes barbares en deçà des Alpes. Si j’étois riche et que je pusse voyager à mon aise, l’Italie me verrait tous les deux ans et peut-être finirois-je par me fixer au milieu des ruines de Rome. Mais je deviens vieux ; je n’ai pas un sou, et ne pouvant plus parcourir le monde, je ne cherche plus qu’à le quitter. Il faut faire une fin, et je vous attends pour savoir si c’est la Trappe ou la rivière qui doit finir la tragi-comédie. L’Itinéraire [de Paris à Jérusalem] a réussi, Dieu sait pourquoi. Les Martyrs sont un ouvrage fort supérieur à l’Itinéraire ; mais, cette fois, il n’y a pas eu d’ordre, et les choses ont suivi leur cours naturel. Depuis le temps il s’est passé bien des choses ; vous me trouverez à la campagne, comblé de gloire, d’humiliations, d’honneur et d’affronts. Je suis le sage d’Horace »… Correspondance générale, t. II, n° 497. 1 000 - 1 200 € 556 CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848). L.A.S. « F. Vte de Chateaubriand », Paris18 mai 1810, à M. Le Corvesier ; 1 page et demie in-8. Il lui recommande le marquis de CUSTINE, et « prie de lui montrer tout ce qu’il désirera voir à Combourg. […] Si M. de Custine veut se rendre à Fougères par Bazouge M. Le Corvesier voudra bien lui faire donner un guide pour lui montrer le chemin ». 400 - 500 € 557 CHATEAUBRIAND François-René de (1768-1848). L.A.S. « Chateaubriand », Paris 6 octobre 1821, [à Ferdinand de CUSSY] ; 3 pages et demie in-4. Belle lettre politique après sa démission d’ambassadeur à Berlin. Il a reçu « les parures de fer » et leur prix. « J’ai reçu aussi l’avis du négociant de Hambourg pour la malle [...] Vous êtes mille fois trop bon de vous occuper de mes affaires. Je vous prie de ne faire pour la vente que ce qui peut vous convenir. Vendez, ne vendez pas ; gardez, ne gardez pas : tout ce que vous ferez sera à merveilles. [...] Buvez le vin à ma santé. Je suis fâché seulement qu’il ne soit pas meilleur ». Il veille aux affaires de son correspondant : « On me témoigne dans ce moment une grande bienveillance ; j’en profiterai pour vous avant que les affaires s’embrouillent ; car dans les g[ouvernemen]ts de la nature du notre, vous savez que l’on passe vite de la faveur à la disgrâce et de la chûte à l’élévation. Il n’est pas encore question de mon successeur. On a parlé un moment du B[aro]n [Auguste] de TALLEYRAND ministre en Suisse, on n’en parle plus. Je crois que rien ne se décidera qu’après les élections et vers l’époque de l’ouverture des chambres. Le côté gauche semble avoir quelque commencement de succès dans les collèges d’arrondissements. Cela engagera-t-il le ministère à se rapprocher davantage de la Droite ? Tout notre avenir est là ». Il évoque en post-scriptum l’histoire de son valet de chambre (qui l’espionnait), « ce Louis que vous connoissez. Je l’ai mis à la porte ». Correspondance générale, t. IV, n° 1401. 1 000 - 1 200 € 555 556 557
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