AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

87 Autographes & Manuscrits • 10 juillet 2025 570 COCTEAU Jean (1889-1963). 3 L.A.S. « Jean Cocteau » et « Jean », 1954-1961, à Roger NIMIER ; 2 pages in-4 (une à en-tête de Santo-Sospir), et 1 page in-8. 30 octobre 1954. Il n’aime pas « les lettres de Jacques [CHARDONNE, Lettres à Roger Nimier]. Je le lui ai du reste écrit (l’aimant trop et de longue date pour les politesses mondaines). Mais votre portrait de la Table Ronde est un chef-d’œuvre. C’est la première fois qu’un portrait de plume possède cette force et ce relief sans pasticher le Cardinal de Retz ou autres portraitistes célèbres. On ne dessine pas mieux dans l’écriture. Grande joie de vous lire, grande joie de vous l’écrire »… – 16 mars 1955 (après son élection à l’Académie française) : « Je ne suis pas solide et je crois que mon fauteuil sera très vite libre. Du reste on aurait dû me donner un vrai fauteuil. Je dormirai un peu »… – 22 janvier 1961. « J’ai fait de SIMENON un dessin au trait qui est très beau et j’aimerais que tu le lui demandes on y ajouterait sur épreuve une phrase dans ce genre : Le romancier des complexes, des malaises, des mystères, des âmes gluantes et sinistres est le prince de l’amitié sans ombre et sans tache »… 400 - 500 € 571 COCTEAU Jean (1889-1963). L.A.S., Saint-Moritz 27 février 1956, à Marianne OSWALD ; 1 page in-4. « Je traverse une sale crise dans ces neiges. Pardonne-moi d’être physiquement tenu à une sorte d’égoïsme instinctif et qui me ressemble mal. […] Fais à mon adresse quelque chose qui ressemblerait à une prière dans notre monde étrange ». Il ajoute que la Comédie Française lui a demandé « l’autorisation de remonter la Machine à écrire. J’ai accepté à condition qu’ils joueraient la version originale que de mauvais conseils m’avaient fait abimer à l’époque (il y a déjà 15 ans !) ». 150 - 200 € 572 COCTEAU Jean (1889-1963). 5 L.A.S. « Jean Cocteau », Santo-Sospir, Saint-Jean-Cap-Ferrat 1958-1962, à Jacques THIRION à Nice ; 5 pages in8 et 1 page in-4 à en-tête de Santo-Sospir, 2 enveloppes. Belle correspondance à son ami directeur des Musées de Nice. Toussaint 1958, sur les Paraprosodies : « j’estime que l’Obscur est indispensable dans un âge où les œuvres grandes ouvertes perdent leurs pétales dès qu’on les touche. […] Vous êtes chez vous à Santo-Sospir »… 16 décembre 1958, il l’invite à aller voir la crèche, en téléphonant aux Madeline-Jolly « pour savoir si les têtes seront “cuites” » ; il rentre à Nice pour Les Parents terribles… 26 janvier 1959 : « Nous voilà bien tous les deux moi sur le dos pour des semaines et vous guère plus solide. Une hémorragie intestinale m’oblige à attendre que les globules rouges se refassent ». Il n’a « rien de notre peintre [VAN DONGEN]. Je le croyais le seul bien élevé de la bande »… 5 avril 1959 : il a enfin reçu le remerciement de VAN DONGEN : « Je ne voudrais pas rester sur un reproche amical devenu injuste »… 6 juin 1962, renvoyant un texte corrigé (préface à l’exposition Fernand Léger)... 600 - 800 € 570 571 572

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