AGUTTES . Vente Judiciaire, Aristophil

7 Autographes & Manuscrits • 9 juillet 2025 163 BERNARD Émile (1868-1941). L.A.S. « E. Bernard », [Tonnerre 20 mars 1916], à son amie Mme DUCHATEAU à Paris ; 1 page in-fol., bois gravé décoratif en bandeau, enveloppe. Il informe sa « très chère amie » qu’il a quitté trop rapidement Paris pour aller lui dire au revoir, ce qu’il comptait faire « sachant votre inquiétude actuelle. Dieu vous garde et vos enfants ! Ici j’ai trouvé tout en soleil, en santé, en renouveau. Ne viendrez-vous pas un peu cet été ? On parle de mobiliser une partie de ma classe. En serai-je ? J’attends en travaillant »… 300 - 400 € 164 BLANCHE Jacques-Émile (1861-1942). 37 L.A.S. « J.E. Blanche » ou « JEBl », Paris ou Offranville 1893-1926, à Francis VIELÉ-GRIFFIN ; 65 pages in-8 ou in-12, quelques lettres à son adresse 19, Rue du Docteur Blanche. Belle correspondance amicale où l’on sent l’admiration du peintre pour le poète et où on le voit au travail. Blanche félicite Vielé-Griffin pour La Chevauchée d’Yeldis (1893) et se réjouit « de voir répandre les trésors de vos méninges ». Une grande partie des lettres de 1901-1902 est consacrée à l’élaboration et au travail du tableau Portrait de Vielé Griffin et sa famille :« C’est une entreprise dans laquelle une collaboration intime du peintre et des modèles est nécessaire » ; il demande de nombreuses séances de pose, notamment des enfants, se soucie des vêtements portés par les modèles, de la qualité de la lumière, et, insatisfait de son travail, procède à des retouches : « c’est la longueur de vos jambes qui rend votre tête si petite d’aspect ». Il mettra longtemps à l’achever et demande au poète de bien vouloir prêter le tableau au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles organisé par Octave Maus (2 janvier 1909), alors qu’il le lui a récemment livré. 20 janvier 1902. Il évoque ses expositions, l’achat par la Ville de Paris du Réveil, le prêt du portrait de Leconte de Lisle, et le don au Musée municipal du portrait de Jules Chéret (aujourd’hui au Petit Palais). 2 mai 1902, après la création de Pelléas et Mélisande le 30 avril : « Avez-vous entendu l’étonnant DEBUSSY à l’Opéra Comique ? On ne sait si c’est admirable ou ridicule. Je pencherais pour le premier. Comme de telles choses neuves sont embarrassantes ! », et il cite plusieurs phrases de l’œuvre ; en avril, il était allé avec GIDE voir la pièce de MAETERLINCK. Il évoque Henri GHÉON et son roman Le Consolateur (1903) : « Je crois qu’il a beaucoup à apprendre et qu’il est bien loin d’avoir un métier. La langue est pleine de formules, d’une trop faible et démodée qualité », ainsi que BARRÈS dont il loue « l’étonnant, l’admirable, le très important volume : Scènes et doctrines du Nationalisme » Il cite d’autres peintres : ZULOAGA, Walter SICKERT, WHISTLER (il se rend à Londres pour l’inauguration de son Mémorial), et fait le portrait de RODIN « seul bon esprit quand on le pénètre » (7 juin 1904). Les lettres ensuite se font plus rares en raison du mauvais état de santé de Blanche ; la dernière lettre est datée de Vichy (4 juillet 1926) où il fait une cure en compagnie de nombreuses personnalités : « J’ai beaucoup peint, ayant eu des demandes de petits portraits. Je crois que je finirai par tendre une sébile et mes pinceaux dans les halls des Palaces »… 1 500 - 1 800 €

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==