AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

11 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 17 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « de Balzac », 8 octobre [1831], à l’imprimeur-lithographe Charles MOTTE ; 2 pages in-8, adresse (pli central du bifeuillet fendu). Belle lettre accompagnant l’envoi des Romans et contes philosophiques. « Mon cher Monsieur Motte, je n’ai pas perdu le souvenir des obligations que j’ai contractées envers vous. Vous m’avez donné de charmantes lithographies et je vous promis de vous faire des articles. Ils n’ont point été faits et cette conduite constituerait une sorte d’indélicatesse très éloignée de mon caractère ; mais la Mode a changé de maîtres à cette époque ; je me suis brouillé avec le Tems ; et les occasions de vous servir n’ont pas répondu au désir que j’en avais. Voilà l’histoire de mon manque de soin apparent ; perdonate mi ». Il n’a pas osé demander le prix de l’album (de lithographies) qu’il a reçu de Motte : « voulez-vous me permettre de vous offrir un échange de nos productions ; échange auquel vous perdrez ; mais au moins avec le tems, la quantité de mes produits finira peut-être par équivaloir à la qualité des vôtres et ma conscience sera plus tranquille. Maintenant permettez-moi d’ajouter sérieusement que je vous offre mon livre comme un témoignage de notre ancien voisinage, et comme une marque de profonde estime pour vous qui n’êtes pas le moindre artiste parmi ceux dont vous traduisez les œuvres »... [Motte avait son atelier rue des Marais-Saint-Germain (actuelle rue Visconti), où Balzac avait aussi son imprimerie, de 1826 à 1828.] Balzac ajoute en post-scriptum : « Il va sans dire, qu’aussitôt que par une position journalistique je pourrai vous être utile, vous n’aurez qu’à demander. Pour le moment, je serais en mesure à l’Artiste et j’ai des amis au Messager ». Correspondance (Bibl. de la Pléiade), t. I, p. 413, n° 31-103. 3 000 - 4 000 18 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « de Balzac », 22 mai [1833, à Émile DESCHAMPS] ; 1 pages et demie in-8 sur papier fin. Belle lettre, en partie inédite, sur les Contes drolatiques. [Le « premier dixain » des Contes drolatiques avait paru chez Gosselin en avril 1832, et le second allait paraître chez le même éditeur en juillet 1833. Balzac complimente Deschamps sur son conte « physiologique » René-Paul et Paul-René qui venait de paraître dans le tome III du Livre des conteurs.] Il envoie ses remerciements à Deschamps « pour la bonne fortune que vous m’avez donnée. J’avais déjà lu, en voyage, alléché par votre nom, les Deux Frères que je viens de relire en rentrant dans mon bouge parisien – et cette ravissante aventure, pleine de poësie m’avait si fort frappé que je désirais la relire. Par le déluge de contes dont nous sommes inondés, votre Paul, cet être double, est une de ces créations destinées à demeurer dans toutes les mémoires artistes. Mais j’aurais voulu plus de détails, non pas un conte, mais une histoire, un livre, comme Paul et Virginie, gourmand que je suis ! mais vous êtes parti pour faire un conte et sans le savoir ou le sachant sans doute, vous avez été plus loin, comme tous les esprits qui (passez moi cette trivialité,) agrandissent toujours le trou par lequel ils passent parce qu’ils sont grands. […] Pour n’être pas insolvable moi-même j’espère pouvoir vous envoyer d’ici à qlq. jours le 1er et le 2e dixain des Contes drolatiques, et si, par hazard, je vous avais envoyé le 1er dixain, faites le moi savoir, car Gosselin est avare comme un libraire, et me mesure l’exemplaire comme Dieu mesure le vent aux brebis tondues. Je voudrais que cet échange de nos produits coloniaux me valût encore un livre de vous, trop paresseux poëte qui rêvez sans doute vos livres et ne les écrivez pas, en sultan jaloux de votre sérail intellectuel ». [Émile Deschamps répondit à Balzac le lendemain : « Je garderai toute ma vie de ce monde votre lettre qui est une lettre de noblesse pour moi. C’est un titre de famille dont j’ai le cœur et le front triomphants »… Correspondance (Pléiade), t. I, n° 33-84, p. 796. 2 500 - 3 000 19 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « Honoré », [Sèvres, aux Jardies 3 juin 1839], à Madame DELANNOY ; 1 page in-8, adresse. Balzac raconte sa chute dans sa propriété des Jardies. « Ma chère madame Delannoi, il vient de m’arriver un petit accident assez déplorable, je me suis foulé le tendon d’Achille et les nerfs qui envellopent la cheville, dans une chute sur un terrain glissant et je suis condamné à demeurer au moins dix jours au lit, à la campagne sans pouvoir bouger sous peine d’être blessé pour le reste de mes jours, ainsi point de mercredi ! pardonnez moi d’être si malheureux, c’est arrivé bien à contretemps pour mes affaires. un de vos enfants Honoré ». Correspondance (Pléiade), t. II, n° 39-103, p. 493. 1 000 - 1 200

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