AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

33 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 75 GOUNOD Charles (1818 - 1893). MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Ch. Gounod», Suite concertante en 4 parties pour piano-pédalier et orchestre, arrangement pour piano-pédalier et piano (1886) ; 1 feuillet de titre et 32 pages in-fol., relié en un volume demi-basane grenat. Manuscrit de la transcription par Gounod de sa Suite concertante pour piano-pédalier et piano. Le 14 janvier 1886, Gounod cédait à Alphonse Leduc, pour 7.000 francs, la propriété d’une Suite concertante avec piano-pédalier, dont il devait donner le manuscrit le 7 avril, puis une réduction pour piano de la partie d’orchestre et une transcription pour deux pianos (qui sera finalement réalisée par Saint-Saëns). C’est la rencontre de la jeune et jolie Lucie Palicot, virtuose du piano-pédalier, qui incita Gounod à écrire une œuvre concertante pour ce rare instrument, pour lequel il composa trois autres œuvres, et dont elle est la dédicataire. Paul Landormy se souvenait de Lucie Palicot jouant : « l’impression fut étrange de cette toute gracieuse et mignonne personne juchée sur une immense caisse contenant les cordes graves du pédalier sous un piano de concert reposant sur ladite caisse ; et surtout, ce qui nous surprit, assez agréablement d’ailleurs, ce fut de voir madame Palicot vêtue d’une jupe courte, au genou, bien nécessaire, mais étonnante en ce temps-là et s’escrimant fort adroitement de ses jolies jambes pour atteindre successivement les différentes touches du clavier qu’elle avait sous ses pieds, tout semblable à un pédalier d’orgue ». Cette Suite concertante [CG 526] fut créée à Bordeaux le 22 mars 1887, lors d’un concert dirigé par Gounod, avec Lucie Palicot au piano-pédalier : « Je suis charmé de l’avoir enfin fait entendre », dira-t-il ; elle fut redonnée à Anvers le 8 décembre, puis à Angers le 6 février 1888. Les quatre parties de cette Suite concertante recevront des titres, qui ne figurent pas sur le manuscrit : Entrée de fête, Chasse, Romance et Tarentelle. Le manuscrit est à l’encre noire sur papier à 12 lignes, annoté et corrigé au crayon noir et au crayon bleu ; il est signé à la fin. La page de titre porte la dédicace « à Madame Lucie Palicot », et la mention : « Arrangée pour PianoPédalier et Piano par l’auteur ». La partie de piano-pédalier n’est pas toujours notée, avec renvois pour le graveur à la partition. Cette transcription avec réduction de l’orchestre pour « piano d’accompagnement » a été éditée chez Alphonse Leduc en 1888 (l’éditeur a porté sa signature sur la page de garde, avec son cachet encre). Le manuscrit est divisé en 4 parties (les mouvements ont été notés au crayon bleu par Gounod) : Moderato maestoso ; Allegro con fuoco, puis Andante con moto ; Andante cantabile ; Vivace. On joint le manuscrit autographe par Camille SAINT-SAËNS de la transcription de la partie de piano-pédalier pour piano, qui servira à la publication de la transcription de la Suite concertante pour piano et orchestre chez Alphonse Leduc (cahier de 24 pages in-fol. d’une écriture très soignée à l’encre noire sur papier Lard-Esnault à 16 lignes). 600 - 800 76 GOURMONT Remy de (1858 - 1915). MANUSCRIT autographe signé « Remy de Gourmont », Revue des deux mondes, [1894] ; 3 pages et demie in-8, montées sur onglets en un volume demi-percaline bronze. Commentaire ironique d’un article de René DOUMIC (« Littérature et dégénérescence », Revue des deux mondes, 15 janvier 1894) attaquant la littérature symboliste et Stéphane MALLARMÉ ; Gourmont conclut : « les Doumic – comme d’autres – ne comprennent jamais ; c’est leur raison d’être et leur ouvrir les yeux, ce serait les tuer, – par l’horreur que leur causerait la vue de la Beauté (je parle de la Poésie de M. Mallarmé) ». Le manuscrit présente des ratures et corrections ; il a servi pour l’impression, avec des variantes, dans la rubrique « Journaux et revues » du Mercure de France du 1er février 1894 (p. 185 - 187). On a relié en tête une L.A.S. (1903) et un portrait de R. de Gourmont ; plus une carte postale de Jean de Gourmont. 800 - 1 000 Après plusieurs feuillets vierges, viennent trois Saluts avec accompagnement d’orgue. – Salut n° 1 : Ave verum (en si bémol majeur, pour ténor solo et orgue), Andante sostenuto (2 p.) ; Sub tuum Præsidium (en si bémol majeur, pour ténor et basse, partie d’orgue non écrite, sur 3 p.) ; Da pacem (en si bémol majeur, pour ténor, basse et continuo, 2 p., note a.s. en marge : « Journal la Maîtrise Gounod »). – Salut n° 2 (en fa majeur) : Ave verum (pour ténor et basse, partie d’orgue non écrite, 2 p.) ; Salve Regina (pour ténor, hautbois, cor et orgue, seules les 4 premières mesures du hautbois solo sont écrites). – Salut n° 3 : Ave Verum (en mi bémol mineur, pour basse et orgue), Large (2 p.) ; Ave Regina cœlorum (en la bémol majeur, pour dessus, ténor et orgue, 2 p.) ; Panis Angelicus (titre seul, 4 mesures gommées). À la fin du volume, un motet esquissé au crayon (16 mesures), une Oraison à la Très Sainte Vierge Marie à 4 voix en français (2 dessus, ténor et basse, en fa majeur), Lent (1 p.) ; et un Pater Noster (en fa majeur, pour 2 ténors et 2 basses), Très large (2 p.). À la fin : « Table des morceaux contenus dans ce volume » (en fait, les seuls 13 premiers Saluts). Bibliographie : sur l’importance de ces pièces dans l’œuvre de Gounod, et leur analyse détaillée, voir Gérard Condé, Charles Gounod (Fayard, 2009), p.760 - 823.

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