AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

39 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 88 HUGO Victor (1802 - 1885) et MÉRY Joseph (1798 - 1865). POÈME autographe par les deux, À Victor Hugo ; 1 page in-4. Amusant poème à deux mains. Victor Hugo a complété de sa main le dernier mot de chacun des 24 vers (alexandrins) de Méry, ou a-t-il écrit les rimes, en fonction desquelles Méry a rédigé son poème. « Nul mieux que vous ne sait mettre en scène une femme, Vous avez inventé la langue de l’amour, Au cœur de vos héros vous infusez votre âme, Des bords du Nil au Rhin, de Moyse à Bauldour. Pour vous le cœur humain n’a point d’hiéroglyphe, & le doute mortel qui blanchit nos cheveux, Lorsque nous poursuivons un problème apocryphe, Est une vérité pour vous, selon vos vœux »… Etc. Ancienne collection Louis BARTHOU (II, 1935, n° 1046-35). 1 000 - 1 500 89 HUGO Victor (1802 - 1885). Manuscrit autographe, Résolution proposée par M. V. Hugo, [16 avril 1849 ?] ; 3/4 page in-8. Résolution comme député lors du vote de l’expédition militaire à Rome. « L’Assemblée nationale, adoptant, pour le maintien de la liberté et des droits du peuple romain, les principes contenus dans la lettre du président de la République et dans les dépêches du gouvernement clot la discussion générale ». 1 000 - 1 500 90 HUGO Victor (1802 - 1885). MANUSCRIT autographe pour Les Misérables, [1860] ;46 x 10 cm au dos d’une bande d’adresse du journal La Presse du 1er février 1860 (en 2 morceaux, petites déchirures et fentes par corrosion de l’encre). Brouillon de premier jet pour l’épisode de la barricade dans Les Misérables. Ce brouillon a été biffé après insertion et développement dans le manuscrit des Misérables ; il présente des variantes avec le texte édité. L’épisode se rattache au premier chapitre (La Charybde du faubourg Saint-Antoine et la Scylla du faubourg du Temple) du livre I (La Guerre entre quatre murs) de la cinquième partie (Jean Valjean). « On regardait cela et l’on parlait bas. De temps en temps, si quelqu’un se hasardait à traverser la chaussée [...] on entendait un sifflement aigu et faible, et l’on voyait s’enfoncer dans un volet fermé ou dans le plâtre d’un mur, une balle, quelquefois un biscayen. Car les hommes de la barricade s’étaient fait de deux tronçons de tuyaux de fonte du gaz bouchés à un bout avec de la terre à poële, deux petits canons. Je me souviens d’un tranquille blessé qui allait et venait dans la rue. [...] Le c[olonel] M[onteynard] admirait cette barricade avec un frémissement. – Comme c’est bâti ! disait-il à un représentant. [...] Pas un pavé ne déborde l’autre. C’est de la porcelaine. – En ce moment une balle lui brisa sa croix sur sa poitrine, et il tomba. [...] La barricade St Antoine était le tumulte ; la barricade du Temple était le silence. Il y avait entre ces deux redoutes la différence du formidable au sinistre »... 3 000 - 4 000 91 HUGO Victor (1802 - 1885). L.A.S. « Victor Hugo », H.H. [Hauteville House] 25 juin [1865 ?], à Eugène RASCOL ; 2 pages in-8 sur papier bleu. Contre la peine de mort. [Eugène RASCOL dirigeait le Courrier de l’Europe, hebdomadaire publié à Londres.] « Voulez-vous me permettre d’abuser de vous pour deux obligeances. 1° Si vous savez où demeure et vit le Freemasons’ Magazine, lui envoyer ce pli. 2° – gros service à rendre à un jeune et beau talent. M. E. PILOTELL, peintre parisien d’un grand avenir, a fait un très beau dessin sur la peine de mort ; c’est dramatique et saisissant ; mais saisissant jusqu’à pouvoir être saisi. De là, épouvante des éditeurs de Paris qui n’osent publier cette estampe. Connaissez-vous à Londres un éditeur qui serait plus brave ? Acheter ce dessin à M. Pilotell, et le publier, ce serait rendre deux services, l’un au talent, l’autre à la vie humaine. La bonne Angleterre fait terriblement fausse route en ce moment avec ses pendaisons à huis-clos. Rien de plus hideux. Vous avez éloquemment et vaillamment protesté »… Il part pour Bruxelles, et rentrera en octobre à Guernesey, où il attend Rascol : « Votre couvert est toujours mis, vous le savez, à ma table de famille »… [Le peintre et caricaturiste de presse Georges Labadie, dit PILOTELL (1844 - 1918), remplaça André Gill à L’Éclipse et fonda sans succès Le Gamin de Paris (1866) et La Feuille (1867). Très actif aux côtés des insurgés durant la Commune, fondant La Caricature politique, il dut vivre ensuite en exil et mourut à Londres.] 1 000 - 1 500

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