AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

85 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025 565 COCTEAU Jean (1889-1963). L.A.S. « Jean », Saint-Cloud Mars 1929, à Judith ÉRÈBE ; 1 page in-4. Belle lettre lors de sa désintoxication de l’opium. « On n’admire pas les tableaux de Raphaël, on aime Raphaël. Non que je me compare à ce peintre – mais je voulais dire qu’une œuvre qui ne donne pas d’amitié me semble absurde. Où vous m’insultez pour de bon, c’est en croyant que je sourirais de votre pauvre poisson et de cet aquarium sans paradis (!?!?!) alors que l’aquarium qu’il voyait dehors possède même un enfer (tout le confort moral). Moi aussi je vous aime et votre visite m’a communiqué une force que vous avez dû croire une santé. De plus le premier soleil me fait “chanter dans les supplices”. J’ai tant souffert (je ne parle pas de ma désintoxication), tant souffert de toute sorte que je pense au calme comme un provincial pense à Paris. J’arrive même à prendre l’air parisien. Mais moi je ne me fâche pas d’être vu autre que je suis. Rien ne peut me donner plus d’espoir. Surtout si c’est votre bel œil terrible et orageux qui me juge »… 400 - 500 € 566 COCTEAU Jean (1889-1963). DESSIN original avec légende autographe, Le Problème, [1938] ; 26,5 x 20,5 cm (traces de colle en haut sur toute la longueur, tache ronde en bas à gauche ; papier jauni ; encadré). Projet d’affiche pour Les Parents Terribles. Plume et encre sur papier chamois. La pièce s’intitule alors, comme l’indique ce projet, « Le problème 3 actes de Jean Cocteau », et doit se jouer au « Théâtre des Ambassadeurs ». Cocteau a dessiné les 5 protagonistes et indiqué sur une banderole le nom des comédiens : Yvonne de Bray, Alice Cocéa, Gabrielle Dorziat, Constant Rémy, Jean Marais. La pièce sera créée le 14 novembre 1938 aux Ambassadeurs avec un distribution modifiée. 1 000 - 1 200€ EXPOSITION Jean Cocteau Magicien du spectacle, Musée Borely, Musée provençal du cinéma, Marseille, novembre 1983-février 1984 (n° 176). PROVENANCE Succession Jean MARAIS (vente 27 avril 2009 n° 235). 567 COCTEAU Jean (1889-1963). MANUSCRIT autographe signé « Jean Cocteau », [Le Festival de Cannes, 1946] ; 3 pages in-4. Discours pour l’ouverture du premier Festival de Cannes. Le manuscrit présente des ratures et corrections ; le titre Les prix du festival a été biffé. « Je suis très heureux et très fier de saluer ici un tournoi pacifique entre des peuples trop longtemps séparés les uns des autres par la foudre des hommes. Malgré le film parlant et le mur des langues, le cinématographe est un idiome d’images et parvient vite à se faire entendre de tous. Il exerce un charme, il provoque une hypnose collective, il déborde les livres, le théâtre, les textes et les vocabulaires. Il ébauche en quelque sorte cette langue universelle qui préfigure la grande entente et qui est à l’inverse du drame de Babel. Il nous offre le spectacle d’une tour de Babel où les ouvriers se comprennent et qui monte chaque jour victorieusement sa spirale fantôme de rêves ornée de statues vivantes. […] Pour la première fois, c’est en France que l’épreuve internationale du film va tenir ses assises. […] Quels seront les prix ? Des coupes ? Des statuettes allégoriques ? Des médailles ? Non des toiles de grands peintres modernes. […] Et voilà Cannes où venaient jadis les malades et les princes de tous les climats. L’époque n’est plus aux princes, ni aux malades. Elle est aux travailleurs. Et c’est eux, au seuil de cette exposition, du haut en bas de l’échelle, du premier metteur en scène au dernier des machinistes, que je félicite et que je salue ». On joint une P.S. de LOUIS XV (secrétaire), contresignée par Marc-Pierre de Voyer d’Argenson, Versailles 17 juin 1751, brevet de maître de poste (vélin oblong in-4). 1 000 - 1 500 € 565 566 567

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