AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 36 80 GUITRY Sacha (1885 - 1957). 15 lettres ou cartes autographes, la plupart signées (« Sacha » ou « S »), 1938 - 1944, à Geneviève de SÉRÉVILLE (puis Madame Sacha GUITRY) ; 20 pages formats divers, 9 enveloppes, la plupart au crayon. Charmante et tendre correspondance à Geneviève de Séréville (1914 - 1963), qui va devenir sa quatrième femme. 21 Février [1938], charmant quatrain : « Ginette chaque jour que j’aime davantage / Nul ne sait mieux que moi le plaisir de donner ! / Mais en outre je sais que quand on a mon âge / Il faut se faire pardonner ! »… [1938 ?] : « Mon amour, Bon pour une robe du soir ! Voilà pour ce matin ! Je t’aime »… Mont Pèlerin sur Vevey [début mai 1938], billet en anglais le priant de lui dire comment elle se porte ce matin, en attendant de la voir à midi et demi… Salzburg [août 1938], poème de 12 vers : « Petit Chéri, Petit Coco, / je suis enchanté qu’ils te plaisent, / Tous ces vieux meubles Rococo. / Nos sentiments y sont à l’aise/ Et notre amour s’en accommode ! »… 18 avenue Élisée-Reclus [1939], récapitulatif de huit robes et manteaux qu’il lui offre pour « souhaiter ce premier anniversaire que tu passes contre mon cœur, Petit Être chéri que j’aime »… [Vevey 28 avril 1939], carte postale : « Vevey – 38 ! Vevey – 39 ! La fièvre monte !!! Je t’aime »… [4 ? juillet 1939], dans une enveloppe où « Mademoiselle » est biffé et corrigé en « Madame » : « Bavardez toutes les trois. Vous avez mille choses à vous dire »… [Décembre 1939], à l’occasion de sa série d’émissions radiophoniques consacrées aux Lettres d’amour, il remercie son « adorée » de sa lettre qui est « le reflet de ton visage aimé » ; il adore ses doigts pour « le mépris qu’ils ont des choses qui sont laides. Ils sont armés pour se défendre. Ils sont précis et familiers quand ils caressent. Ils sont hautains et dédaigneux quand il le faut. […] tes mains sont adorablement françaises […] et ce sont des mains qui sont faites pour retenir entre leurs doigts des Fleurs de Lys. Ce sont des mains comme on en voit dans les missels, ce sont des mains comme on en voit dans les peintures de Clouet, mains qui sont faites pour prier – étrangères à toute besogne vile – et c’est précisément ce qui les rend si chères à celui qui t’adore car ce qu’elles touchent, elles l’ennoblissent. Oui, caressé par elles on se gonfle d’orgueil, on relève la tête, et l’on se sent grandi dans des proportions qu’on ne soupçonnait pas – et va-t-on s’étonner d’une certaine raideur, bon signe en somme de noblesse – et témoignage aussi d’une vigueur qu’elles vous donnent – et qu’on leur donne aussi, car les voilà soudain devenues vigoureuses – elles ont un but – que veulent-elles de moi ? Le meilleur de moi-même »… [Juillet 1940 ?], à Madame Sacha Guitry « quelque part dans son lit ». « Il est à toi d’un bout à l’autre, mon amour. Il te dira que je t’adore. Il te demandera d’excuser sa tenue – mais n’est-il pas normal que par une chaleur pareille on soit à poil ? Je t’aime – bien plus qu’il y a 2 ans ! »… 5 juillet [1941 ?]. « Je t’offre la moitié de ce tableau que tu aimes – oui, la moitié pour que ce soit une petite raison de plus de ne jamais nous séparer ! »… 1er janvier 1944 : désormais « tes appointements au Théâtre de la Madeleine seront de cinq cents francs par jour pendant toute la durée des représentations de la pièce en cours. Ces appointements reprendront avec les représentations de Marie se marie »… « Mademoiselle G. Guitry actrice » : « A Toi ma chérie, Bravo de tout mon cœur »… – « Merci Gin, de tout mon cœur – qui n’est pas bien fameux ! – et tous mes vœux de bonheur »… – « Pour couvrir les plus jolies mains du monde. À toi mon amour pour te dire merci et bravo du fond de mon cœur ému et aimant»… – «Bon pour une robe chez Molyneux »... On joint un télégramme ; et le n° de Match du 1er juin 1939. 5 000 - 6000 81 GUITRY Sacha (1885 - 1957). MANUSCRITS autographes (fragments), [L’Humour] ; 47 pages in-4 au crayon ou à l’encre. Brouillons pour une ou des causeries sur l’humour,et l’humour au théâtre. Brillante causerie truffée de bons mots, mais aussi réflexion sur ce qu’est l’humour : « Ignorant tout de la chimie, je vous aurais peut-être amusé en vous en parlant… tandis que je vais probablement vous ennuyer en vous parlant de l’humour… car je vais en parler sérieusement. Je suis obligé de vous en parler sérieusement car l’humour est une chose qui m’est chère, infiniment. Tandis que la chimie, je m’en passe ! »… « Si la plupart des grands écrivains ont eu le sens et le goût de l’humour, les humoristes, les vrais humoristes, ceux qui n’ont été que des humoristes sont extrêmement rares » ; et de citer Alphonse ALLAIS, « le seul véritable humoriste français », sur lequel il livre quelques souvenirs… 1 000 - 1 200

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