LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 40 92 HUGO Victor (1802 - 1885). L.A.S. « Victor Hugo », Paris 26 mars 1877, à Alice HUGO ; 1 page in-fol. (légère fente au pli). Très belle lettre à sa bru qui va se remarier. [Alice Lehaene, veuve de Charles Hugo (mort le 13 mars 1871), et mère des petits Georges et Jeanne, va se remarier le 3 avril avec l’homme politique Édouard Lockroy.] « Chère Alice, En vous remariant, vous cessez d’être tutrice de vos enfants, mais vous ne cessez pas d’être la mère ; c’est-à-dire que ce que vous perdez du côté de la loi, vous le retrouvez du côté de Dieu ; vous continuez d’avoir pour vous la loi naturelle, la loi des lois ; ce titre de mère est le plus sacré et le plus vénérable de tous ; le titre d’aïeul, qui est le mien, ne vient qu’après. Vous êtes donc pour moi, en dehors et au dessus de toutes les restrictions légales, la mère, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus auguste sur la terre. Georges et Jeanne nous appartiennent ; à vous d’abord, à moi ensuite. Qu’ajouter à cela ? Je vous appartiens. Je bénis Georges et Jeanne, et je vous bénis. Venez dans mes bras »… On joint 2 autres L.A.S. de Victor HUGO et une L.A.S. de Juliette DROUET. L.A.S. « Victor Hugo », H[auteville] H[ouse] 5 avril [1867, à M. Richard (2 p. in-12), le félicitant pour son charmant album, avec ce conseil : « soyez de plus en plus ce que vous êtes. C’est-à-dire affirmez de plus en plus l’art, le progrès, l’idéal, la liberté, et le grand dix-neuvième siècle »… L.A.S. « V.H. », 2 janvier [1874], à Richard Lesclide (1 page in-8 contrecollée, avec grande fente), invitant son confrère (et futur secrétaire) à dîner : « Mon deuil aura la force de vous sourire. Il est éternel, mais tranquille »... L.A.S. « Juliette », 28 novembre [1844 ?], à Victor Hugo (4 p. in-8). Belle lettre amoureuse et de reproches à l’amant infidèle : « Je t’aime, je t’aime trop hélas ! puisque cela va jusqu’à l’obsession, jusqu’au ridicule et jusqu’à la folie. […] tu t’acoquines au décolleté de Mlle Ozy. Je souffre et je pleure dans ma sollitude […] je subis la loi fatale d’un amour trop persistant. [...] c’est odieux et j’aime mieux mille fois la mort qu’une pareille vie »… 2 500 - 3 000 93 HUGO Léopold (1773 - 1828) général, père de Victor Hugo. L.A.S. « Le Général Hugo », Blois 28 avril 1820, au Doyen de la faculté de droit de Paris, Étienne-Claude DELVINCOURT ; 2 pages in-4, adresse. Interrogations du père de Victor et Eugène Hugo sur le sérieux des études de ses fils. « Je paye depuis deux ans à mes jeunes fils Eugène et Victor une pension pour qu’ils étudient en droit à l’université de Paris, mais je n’ai jamais pu apprendre d’eux s’ils suivent leurs cours avec exactitude et quelque distinction. J’ignore même si une entreprise littéraire [la revue Le Conservateur littéraire] que les journaux seuls m’ont apprise, et des motifs de laquelle l’un d’eux a fait l’éloge le plus touchant et le plus mensonger (puisque je paye régulièrement une autre pension à la personne [son ex-épouse Sophie Trébuchet, mère de ses fils], pour le prétendu soutien de laquelle cette entreprise aurait lieu) ; j’ignore, dis-je, si l’entreprise dont je parle n’a pas entièrement arraché mes fils à leurs études. Aurez-vous l’obligeance, Monsieur le Doyen, de me faire connaître le nombre des inscriptions déjà prises et celles encore à prendre par eux, ainsi que votre opinion sur la manière dont ils se disposent à subir les premiers examens qui auront lieu »… Provenance : collection Noilly. – Bibliothèque de Louis Barthou (II, 1935, n° 1046-9). 800 - 1 000 94 HUGO Adèle Foucher, Madame Victor (1803 - 1868). L.A., Samedi 25 [décembre 1852], à Victor HUGO ; 8 pages in-8. Longue lettre intime d’Adèle Hugo à son mari au sujet de leur fils François-Victor et de ses amours. François-Victor Hugo (1828 - 1873) a pris pour maîtresse l’actrice Anaïs Liévenne, laquelle, ayant récemment quitté Alexandre Dumas fils, dépense des sommes folles au jeu et entraîne son amant vers la ruine. Adèle est venue à Paris pour chercher son fils et le ramener au foyer paternel. Elle rend compte ici de sa mission. « Cher ami, je suis en retard pour t’écrire, j’attendais une bonne résolution de la part de Toto pour le faire. Le premier jour il m’a dit je partirai avec toi, il a dit cela avec une telle facilité que j’ai vu qu’il n’avait aucune intention de tenir sa promesse. En effet le soir il a été dire à la personne que j’étais venue le chercher, disant que tu allais pester mais que les preuves que je lui avais données pour justifier ce départ ne prouvaient rien. Il a donné sa parole à cette personne qu’il ne partirait pas. Cependant nous avons ce progrès des choses qui m’ont fait lui parler si vertement qu’il s’est aperçu que ma volonté de l’emmener était absolue et que je m’accrocherais à lui jusqu’à ce qu’il s’accrochât à moi. Son grand cheval de bataille est toujours que la personne s’est ruinée pour lui, qu’il serait un lâche s’il ne se dévouait pas à elle, et que si il la quitte elle fera quelque malheur […] je lui ai dit que je lui offrais d’emmener la personne, qu’il vivrait dans un lieu de St Hélier avec elle, ou bien que je lui proposais de me remuer pour la faire engager aux Variétés, ce qui le liquiderait vis-à-vis d’elle. Elle prétend que Toto lui a fait perdre une position et lui en doit une autre, mais Toto ne doit plus rien. Je vois Toto tous les jours, dans certains moments la personne veut venir, dans d’autres elle ne le veut pas, et menace sans cesse Toto de quelque malheur »… Etc. La fin de la lettre est consacrée à des questions d’argent : ce qu’elle doit à sa sœur Julie, à Meurice ; l’argent qu’elle avait prêté à ses fils pour leur journal L’Événement ; la diminution du budget que lui allouait son mari en 1848, et les soucis consécutifs au coup d’État et au départ à Bruxelles, etc. 1 000 - 1 500
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